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Journée de l'enfant africain : Les jeunes invités à se sacrifier "pour changer de vie, et le destin"

Journée internationale de l'enfant africain (JEA) est célébrée chaque année le 16 juin depuis son inauguration en 1991. Domaine public Journée internationale de l'enfant africain (JEA) est célébrée chaque année le 16 juin depuis son inauguration en 1991.
Domaine public

Lors de l'événement annuel de la Journée internationale de l'enfant africain (JEA), connue sous le nom de Journée nationale de la jeunesse en Afrique du Sud où l'événement est né, l'évêque catholique à la tête de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale des trois nations a exhorté la jeunesse à être prête à faire des sacrifices qui peuvent "ouvrir la voie au changement, de vie et le destin de notre pays".

L'Organisation de l'unité africaine (OUA), le précurseur de l'Union africaine (UA), a lancé la célébration du JEA en 1991.

Dans une "lettre ouverte à la jeunesse d'Afrique du Sud à l'occasion de la Journée nationale de la jeunesse", Mgr Victor Phalana a rappelé la naissance de la commémoration du 16 juin, soulignant le sacrifice que les jeunes du pays ont fait en 1976.

"Chers jeunes Sud-Africains, il y a quarante-quatre ans, des milliers de jeunes hommes et femmes ordinaires comme vous ont fait quelque chose d'extraordinaire", écrit Mgr Phalana.

Il poursuit en faisant référence aux jeunes gens derrière la JEA qui protestaient contre l'éducation inspirée par l'apartheid dans le township de Soweto, en Afrique du Sud, à Johannesburg : "Ils ont fait passer le pays avant eux en descendant dans la rue pour protester contre les injustices auxquelles ils étaient confrontés. Ils l'ont fait malgré la présence de policiers lourdement armés, les insultes racistes, les rugissements des véhicules blindés de la police appelés Casspirs, les attaques au gaz lacrymogène et les balles réelles qui ont tué 174 personnes et en ont blessé 4000 autres".

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"Bien qu'il ait fallu des décennies pour les concrétiser, les sacrifices que ces jeunes hommes et femmes ordinaires ont faits ce jour-là, le 16 juin 1976, n'ont pas été vains et ont contribué à ouvrir la voie au changement, en changeant le récit et le destin de notre pays", écrit l'évêque sud-africain dans sa lettre du 15 juin partagée avec ACI Afrique et publiée par la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) qui réunit les dirigeants de l'Église catholique du Botswana, d'Afrique du Sud et du Swaziland.

L’évêques souligne les sacrifices consentis par les jeunes Sud-Africains qui ont donné naissance à la célébration du 16 juin dans tout le continent africain, interprétant l'événement comme un accomplissement de la recommandation du Seigneur : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis".

"Que ce soit votre idéal lorsque vous êtes confrontés à l'un des défis profonds auxquels vous êtes confrontés au quotidien, et dont je sais qu'il y en a plus que je ne peux en identifier", dit l'évêque du diocèse de Klerksdorp en Afrique du Sud aux jeunes d'aujourd'hui.

"Beaucoup d'entre nous veulent le succès ou le changement, mais sans les sacrifices, le travail manuel, les déceptions et les déchirements qui en découlent. Nous ne pouvons grandir que si nous sommes prêts à sortir de notre zone de confort", déclare Mgr Phalana.

Il poursuit : "Les épines ou la douleur de la vie sont là pour nous dire qu'il est temps de déployer vos ailes et d'atteindre vos objectifs. Vous devez être persévérant : N'oubliez jamais, ne perdez jamais espoir, ne perdez jamais de vue le but". 

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"La confiance en Dieu peut apporter le changement" que les jeunes veulent dans leur vie et dans notre société, note Mgr Phalana.

La JEA CAD met en lumière les nombreux défis auxquels les enfants africains sont confrontés en raison des conflits, de la pauvreté, du changement climatique, des inégalités et, maintenant, de la pandémie du COVID-19.

Le thème qui guide la commémoration de 2020 est "L'accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique". Il a été adopté en février 2019 lors de la 34e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA.

