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"Il est peu judicieux en ce moment d'ouvrir nos églises au culte public " : Selon un archevêque sud-africain

Mgr Stephen Brislin, archevêque du Cap en Afrique du Sud. Domaine public. Mgr Stephen Brislin, archevêque du Cap en Afrique du Sud.
Domaine public.

Quelques jours après que deux Ordinaires du lieu d'Afrique du Sud aient annoncé le report de la réouverture des églises dans leur juridiction, l'archevêque du Cap a fait une annonce similaire, affirmant qu'il était peu judicieux de se rassembler dans un contexte d'augmentation des infections à la COVI-19 dans le pays.

"Après de nombreuses discussions, dialogues et demandes de conseils, je pense qu'il est peu judicieux, en ce moment, d'ouvrir nos églises au culte public", déclare l'archevêque du Cap, Stephen Brislin.

Dans sa déclaration du mercredi 3 juin vue par ACI Afrique, Mgr Brislin déclare que "la trajectoire du virus COVID-19 en Afrique du Sud est toujours ascendante. La recommandation est généralement que le taux d'infection devrait être en baisse avant que les restrictions de confinement ne soient assouplies".

L'Afrique du Sud a enregistré au moins 35 812 cas de COVID-19, 17 291 récupérations et 705 décès liés.

Dans un discours télévisé à la nation le 26 mai, le président Ramaphosa a annoncé que les lieux de culte du pays "pourraient rouvrir dans des conditions strictes" pendant le niveau 3 du confinement le 1er juin, avec une congrégation de 50 personnes ou moins, selon l'espace disponible.

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Mgr Brislin plaide pour un "processus progressif de réouverture des églises".

Dans sa déclaration de deux pages, il dit : "Il serait (trop) dangereux et le risque trop grand de simplement commencer les messes dans toutes les paroisses avec 50 personnes".

"La préparation est nécessaire", déclare l'archevêque sud-africain de 63 ans, qui ajoute : "Nous n'allons pas permettre que le culte public (messe, services de communion, chapelet, etc.) commence à ce moment-là. Une décision sera prise ultérieurement, lorsque nous aurons un culte public".

Suite à sa décision de reporter la réouverture des églises au culte public, Mgr Brislin a prolongé la dispense de l'obligation d'assister à la messe dominicale, en place depuis que la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) a suspendu la messe publique en mars.

Dans sa déclaration du 3 juin, l'Ordinaire du lieu du Cap ordonne aux prêtres de la paroisse de profiter des prochaines semaines pour préparer le culte public en mettant en place les mesures anti-COVID-19 nécessaires telles que l'acquisition de désinfectants, de thermomètres infrarouges et de registres, ainsi que la délimitation des places assises pour garantir le respect de la distance sociale.

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Chaque paroisse doit avoir un officier formé au COVID-19, dirigé par l'archevêque.

Il appelle ensuite les prêtres qui ont retransmis en direct leur célébration de la Sainte Eucharistie à contribuer à promouvoir un changement de comportement en invitant au maximum six paroissiens à assister à la messe une fois que toutes les mesures seront en place.

Les paroissiens qui assistent à la messe, dit l'archevêque, doivent respecter toutes les règles afin que le processus soit intégré dans leur pratique.

"L'objectif premier est de modeler un changement de comportement approprié pour servir d'exemple à tous les paroissiens", a précisé l'archevêque.

Une fois équipées, dit le prélat, les églises peuvent ouvrir leurs portes à des heures précises de la journée pour une prière privée ne dépassant pas 20 minutes, et pas plus de 5 personnes à la fois. Pendant le temps de prière, les fidèles doivent respecter les règles de dépistage et d'hygiène, souligne-t-il.

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"Une fois qu'une certaine routine aura été établie, les dispositions relatives au culte public avec un nombre limité de personnes seront introduites (une notification sera donnée aux paroisses), mais cela sera limité à 6 personnes", ajoute-t-il. 

Dans le cas où une personne positive au COVID-19 aurait besoin d'une visite ou d'une onction, l'archevêque a ordonné que l'on demande aux jeunes prêtres d'aider les prêtres âgés.

"La protection et le bien-être des prêtres de plus de 60 ans et de ceux qui ont des conditions préexistantes doivent être sauvegardés", explique Mgr Brislin.

"Restons forts et fidèles dans notre foi, en veillant à persévérer en ces jours difficiles. Jésus est monté au ciel mais il reste toujours avec nous, alors ne doutons jamais de sa présence parmi nous. Nous plaçons toute notre confiance en Dieu qui crée et rachète", conclut l'archevêque.