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Respectez l'accord de cessez-le-feu: Les évêques catholiques aux gouvernements de la RD C et du Rwanda

Les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) exhortent les gouvernements de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda à respecter l'accord de paix récemment signé visant à apporter la stabilité à l'est de la RDC.

Dans une déclaration du 30 juillet qui a marqué une étape importante dans les efforts diplomatiques visant à mettre fin aux conflits violents dans l'est de la RDC, la présidence angolaise qui avait servi de médiateur pour les pourparlers de paix a annoncé qu'un cessez-le-feu avait été conclu et qu'il prendrait effet à partir du 4 août.

L'accord a été conclu à l'issue d'une réunion entre les ministres des affaires étrangères du Rwanda et de la RDC, organisée par le président angolais João Lourenço au palais présidentiel de Luanda.

Cependant, le cessez-le-feu négocié aurait été violé avant même d'entrer en vigueur, car des violences ont éclaté entre les parties en conflit.

Dans une déclaration publiée le mercredi 7 août, les membres de la CENCO reconnaissent la valeur de l'accord de cessez-le-feu et exhortent les deux pays africains à adhérer aux conditions énoncées dans l'accord.

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"La CENCO exhorte les gouvernements du Rwanda et de la République démocratique du Congo à respecter cet accord", déclarent les évêques catholiques.

Ils en appellent à la solidarité des partenaires internationaux pour "soutenir efficacement" la feuille de route du cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur le 4 août.

"Toutes les parties devraient prendre en considération le besoin pressant de permettre à toutes ces femmes, enfants et hommes, déplacés par la force de l'insécurité récurrente, de vivre dans la dignité et la paix dans leurs pays d'origine en tant que personnes créées à l'image et à la ressemblance de Dieu", affirment les chefs de l'Église catholique dans leur déclaration du 7 août, que le secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole, a signée. Donatien Nshole, a signé.

Ils expriment en outre un optimisme prudent, notant que si cet accord est un "développement positif, il n'est pas le premier du genre".

"Tout en félicitant tout le monde pour ce petit pas en avant, nous rappelons que ce n'est pas le premier accord signé entre les gouvernements du Rwanda et de la RDC. Tous les accords précédents ont été brillamment violés et les différents rapports y afférents n'ont pas donné lieu à des sanctions", affirment les membres de la CENCO.

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Ils appellent la communauté internationale à renforcer son soutien à l'accord, et exhortent les partenaires mondiaux à donner la priorité à la situation en RDC et à veiller à ce que la feuille de route pour la paix soit "pleinement mise en œuvre".

"À ce jour, les partenaires internationaux n'ont pas encore considéré la guerre dans l'est de la RDC comme une priorité au même titre que la guerre en Ukraine ou la situation au Moyen-Orient. Et pourtant, des deux côtés, les mêmes vies humaines sont fauchées, les mêmes droits de l'homme violés et la même dignité humaine bafouée", affirment les évêques catholiques.

Les membres de la CENCO soulignent que le succès de l'accord de paix dépend "non seulement de l'engagement du Rwanda et de la RDC, mais aussi de l'implication active des partenaires internationaux dans le soutien et le suivi du processus de paix".

Le gouvernement de la RDC accuse depuis longtemps le Rwanda de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui combattent son armée dans la province du Nord-Kivu, une accusation que le Rwanda nie.

Auparavant, en juillet, une trêve humanitaire de deux semaines a eu lieu au milieu de violents combats entre les troupes gouvernementales congolaises et les rebelles du groupe M23.

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La violence dans l'est de la RDC a provoqué une grave crise humanitaire avec plus de 5,5 millions de personnes déplacées, ce qui en ferait le troisième plus grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays dans le monde.

Un rapport des Nations Unies daté du 14 février indique que les civils de l'est de la RDC "subissent le poids d'une violence localisée, dans un contexte de forte recrudescence des combats entre les forces gouvernementales et le groupe armé M23".

Plus de 120 groupes armés se battent pour le contrôle de l'Est de la RDC, une région riche en ressources naturelles.

Dans leur déclaration du 7 août, les membres de la CENCO soulignent la nécessité de "renforcer la cohésion nationale afin de décourager les alliances avec des prédateurs étrangers pour des problèmes que nous pouvons résoudre en interne".

Les dirigeants de l'Eglise catholique affirment également que Caritas Congo et la Commission Justice et Paix "poursuivront leur travail sur le terrain, y compris le suivi des actes qui favorisent ou violent l'accord signé à l'issue de la deuxième réunion ministérielle sur la situation de la sécurité et de la paix à l'Est de la RDC, et communiqueront sur les rapports qui en résulteront".

Les membres de la CENCO s'engagent en outre à "poursuivre leur plaidoyer aux niveaux national, régional, continental et international jusqu'à l'instauration d'une paix véritable en RDC et dans la région environnante".

"Que le Seigneur, par l'intercession de la Vierge Marie, Reine de la Paix, bénisse la RD Congo et lui donne une paix durable", implorent les évêques catholiques dans leur déclaration du 7 août.