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Ce que les autorités de la région du Sahel doivent faire pour mettre fin à la "violence multiforme" : Un évêque

Faire de la protection des citoyens "une priorité absolue" et veiller à ce que les richesses d'un pays soient réparties équitablement font partie des mesures que les autorités de la région du Sahel africain et de l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest doivent prendre pour lutter contre la "violence multiforme", a déclaré un évêque catholique.

Dans une série d'appels lancés lors du Forum de l'Initiative pour la paix au Sahel, organisé les 30 et 31 juillet par les membres de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC), Mgr Alexandre Yikyi Bazié a également souligné que la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption étaient des actions d'une importance vitale pour l'instauration d'une paix durable.

"Je lance solennellement cet appel aux autorités publiques pour qu'elles fassent de la protection des populations une priorité absolue, qu'elles promeuvent la bonne gouvernance, qu'elles luttent contre la corruption et qu'elles assurent une répartition équitable des richesses", a déclaré Mgr Bazié le mardi 30 juillet, au premier jour de l'événement organisé sur le thème "Construire un Ghana plus pacifique et plus cohésif : Un effort collectif".

Les membres de la GCBC ont organisé les 30 et 31 juillet l'initiative pour la paix au Sahel afin de peser sur le défi de l'extrémisme dans la nation ouest-africaine et dans la région du Sahel au sens large.

La région africaine du Sahel s'étend sur 5 400 km et englobe le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan et l'Érythrée.

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En novembre 2019, des délégués, parmi lesquels des prélats catholiques et des membres du clergé issus des conférences épiscopales du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Ghana, ont organisé le tout premier atelier interconférences pour discuter des problèmes de sécurité dans la région du Sahel africain.

La région a été confrontée à une violence endémique facilitée par la crise politique dans les pays, qui a offert un terrain fertile pour la prolifération des groupes extrémistes.

Dans leur déclaration à l'issue de la réunion des 12 et 13 novembre 2019 organisée par Catholic Relief Services (CRS) dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, les délégués ont souligné le rôle de quelque huit parties prenantes dans le processus visant à mettre fin à la violence.

Selon CRS, bien que le Ghana et la Côte d'Ivoire ne fassent pas partie de la région du Sahel, ils ont été représentés à la réunion de novembre 2019 car "les frontières poreuses de la région posent un risque réel de propagation de la violence aux pays voisins".

Dans sa présentation du 30 juillet, Mgr Bazié s'est adressé aux différents acteurs de la région, les appelant à entreprendre des tâches spécifiques pour parvenir à une paix durable.

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L'évêque auxiliaire du diocèse catholique de Koudougou au Burkina Faso, qui est également président de la Commission épiscopale Justice et Paix dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, a exhorté les membres de la communauté internationale à assurer "le respect de l'autodétermination des peuples, la fin de l'exploitation des ressources de la région et l'arrêt des ventes armées qui alimentent les conflits".

Il a exhorté les représentants diplomatiques dans la région de l'Afrique de l'Ouest à se concentrer sur la promotion de "partenariats sincères et le respect du droit international" et les populations touchées à "rester dignes et confiantes sans céder à la haine ou à la vengeance".

Les membres des organisations non gouvernementales (ONG) et les personnes de bonne volonté doivent "travailler pour un monde de justice et de paix", a déclaré l'évêque catholique burkinabé lors de l'événement de deux jours qui s'est tenu au Centre de conférence international d'Accra, au Ghana.

Il a appelé les responsables religieux de la région à sensibiliser leurs fidèles "à la nécessité de préserver la liberté religieuse et de promouvoir le dialogue interreligieux".

La crise dans la région du Sahel et dans l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest, a déclaré Mgr Bazié, "se manifeste par des attaques terroristes, qui se traduisent par des assassinats ciblés, des attaques pendant les services religieux, la destruction de lieux de culte, la fermeture d'écoles et de services de santé, et la destruction des maisons des chefs de communautés".

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Cette crise complexe a contribué "à des conflits ethniques, communautaires et religieux, s'étendant à des pays côtiers tels que le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Bénin et le Togo", a-t-il déclaré lors de l'événement organisé par les membres de la GCBC en collaboration avec CRS, la branche humanitaire de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

Mgr Bazié a fait l'éloge des chefs religieux, des responsables gouvernementaux et des autres participants à la réunion des 30 et 31 juillet, en déclarant : " Votre engagement et votre contribution seront toujours précieux et décisifs ".

"Unis, nous serons plus forts pour lutter contre les violences multiformes et établir des conditions durables de paix, de cohésion sociale et de réconciliation pour le bonheur de nos populations", a-t-il déclaré.

L'évêque auxiliaire du diocèse de Koudougou, au Burkina Faso, a imploré : "Que Dieu renforce notre communion et notre solidarité sous-régionales. Qu'il accorde sa miséricorde à toutes les victimes du terrorisme. Que son esprit vous guide pour un travail fructueux afin qu'ensemble nous puissions restaurer et renforcer la paix, la cohésion sociale et la réconciliation au sein de nos communautés".