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Il y a « un point noir » : Le cardinal Ambongo s'interroge sur le projet de béatification « hâtive » du roi Baudouin

Le Cardinal Fridolin Ambongo, Ordinaire local de l'Archidiocèse catholique de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) et Président du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) a soulevé des questions sur la « béatification hâtive » du Roi Baudouin de Belgique.

Le cardinal Ambongo, qui s'exprimait lors d'un point presse à Rome quelques jours avant la conclusion du Synode sur la synodalité, a commenté l'annonce surprise faite par le Pape François le 29 septembre aux milliers de participants à la Sainte Messe au Stade Roi Baudouin à Bruxelles, selon laquelle « à mon retour à Rome, j'ouvrirai le processus de béatification du Roi Baudouin ».

Au milieu des acclamations et des applaudissements des participants à la messe papale, le Saint-Père a poursuivi en qualifiant d'homme de foi le défunt catholique qui a choisi d'abdiquer temporairement son trône plutôt que de signer une loi légalisant l'avortement, et qui sert d'exemple aux dirigeants d'aujourd'hui.

Le pape François a également appelé les évêques catholiques de Belgique à « s'engager » pour faire avancer la cause de la canonisation de Baudouin.

Lors de la conférence de presse du 22 octobre à Rome, le cardinal Ambongo a déclaré que, bien que les déclarations du pape François soient conformes au « souhait de l'Église en Belgique », le défunt roi catholique de Belgique aurait été lié à l'assassinat en 1961 du premier ministre congolais pionnier de la RDC, Patrice Lumumba.

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« Il y a toujours ce dossier, que nous pouvons appeler un point noir », a déclaré le cardinal congolais dans ce qui a été décrit comme soulevant un “drapeau rouge” au sujet de l'annonce faite par le pape François le 29 septembre lors de sa visite pastorale en Belgique.

Le membre congolais de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap) a souligné la nécessité de « chercher dans le passé pour voir ce qui s'y trouve », et a ajouté, en référence au défunt Roi des Belges, « Nous ne connaissons pas les méandres de sa vie ».

Le cardinal Ambongo s'est toutefois déclaré ouvert au parcours de béatification du roi Baudouin « si son dossier évolue bien ».

« Pour nous, il (Baudouin) est un homme politique qui a été courageux dans le contexte de la Belgique ; il a été très courageux », a déclaré le président du SCEAM, ajoutant, »nous disons que c'est lui qui a donné l'indépendance au Congo. »

« Si l'affaire évolue dans le sens souhaité par certains pour le présenter à la béatification, nous y sommes ouverts », a déclaré le cardinal Ambongo le 22 octobre à propos des projets du pape François concernant la béatification du roi Baudouin.

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Son règne de plus de 40 ans, de 1951 à 1993, aurait marqué une période d'intenses bouleversements sociaux, politiques et religieux en Belgique et dans le monde. Malgré tous ces changements, le roi Baudouin aurait exercé ses fonctions avec un dévouement total à son pays, la Belgique, et à sa foi catholique, constituant l'un des rares facteurs d'unité du pays pour lequel il était aimé de son peuple.