Le président du Timor oriental, José Manuel Ramos-Horta, lauréat du prix Nobel de la paix et figure emblématique de la lutte pour l'indépendance du Timor oriental, décrit son pays comme « le deuxième pays le plus catholique après la Cité du Vatican ».
La visite du pape François au Timor oriental marque le 25e anniversaire de l'indépendance de ce pays, au cours duquel l'Église catholique a joué un rôle important dans la défense des droits de l'homme.
Des foules immenses se sont alignées sur des kilomètres dans les rues de Dili pour attendre l'arrivée du pape, brandissant des drapeaux du Vatican et se tenant sous des parapluies jaunes et blancs à l'effigie du Vatican pour se protéger du soleil de la mi-journée.
Lors de la cérémonie officielle de bienvenue au palais présidentiel, le pape François a reçu une salve de 21 coups de canon et une garde d'honneur avant que 29 enfants en habits traditionnels ne lui offrent des fleurs et ne placent un tissu traditionnel timorais Tais sur ses épaules. De nombreuses femmes présentes à l'accueil du pape portaient des voiles de chapelle catholiques, certaines essuyant des larmes à la vue du pape, tandis que l'hymne national du jeune pays retentissait.
Le pape a encouragé le nouveau pays, qui a lutté depuis son indépendance, à suivre l'enseignement social catholique et à investir dans l'éducation au fur et à mesure de son développement.
« Vous êtes un peuple jeune. Je ne fais pas référence à votre culture et à votre histoire, qui sont plutôt anciennes, mais au fait qu'environ 65 % de la population du Timor oriental a moins de 30 ans », a déclaré François.
« Cette statistique nous dit que le premier domaine dans lequel vous devez investir est l'éducation, dans la famille et dans les écoles », a-t-il ajouté.
Dans les années qui ont suivi l'indépendance du Timor oriental, le pays avait l'un des taux de fécondité les plus élevés au monde, avec près de sept naissances par mère.
La visite du pape François au Timor oriental intervient à un moment où le jeune pays doit faire face à un scandale d'abus sexuels. L'évêque timorais Carlos Ximenes Belo, héros national et lauréat du prix Nobel de la paix, a été sanctionné par le Vatican à la suite d'allégations selon lesquelles le prélat aurait abusé de garçons pendant des décennies. Le Vatican a imposé des restrictions disciplinaires à Mgr Belo en 2020, limitant ses déplacements et lui interdisant tout contact avec des mineurs.
S'adressant aux fonctionnaires et dignitaires du Timor oriental, le pape François a fait allusion au scandale en soulignant l'importance de protéger les jeunes.