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Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo se dissocient d'un politicien pro-rebelles

Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a pris ses distances avec les évêques catholiques de la République démocratique du Congo (RDC) et le chef d'un parti d'opposition qui s'est allié à plusieurs mouvements rebelles, dont le M23.

Un enregistrement vidéo de M. Corneille Nangaa s'exprimant lors d'une messe dans une paroisse de la ville de Rutshuru, dans le diocèse catholique de Goma, en RDC, est devenu viral sur les médias sociaux le 14 juillet. Il en est résulté des allégations selon lesquelles l'Église catholique collaborerait avec les rebelles.

M. Nangaa est l'ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC. Il a créé le parti Alliance Fleuve Congo et s'est allié à plusieurs mouvements rebelles, dont le M23, qui a pris les armes contre le gouvernement en novembre 2021.

Dans l'enregistrement vidéo, M. Nangaa déclare : « Je remercie le Seigneur de nous permettre de prier ensemble aujourd'hui. C'est un grand honneur pour mon humble personne de bénéficier de votre accueil chaleureux aujourd'hui. Ma posture personnelle ne compte pas, car je me tiens devant le Seigneur Dieu et devant vous tous en toute humilité ».

Il a ajouté : « Aujourd'hui, j'ai eu la grâce divine de communier avec vous tous dans cette magnifique célébration eucharistique fraternelle. Je remercie Dieu et je vous remercie. Je suis votre serviteur, je suis votre enfant, je suis votre père et je suis votre frère.

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Dans un communiqué publié lundi 15 juillet, Mgr. Donatien Nshole affirme que les membres du CENCO ont suivi sur les médias sociaux la vidéo mettant en scène M. Nangaa à la paroisse catholique.

« Loin d'être une expression du soutien de l'Eglise catholique aux rebelles, comme le pensent certaines personnes mal intentionnées, il s'agit plutôt d'un incident qui s'est produit à la grande surprise du prêtre officiant dans le contexte que l'on peut tous imaginer », explique Mgr. Nshole.

Il rappelle que dans un arrêté de 2010, les membres de la CENCO ont interdit aux prêtres catholiques « pour des raisons de cohésion sociale de donner la parole aux acteurs politiques pendant le culte à des fins propagandistes ».

« Le Secrétariat Général de la CENCO saisit cette occasion pour rappeler à tous la recommandation pertinente des évêques de renforcer la cohésion nationale en organisant des concertations entre les représentants des forces vives du pays, au-delà des clivages politiques », dit-il.

Le Secrétaire Général de la CENCO ajoute que ces concertations permettront de « créer une dynamique nationale forte et puissante pour contrer l'ennemi commun ».

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