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Le président nigérian doit "annoncer des mesures concrètes" : Les évêques catholiques de la province d'Onitsha

Les évêques catholiques de la province ecclésiastique d'Onitsha, au Nigeria, demandent au président du pays, Bola Ahmed Tinubu, de rendre publiques certaines mesures spécifiques qu'il entreprend pour répondre aux diverses préoccupations des citoyens des pays d'Afrique de l'Ouest, au-delà des interventions de nature "palliative".

Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion du 30 juillet, les évêques catholiques de l'archidiocèse d'Onitsha et des diocèses d'Abakaliki, Awgu, Awka, Ekwulobia, Enugu, Nnewi, Aguleri et Nsukka affirment que l'annonce de "mesures concrètes" peut empêcher les manifestations antigouvernementales prévues du 1er au 10 août.

"Nous exhortons le Président de la République fédérale du Nigeria à s'adresser à la nation et à annoncer des mesures concrètes à prendre immédiatement pour apaiser les inquiétudes de la majorité des citoyens, au-delà des simples palliatifs", affirment les évêques dans la déclaration publiée le 30 juillet à la Maison de l'évêque d'Enugu.

Ils ajoutent : "Les palliatifs sont des distractions irritantes et des moyens de corruption. Nous appelons également les organisateurs de la manifestation prévue à peser soigneusement la possibilité réelle qu'elle dégénère en chaos et à en assumer l'entière responsabilité".

"S'ils ne sont pas sûrs de pouvoir la maintenir pacifique, ils rendraient un plus grand service à la nation en l'annulant. Même si les murs sont fissurés et que les fondations tremblent, il n'est pas encore trop tard pour construire notre nation", affirment les évêques.

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Ils appellent les Nigérians à persévérer dans la prière et à s'engager dans le dialogue pour la paix et la stabilité dans leur pays.

Les dirigeants de l'Église catholique préviennent que les manifestations pourraient ne pas être pacifiques parce que "de très nombreuses personnes sont en colère, et à juste titre", et que la police aurait donc du mal à contrôler les grandes foules de "ces personnes en colère et à les amener à manifester pacifiquement".

Ils attribuent également la faible probabilité de manifestations pacifiques aux agences de sécurité du pays qui, selon eux, "n'ont pas été en mesure, par le passé, d'assurer la protection nécessaire aux manifestants et ont souvent fait un usage excessif de la force, ce qui a entraîné des pertes de vies humaines".

De telles manifestations, expliquent les évêques de la province ecclésiastique d'Onitsha, "donnent généralement l'occasion à des criminels de droit commun de détruire et de piller les biens de citoyens innocents qui sont leurs compagnons d'infortune".

"Les difficultés et les souffrances ne feront qu'augmenter pour les personnes au nom desquelles la manifestation est organisée", ajoutent-ils, mettant en doute la sécurité des grandes manifestations, étant donné que celles qui ont eu lieu dans certaines parties du pays n'ont pas été pacifiques.

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Dans la déclaration de deux pages cosignée par Mgr Valerian Okeke de l'archidiocèse d'Onitsha et l'évêque Peter Nworie Chukwu d'Abakaliki, les évêques attribuent les protestations à la "douleur atroce causée par diverses formes de difficultés" dans le pays.

Ils mettent en garde le gouvernement nigérian contre les promesses qu'il ne tient pas et déplorent la réalité de la faim, de l'insécurité, du chômage, de l'inflation incontrôlable et de la pauvreté déshumanisante de nombreux habitants de la nation la plus peuplée d'Afrique.

La vie est devenue chère au Nigeria, ce qui pousse les jeunes à fuir, tandis que la classe politique mène une vie d'opulence, insensible à la souffrance du peuple.

"Il n'est donc pas surprenant que certains Nigérians aient décidé de mobiliser les segments affamés, en colère et frustrés de la population pour protester contre cette condition de vie insupportable dans un pays que Dieu a béni si généreusement", déclarent les évêques catholiques d'Onitsha.