Le cardinal Ambongo a ensuite dénoncé les conflits violents en déclarant : « Assez de violence, assez de barbarie, assez de tueries et de morts dans les diocèses d'Uvira, à l'est de la RDC, mais aussi assez de morts, assez de sang versé dans notre sous-région des Grands Lacs. »
« Pourquoi tant de sang ? Pourquoi tant de violence ? », a-t-il demandé, avant d'observer : »La violence et la guerre sont le fruit de l'irréflexion. La violence et la mort sont le fait de personnes qui s'écartent du chemin de l'intelligence et de la sagesse. C'est l'œuvre de gens, de gens insensés, qui n'ont ni la crainte de Dieu ni le respect de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. »
« Dieu n'aime pas la violence. Dieu n'aime pas les divisions catégorielles. Dieu n'aime pas les conflits. Les conflits armés dégradent l'homme. Au lieu de le faire grandir, les conflits, les guerres et les divisions nous abaissent. Et privent l'homme de la dignité d'enfant de Dieu », a-t-il souligné, ajoutant : “La violence, les conflits et la guerre sont l'œuvre du diable et de ses suppôts qui sèment la désolation et la mort”.
La béatification du 18 août a été le point culminant de plusieurs mois de préparatifs entrepris par le diocèse d'Uvira, qui a vu la ville s'animer avec l'arrivée de milliers de pèlerins venus de toute la RDC et d'ailleurs. Un triduum de prière et deux jours de conférences ont précédé la liturgie de béatification.
Auparavant, en avril, les membres de l'Assemblée épiscopale provinciale de Bukavu (ASSEPB) avaient salué la béatification prévue comme un signe du dynamisme du peuple de Dieu et de l'héroïsme des prêtres et des religieux, hommes et femmes, au milieu des défis sécuritaires de la RDC.
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« Nous rendons grâce à Dieu pour le don de la joie et de la vie dont il continue à gratifier nos Églises locales », ont déclaré les membres de l'ASSEPB dans leur déclaration collective du 14 avril, dans laquelle ils ont dénoncé “l'insécurité endémique”.
Les pères Carrara et Didoné, ainsi que le frère Faccin, ont été tués le 28 novembre 1964 à Baraka et Fizi, deux localités du diocèse d'Uvira.
Une jeep militaire s'est arrêtée à l'église de Baraka et, au milieu du chaos, un chef rebelle a ordonné au frère Faccin de monter à bord du véhicule. Son refus a eu une issue tragique, puisqu'il a été abattu sans ménagement.
Le père Carrara, qui entendait les confessions, est sorti de l'église et, plutôt que d'obéir aux assaillants, s'est agenouillé près de son frère tombé au combat. Sa solidarité inébranlable lui a coûté la vie, devenant une autre victime de cette violence insensée.
Quelques heures plus tard, à Fizi, les pères Didoné et Joubert subissent le même sort. L'escadron rebelle est arrivé à Fizi et son chef a frappé à la porte de la mission, tuant de sang-froid le père Didoné lorsqu'il s'est présenté à la porte et, peu après, le père Joubert.
Père Luigi Carrara
Né en 1933, le père Luigi était connu pour son courage et sa foi profonde. En tant que missionnaire à Baraka, il s'est consacré à l'éducation et à l'accompagnement spirituel des membres de la communauté locale.
Père Giovanni Didoné
Le père Didoné, né en 1930, s'est distingué par son service infatigable et son amour pour les plus démunis. Travaillant à Fizi, il est devenu un pilier de soutien et d'accompagnement spirituel pour de nombreuses personnes.
Père Vittorio Faccin
Né en 1934, il était connu pour sa compassion et son dévouement envers les malades et les moins fortunés.
P. Albert Joubert
Prêtre diocésain, le père Albert a travaillé main dans la main avec les missionnaires xavériens. Son apostolat à Fizi et son martyre aux côtés du Père Didoné soulignent son engagement dans la mission et son courage face à l'adversité.