En raison de la pandémie COVID-19, l'UA a organisé une commémoration virtuelle sur zoom avec le "pour examiner les éléments d'un système de justice adapté aux enfants, y compris l'application d'une approche basée sur les droits de l'enfant et utiliser les quatre principes des droits de l'enfant comme un outil pour réaliser l'accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique", a rapporté l'UA.

Les dirigeants de l'UA ont profité de l'occasion pour appeler les États membres à faire participer largement les enfants du continent afin de mieux comprendre les défis auxquels ils sont confrontés et de prendre des mesures fondées sur une "politique nationale globale et cohérente".

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En commémorant cette journée, j'appelle les États membres et les parties prenantes, en consultation avec les enfants, à travailler ensemble pour établir ou renforcer délibérément une politique et une stratégie nationale globale et cohérente pour les "enfants dans le système judiciaire", qui tiendra compte de l'interdépendance des défis auxquels sont confrontés les enfants en contact avec la loi", a déclaré la commissaire aux affaires sociales de l'Union africaine, Amira Elfadil Mohammed Elfadil.

Les experts ont averti que COVID-19 pourrait réduire à néant des décennies de progrès en matière de droits de l'enfant, exposant des millions de filles à un risque accru de violence, d'abus et d'exploitation.

Le coronavirus amplifie également les inégalités existantes et affecte à long terme l'environnement dans lequel les enfants africains vont grandir.

En Afrique du Sud, le bureau de la jeunesse de la SACBC, en collaboration avec l'archidiocèse catholique du Cap, a organisé une célébration virtuelle pour marquer l'événement annuel.

Dans sa réflexion du lundi 15 juin adressée aux jeunes Sud-Africains, Mgr Phalana aborde la crise du COVID-19 dans le pays où au moins 70 000 personnes ont contracté la maladie.

"Assurez-vous de ne pas être infecté et de n'infecter personne", dit Mgr Phalana aux jeunes à l'occasion du DAC et poursuit : "Lavez-vous les mains, désinfectez, mettez votre masque et gardez une distance sociale. Parlez à vos pairs de la gravité de cette pandémie ; nous devons combattre l'ignorance".

Il plaide pour l'espoir auprès des jeunes qui doivent le transmettre en disant : "Donnez de l'espoir à ceux qui ont peur, à ceux qui ont perdu des êtres chers et à ceux qui sont infectés. Une fois que vous êtes infecté, ce n'est pas la fin, vous pouvez vous rétablir. Nombreux sont ceux qui s'en sont remis. Priez et faites confiance à Dieu en ces temps difficiles".

L'évêque de 59 ans exhorte les jeunes à devenir des ambassadeurs du changement dans leurs communautés respectives qui sont témoins d'une augmentation des cas de violence basée sur le genre (VBG).

"Sensibilisez vos pairs à ce fléau. Faites appel à leur conscience pour qu'ils voient le mal de la violence et l'effet dévastateur qu'elle a sur les familles et sur la société en général", dit Mgr Phalana et met chaque jeune au défi de "se dire que vous respecterez toujours les droits des autres et la dignité de la vie humaine". 

Sur le chômage et la jeunesse, le prélat sud-africain appelle à un "discernement dans la prière sur les opportunités et les options".

Il ajoute : "Consultez vos mentors, conseillers spirituels et coachs de vie pour obtenir plus d'aide. Vous pouvez passer du statut de demandeur d'emploi à celui de créateur d'emploi. Essayez, si vous le pouvez, d'acquérir les compétences nécessaires dont vous avez besoin, pour être employable".

L'Ordinaire du lieu de Klerksdorp rappelle au gouvernement d'Afrique du Sud que "des interventions coordonnées et multipartites sont nécessaires pour autonomiser les jeunes grâce à diverses options de formation qui leur permettraient d'acquérir les compétences de base nécessaires pour entrer sur le marché du travail, qu'il s'agisse de combler les lacunes en matière de calcul et d'alphabétisation ou de les doter de compétences techniques de plus haut niveau".

Jude Atemanke et Magdalene Kahiu