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Caritas Butembo-Beni déplore les « conditions humaines épouvantables » en RD Congo et lance un appel à l'aide

La branche humanitaire et de développement du diocèse catholique de Butembo-Beni en République démocratique du Congo (RDC), Caritas Butembo-Beni, déplore la situation « désespérée » du peuple de Dieu dans les régions du pays sujettes à la violence.

Dans un message électronique adressé à ACI Africa le lundi 14 octobre, le directeur de la communication de Caritas Butembo-Beni, Elie Mbulegheti, affirme que certaines régions du pays continuent à subir les effets dévastateurs des conflits violents attribués à deux groupes rebelles, les Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) à Rutshuru et Lubero, et lance un appel aux partenariats mondiaux pour soutenir les victimes de la violence.

Dans le message électronique, Elie déplore que les conflits violents dans lesquels les deux groupes rebelles sont impliqués « ont créé des conditions humaines épouvantables - famine généralisée, malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes, et un système de soins de santé en ruine ».

« L'accès aux services de base tels que les soins de santé, l'éducation, le logement et la protection des groupes vulnérables est devenu de plus en plus difficile », déplore-t-il.

Selon le responsable Caritas du diocèse de Butembo-Beni, « les violentes insurrections n'ont pas seulement entraîné des déplacements massifs, mais ont aussi laissé des milliers d'orphelins dont les parents ont été brutalement massacrés par les rebelles. Les femmes et les jeunes filles continuent d'être victimes de violences sexuelles et d'exploitation ».

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« Les conséquences de ces conflits sont dévastatrices et la communauté internationale doit accorder une plus grande attention aux souffrances causées par ces atrocités humaines », affirme le responsable congolais de Caritas.

L'attention de la communauté internationale sur les « conditions humaines épouvantables » dans la nation centrafricaine, explique Elie, « peut aider à déplacer l'attention mondiale sur l'un des problèmes majeurs que le Saint-Père a déjà abordé - le manque de visibilité des conflits en RDC et de leurs conséquences désastreuses ».

Il poursuit en reconnaissant les efforts déployés par l'Église, par l'intermédiaire de Caritas, pour venir en aide aux victimes des conflits violents, notamment en leur fournissant des vivres, des soins médicaux et des abris.

« Malgré l'énormité de la crise, nous continuons à soulager les souffrances de notre peuple grâce à la solidarité de Caritas Internationalis, Caritas Norvège, Caritas Belgique, Catholic Relief Services (CRS) et d'autres organisations », a déclaré le directeur de la communication de Caritas Butembo-Beni.

Il ajoute : « Nous sommes convaincus qu'en faisant mieux connaître leur travail, nous pourrons mobiliser davantage de ressources pour aider ceux qui en ont désespérément besoin. »

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Au milieu des violences, Caritas a lancé plusieurs initiatives pour soutenir le rétablissement à long terme. Il s'agit notamment de la création de deux centres de formation professionnelle qui offrent aux jeunes une alternative à l'éducation scolaire, car de nombreuses familles n'ont plus les moyens de payer les frais de scolarité après avoir fui leurs fermes en raison des hostilités.

« Nous avons créé ces centres pour donner aux jeunes un avenir en leur offrant des opportunités dans les métiers, afin qu'ils puissent construire leur vie malgré les défis auxquels leurs familles sont confrontées », explique-t-il.

En plus de la formation professionnelle, Caritas Butembo-Beni a aidé plus de 2 500 ménages ruraux dans les domaines de l'agriculture et de l'aquaculture, afin d'améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

« Nous les aidons à reconstruire leurs moyens de subsistance en leur fournissant des outils agricoles de base, une formation à la résilience agricole et un soutien à l'adaptation au changement climatique. Cela fait partie de notre mission qui consiste à redonner espoir aux communautés qui ont tant perdu », explique M. Mbulegheti.

L'Église a également investi dans des projets d'énergie verte pour soutenir le développement rural.

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Huit microcentrales hydroélectriques ont été construites il y a plus de 20 ans pour fournir de l'énergie aux communautés isolées », explique M. Mbulegheti.

Cependant, les machines sont devenues obsolètes et peinent à répondre aux besoins actuels.

« Nous devons moderniser ces centrales si nous voulons continuer à améliorer la qualité de vie de nos populations », déclare le responsable de Caritas.

Il poursuit en soulignant les efforts du diocèse catholique de Butembo-Beni pour guérir et reconstruire les vies.

« La présence de l'Eglise reste une source d'espoir pour les chrétiens, dans ce contexte de guerre, pour améliorer la qualité des soins de santé et le développement durable », affirme-t-il.

Mgr Melchisedec Sikuli Paluku, insiste sur la nécessité pour l'Eglise d'être proche de la population.

« Nous devons continuer à nous tenir aux côtés de la population, en fournissant des services de santé, des possibilités d'éducation et des initiatives de développement. Notre mission est de veiller à ce que la proximité de l'Église avec la population soit à la fois spirituelle et pratique », déclare-t-il en faisant référence à Mgr Paluku.

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.