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Comment les restrictions de la COVID-19 ont affecté l'apostolat de l'ordre des moniales basé au Niger

Des religieuses de la Fraternité des Serviteurs du Christ apportent leur aide aux enfants du Niger dans le cadre de la pandémie COVID-19. AED Des religieuses de la Fraternité des Serviteurs du Christ apportent leur aide aux enfants du Niger dans le cadre de la pandémie COVID-19.
AED

Au milieu de diverses restrictions liées à la COVID-19 dans le pays d'Afrique occidentale du Niger, le chef de la Fraternité des Serviteurs du Christ, une congrégation locale de religieuses, a fait part de l'impact de la pandémie sur les activités de la communauté religieuse.

Les religieuses sont basées dans le diocèse de Maradi, au centre-sud du pays. Depuis 12 ans, elles gèrent une école dans la communauté de Tibiri et un centre de nutrition qui bénéficie au peuple de Dieu dans la communauté de Dan Bako.

"L'école est fermée depuis le 20 mars. Nos jeunes filles résidentes sont de retour dans leurs familles", a affirmé la responsable de la Fraternité des Serviteurs du Christ, Sr Marie Catherine, à l'Aide à l'Église en Détresse (AED) internationale dans une interview publiée vendredi 22 mai.

"Il y a encore une vingtaine (de filles) qui n'ont pas pu rentrer chez elles à cause de l'insécurité", a-t-elle ajouté. Elle explique : "Leur village est à la frontière avec le Burkina Faso (à plus de 1000 kilomètres du Tibiri) et les frais de transport y sont également très élevés. Nous avons préféré les garder en les emmenant dans notre communauté à Dan Bako".

Les restrictions mises en place par le gouvernement du Niger ont également obligé les religieuses à fermer le 19 mars le centre nutritionnel de Dan Bako, qui accueille entre 300 et 400 enfants mal nourris. Pour s'assurer que les enfants reçoivent les nutriments dont ils ont besoin, les responsables du centre ont donné aux mères de la farine nutritive pour trois semaines.

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"Nous envisageons de rouvrir le centre parce qu'il y a des enfants mal nourris qui sont actuellement dans une situation de grande souffrance", a souhaité la religieuse responsable du centre, Sr. André a déclaré à AED.

Toutefois, les religieuses aident les personnes en détresse en fournissant aux 500 femmes qui fréquentent leur centre de nutrition des kits composés d'un sceau fabriqué par des travailleurs locaux, ainsi que des masques et des savons, que les religieuses ont fabriqués.

Pour montrer leur solidarité avec les habitants des villages sans accès à l'eau, les religieuses ont décidé de distribuer gratuitement l'eau de leur puits à Dan Bako, d'où elles tirent généralement un certain revenu qui sert à entretenir le puits et à payer les employés.

 

"Que la puissance du Seigneur ressuscité éradique cette pandémie qui perturbe toute l'humanité et que l'Esprit Saint dirige les cœurs vers plus d'humanité, de justice et de paix", a imploré Sr Marie Catherine.

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A titre de rappel, le Niger a enregistré au moins 932 cas de COVID-19 ; 764 se sont rétablis de la maladie. Ce pays d'Afrique de l'Ouest a signalé 60 décès liés à la pandémie. Le pays est à dominante musulmane et compte 96 % des 22,4 millions d'habitants. Le nombre de catholiques est estimé à 25 000, répartis dans l'archidiocèse de Niamey et le diocèse de Maradi.

Les églises du pays restent fermées depuis le 19 mars, par mesure de précaution pour contrôler la propagation de la pandémie.

Selon Mgr Ambroise Ouédraogo de Maradi, dont le siège se trouve dans la deuxième plus grande ville du pays, bien que le gouvernement fasse des "efforts admirables" pour sensibiliser le public à la COVID-19, il s'avère "extrêmement difficile" pour les gens d'éviter les rassemblements "parce que les marchés sont vitaux pour la survie quotidienne des gens, ce qui entraîne de grandes foules et facilite la propagation du virus".

"L'économie de notre pays est au point mort. En plus des problèmes de santé, nous sommes très préoccupés par les petits ménages dont les activités de subsistance ont été arrêtées", a déclaré l'archevêque de Niamey, Mgr Djalwana Laurent Lompo, à l'AED. Avant de poursuivre : "Nous sommes inquiets pour les personnes vivant dans les zones rurales qui pourraient ne pas avoir de nourriture dans les prochaines semaines".

Les initiatives prises par les membres de la Fraternité des Serviteurs du Christ envers les centaines d'enfants mal nourris ainsi que les femmes qui fréquentent leur centre de nutrition contribuent grandement à donner de l'espoir au peuple de Dieu dans les deux régions où les religieuses sont présentes : les communautés Tibiri et Dan Bako.

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