À la basilique, le pape a écouté attentivement les témoignages de divers représentants de l'Église, dont Mia De Schamphelaere, qui travaille avec des victimes d'abus en Flandre.
« Lorsque la première grande crise d'abus a éclaté dans notre Église en 2010, à la suite des aveux d'un évêque, le bouleversement social a été considérable », a-t-elle déclaré.
« Il s'en est suivi un flot de rapports de victimes qui ont témoigné, parfois pour la première fois de leur vie, qu'elles avaient été abusées à un jeune âge par un prêtre ou une personne religieuse. Comme beaucoup de citoyens, nous avons ressenti de l'horreur, de la tristesse et de l'impuissance. Nous avons également été choqués et honteux en tant que croyants ».
Au début de cette année, le pape François a laïcisé l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, de nombreuses années après que l'ancien prélat a admis avoir abusé sexuellement de ses neveux à plusieurs reprises. Un ancien archevêque de Bruxelles, feu le cardinal Godfried Danneels, aurait appelé une victime des abus de Vangheluwe à garder le silence.
Mgr de Schamphelaere a partagé de manière poignante avec le pape l'impact traumatique de la crise des abus.
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« Les victimes d'abus à un jeune âge portent en elles des souffrances qui dureront toute leur vie. Comment l'Église peut-elle voir, reconnaître et apprendre des blessures des survivants ?
En réponse, le pape a souligné la nécessité de la miséricorde et de la compassion. « Il faut beaucoup de miséricorde pour nous empêcher d'endurcir nos cœurs devant la souffrance des victimes », a-t-il déclaré. Il a exhorté l'Église à être « au service de tous sans rabaisser personne », reconnaissant que les racines de la violence proviennent souvent d'un abus de pouvoir.
Le pape François a rencontré personnellement 17 victimes d'abus cléricaux en Belgique pendant plus de deux heures vendredi soir à la nonciature apostolique de Bruxelles, où il a écouté leurs récits et leurs attentes concernant l'engagement de l'Église contre les abus, selon le bureau de presse du Saint-Siège.
Il s'agissait de l'une des nombreuses rencontres en Belgique qui ne figuraient pas dans le programme officiel du pape. Le samedi matin, le pape a également reçu des représentants de l'Union européenne et de l'Organisation mondiale de la santé à la nonciature, avant de faire une halte surprise à l'église Saint-Gilles de Bruxelles pour rendre visite aux sans-abri aidés par la paroisse.
Le pape François a reçu en cadeau une bière brassée par la paroisse, dont les bénéfices sont utilisés pour soutenir l'action en faveur des sans-abri.