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Un archevêque met en garde contre la « polarisation » et appelle au renouveau en Angola

Mgr José Manuel Imbamba, archevêque de l'archidiocèse catholique de Saurimo en Angola, a exprimé son inquiétude quant à la politisation croissante de la société, qui, selon lui, privilégie la loyauté envers les partis au détriment d'une citoyenneté active.

Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d'ouverture de l'Assemblée plénière de la Conférence épiscopale d'Angola et de São Tomé e Príncipe (CEAST), Mgr Imbamba a appelé à une réflexion et à une action urgentes pour inverser cette tendance qu'il a qualifiée de malsaine.

« Les projecteurs de la société sont toujours braqués sur le militant du parti et non sur le citoyen. Cette réalité rend notre société malade, prisonnière de la polarisation et de l'étiquetage », a déclaré le président de la CEAST dans son discours du mardi 24 septembre.

Il a exhorté les dirigeants politiques et intellectuels du pays à promouvoir une culture enracinée dans la dignité, l'amour, la vérité, la justice et la paix.

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Mgr Imbamba a posé une série de questions, appelant à un examen de conscience collectif : Nos consciences sont-elles vraiment en paix avec le type de connaissances et de politique partisane que nous préconisons ? Nos jugements servent-ils le bien du peuple, de la patrie, de la réconciliation, de la justice et de la paix ?

L'archevêque a appelé les citoyens, les intellectuels et les dirigeants politiques angolais à se demander si leurs efforts sont réellement destinés au bien de tous les Angolais ou s'ils ne servent qu'à faire avancer des programmes partisans.

Il a souligné la nécessité de libérer la politique et l'intellect des contraintes des partis à l'approche du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Angola, en novembre 2025.

« N'est-il pas temps de libérer la politique et la pensée intellectuelle des contraintes partisanes afin qu'elles puissent servir le bien des citoyens et de la nation ?

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Mgr Imbamba a également appelé à un effort collectif pour surmonter les griefs historiques qui, selon lui, entravent la réconciliation et le progrès.

« N'est-il pas temps d'enterrer, une fois pour toutes, les fardeaux historiques négatifs et vindicatifs qui obscurcissent l'éclat de nos actions et de nos réalisations politiques ?

Mgr Imbamba s'est dit préoccupé par « l'esprit partisan omniprésent » dans la société angolaise, remettant en question son influence généralisée.

« Est-il normal de tout politiser, les gens, les institutions, les réflexions, les connaissances et les pensées ?

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Il a ensuite déploré l'indifférence de la nation face aux actes de violence, aux abus contre les mineurs et à d'autres injustices sociales.

« Est-il normal d'assister sans remords à la dégradation de nos bonnes habitudes, du dialogue, du respect mutuel, de la solidarité et de la fraternité ? Est-il normal de voir bafouer les principes fondamentaux de l'éthique et de la déontologie », a demandé le chef de l'Église catholique.

Il a exhorté tous les citoyens, et en particulier ceux qui occupent des postes de direction, à réfléchir à la situation en Angola, appelant à un renouveau spirituel, culturel et politique.

Mgr Imbamba a souligné la nécessité d'une « plus grande conscience de la citoyenneté et d'un effort collectif pour reconstruire la société angolaise sur des valeurs de dignité et de justice ».

L'assemblée du 24 au 28 septembre, qui se tient au Centre Mama Muxima à Luanda, a pour but d'élire une nouvelle direction pour la CEAST, actuellement dirigée par l'archevêque Imbamba.

Alors que l'archevêque Imbamba approche de la fin de son mandat en tant que président de la CEAST, il a profité de l'occasion pour remercier ses collègues pour leur soutien durant son mandat, reconnaissant les défis rencontrés et la nécessité de poursuivre les réformes administratives au sein de la CEAST.

Il a également annoncé l'inauguration d'un nouveau triennat consacré aux ministres ordonnés et à la vie consacrée.

Les rapports des Commissions épiscopales et du Secrétariat de la CEAST seront présentés, suivis de l'élection des nouveaux responsables qui guideront la Conférence pour les trois prochaines années.

João Vissesse