Advertisement

« L'Église doit faire plus que fournir un abri » : Un archevêque en Angola sur la prise en charge des migrants

Le président de la Commission épiscopale pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement (CEPAMI) en Angola a appelé à une action concernant la situation des migrants en Angola, affirmant que l'Église doit faire davantage pour les soutenir.

Dans son homélie prononcée lors d'une messe d'action de grâce à Luanda à l'occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2024, Mgr Zeferino Zeca Martins s'est dit préoccupé par l'absence de documents pour de nombreux migrants et leurs enfants, même ceux qui sont nés en Angola, dont certains attendent leurs papiers depuis plus de vingt ans, selon lui.

« Notre engagement total à promouvoir la liberté, la protection et l'intégration des étrangers qui vivent et travaillent parmi nous est essentiel parce qu'ils sont nos frères et sœurs », a déclaré Mgr Zeca lors de la célébration eucharistique du lundi 20 septembre à la paroisse Saint-Antoine de l'archidiocèse catholique de Huambo.

Il a ajouté, à propos des migrants et des réfugiés : « Il ne suffit pas de les accueillir, de les nourrir ou de leur fournir des biens matériels. L'Église ne doit pas se contenter de leur fournir un abri.

Mgr Zeca a lancé un appel à la solidarité et à une réponse plus compatissante à la crise des migrants.

Advertisement

Il a lancé un avertissement : « À la fin de notre vie, le Seigneur nous demandera : “Où est ton frère ?” » et a souligné la nécessité d'une humanité fondée sur la solidarité, « une humanité qui partage les cœurs ».

Mgr Zeca a déploré les défis auxquels sont confrontés les migrants : « Comment se fait-il que des migrants et des réfugiés se trouvent en Angola depuis plus de 20 ans sans papiers ? Comment des enfants nés en Angola, aujourd'hui en âge d'aller à l'école, peuvent-ils encore ne pas avoir de papiers officiels ?

Selon lui, sans papiers, les personnes ne peuvent pas accéder aux soins de santé, voyager librement ou inscrire leurs enfants à l'école.

« Sans documents, vous n'êtes pas un citoyen ; sans documents, vous n'existez pas », a-t-il ajouté.

Le membre angolais de la Société du Verbe Divin (SVD) a lancé un appel à la compassion pour les personnes contraintes de quitter leur pays en raison d'un conflit ou à la recherche d'une vie meilleure.

Plus en Afrique

« La migration fait partie intégrante de l'histoire de l'humanité. Au cours des siècles, des millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer pour diverses raisons. L'Église, quelles que soient les circonstances politiques, juridiques ou religieuses, ne doit permettre à aucun être humain d'être ignoré ou abandonné », a-t-il déclaré.

Le responsable de l'Église catholique a appelé à faire tomber les barrières, affirmant que « quiconque agit en faveur de la dignité humaine - indépendamment de la race, de la tribu, de la nationalité ou du statut juridique - est un véritable ami du Christ ».

Il a déploré les divisions qui persistent même dans les communautés chrétiennes, mettant en garde contre l'envie et les préjugés qui empêchent les migrants de s'intégrer pleinement.

« Nous devons lutter contre l'idée que certains devraient avoir plus de droits ou de privilèges que d'autres. L'Église est une communauté de frères et de sœurs où personne ne doit être exclu », a déclaré Mgr Zeca.

Il a ajouté : « L'amour de Jésus-Christ est sans limite et exige que nous donnions tout ».

Advertisement

Mgr Zeca a également lancé un défi aux dirigeants politiques en déclarant : « L'Église ne peut rester sans rien faire lorsque des lois portant atteinte à la dignité humaine sont promulguées. Nous devons plaider pour des politiques, en Angola et dans le monde entier, qui servent l'humanité ».

En Côte d'Ivoire, Mgr Bruno Essoh Yedoh, évêque du diocèse catholique de Bondoukou, a exhorté l'Église et la société à se rappeler que les migrants ne sont pas des étrangers, mais des frères et des sœurs en quête de sécurité et d'amour.

Réfléchissant à la crise mondiale des déplacements, le président de la Commission épiscopale de la pastorale sociale et du développement humain intégral a déclaré que la mission de l'Église est de ne jamais abandonner les plus vulnérables.

« En tant que disciples du Christ, nous sommes appelés à écouter les cris des migrants et des réfugiés qui fuient la guerre, la violence, la pauvreté et le changement climatique, en quête de compassion et d'un avenir meilleur », a déclaré Mgr Yedoh lors de la célébration eucharistique à la paroisse Saint-Michel Adjamé de l'archidiocèse catholique d'Abidjan.

Mgr Yedoh a souligné l'importance de l'accueil, de la protection, de la promotion et de l'intégration des migrants.

Il a encouragé les fidèles à surmonter la peur de l'autre et à adopter une culture de l'inclusion.

« Accueillir un migrant, c'est permettre à nos communautés de grandir dans l'amour et la diversité, d'ouvrir nos cœurs aux autres, quelle que soit leur origine », a-t-il déclaré.

Mgr Yedoh a salué les nombreuses initiatives prises par l'Église catholique en Côte d'Ivoire, telles que les programmes d'hospitalité paroissiale et de soutien psychosocial, qui visent à protéger et à intégrer les migrants et les réfugiés.

Il a appelé à la poursuite des efforts pour aider les personnes déplacées à reconstruire leur vie dans la dignité et le respect des droits de l'homme.