10 questions (et réponses) sur le document final du Synode sur la synodalité

Cette décision rompt avec la pratique antérieure, qui veut que le pape utilise habituellement le document final d'un synode comme base pour rédiger sa propre exhortation apostolique sur le sujet (voir Amoris Laetitia après le Synode sur la famille de 2015). Le fait qu'un organe synodal composé à 27 % de non-évêques vienne de produire un texte magistériel laissera certainement aux théologiens et aux canonistes de nombreux sujets de discussion.

2. Quel est le lien entre le document et Vatican II ?
Le document indique que le Synode sur la synodalité est le fruit de la « mise en pratique de ce que le Concile a enseigné sur l'Église en tant que mystère et l'Église en tant que peuple de Dieu ».

Par conséquent, le document affirme que le processus synodal « constitue un nouvel acte authentique de la réception » de Vatican II, « revigorant ainsi sa force prophétique pour le monde d'aujourd'hui ».

3. Que dit le rapport final sur le rôle des femmes dans l'Église (y compris les « diaconesses ») ?
Le texte final indique que les femmes « continuent à rencontrer des obstacles » pour vivre leurs « charismes, leurs vocations et leurs rôles » dans l'Église.

Le synode demande que les femmes soient acceptées dans tous les rôles actuellement autorisés par le droit canonique, y compris les rôles de direction dans l'Église.

En ce qui concerne l'accès des femmes au ministère diaconal, le texte précise que la question « reste ouverte » et que « le discernement doit se poursuivre ». Un groupe d'étude distinct du Vatican se penche actuellement sur ce sujet et son rapport final est attendu pour juin 2025.

4. Que dit le texte sur la « décentralisation » ?
Le document appelle les conférences épiscopales à jouer un rôle plus important dans l'inculturation de la foi dans leur contexte local et demande des éclaircissements sur leur niveau actuel d'autorité doctrinale. Toutefois, il souligne que les conférences épiscopales ne peuvent pas outrepasser l'autorité d'un évêque local ni « risquer l'unité ou la catholicité de l'Église ».

Le document demande également que les conciles pléniers et provinciaux soient plus nombreux et que le Vatican accepte plus rapidement les conclusions de ces organismes.

5. Le texte mentionne-t-il l'inclusion des LGBTQ ?
Bien qu'il condamne l'exclusion d'autres personnes en raison de « leur situation matrimoniale, de leur identité ou de leur sexualité », le texte n'utilise pas le terme « LGBTQ ».

6. Que dit le document final sur les changements dans le processus décisionnel de l'Église ?
Le document final appelle à une réforme « synodale » du droit canon, notamment en supprimant la formule selon laquelle les organes consultatifs ont un vote « simplement consultatif ». Il appelle à une plus grande participation des laïcs dans les « processus de prise de décision », et ce par le biais de nouvelles structures et institutions synodales.

Les autorités ecclésiastiques, précise le document, ne peuvent ignorer les conclusions des organes consultatifs et participatifs.

7. Que dit le document sur le « sensus fidei » ?
Le document décrit le « sensus fidei » comme « l'instinct de vérité de l'Évangile » reçu par le baptême. Il note également que le peuple de Dieu ne peut se tromper « lorsqu'il manifeste un accord universel en matière de foi et de morale ».

Il est intéressant de noter que le document final n'inclut pas de langage supplémentaire sur la nécessité d'une « formation authentique des disciples » pour exercer avec maturité le sensus fidei, qui figurait dans le document de synthèse de l'année dernière et qui se trouve dans un document important du Vatican sur le sujet.

8. De quelle manière concrète l'Église pourrait-elle changer après le Synode sur la synodalité ?
Selon la manière dont il sera mis en œuvre, le document final du synode pourrait avoir un impact concret sur tout, de la manière dont les évêques sont sélectionnés à la manière dont les décisions de gouvernance sont prises dans les paroisses, les diocèses et au Vatican, en mettant davantage l'accent sur la consultation à grande échelle. Il pourrait également créer de nouveaux organes synodaux, tels que des assemblées continentales et un conseil des dirigeants catholiques orientaux chargé de conseiller le pape.

9. Quels sont les paragraphes qui ont suscité le plus de réactions négatives ?
Plus de 27 % des délégués ont voté contre la poursuite de l'examen de la possibilité de nommer des femmes diacres.

Treize pour cent ont voté contre le paragraphe soulignant l'importance des conférences épiscopales, qui semble également lier un évêque aux décisions prises par sa conférence.

Douze pour cent ont voté contre la création d'un groupe d'étude chargé d'examiner la possibilité de faire des célébrations liturgiques « une plus grande expression de la synodalité », y compris ce qui pourrait être une référence à la prédication laïque au cours de la liturgie.

Et 11% des délégués se sont opposés à la proposition de réviser le droit canonique « dans une perspective synodale ».

10. Encore une fois : Que signifie la synodalité ?
Le document final décrit la synodalité comme « un chemin de renouveau spirituel et de réforme structurelle qui permet à l'Église d'être plus participative et missionnaire, afin qu'elle puisse marcher avec chaque homme et chaque femme, en rayonnant la lumière du Christ ».

Le modèle de la synodalité, selon le document, est Marie parce qu'elle « écoute, prie, médite, dialogue, accompagne, discerne, décide et agit ».