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La déception d’un prélat nigérian suite a la suspension de la "réouverture des églises" dans l'État de Lagos

Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse de Lagos au Nigeria. Domaine public Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse de Lagos au Nigeria.
Domaine public

La décision des dirigeants de l'État nigérian de Lagos de suspendre la réouverture des lieux de culte "jusqu'à nouvel ordre" a déçu l'archevêque catholique de la plus grande ville du pays, qui a déclaré que des mesures de précaution avaient déjà été mises en place et que les fidèles seraient plus en sécurité dans "les locaux de l'Église que dans d'autres lieux publics tels que les marchés et les parcs automobiles".

"L'annonce récente du gouvernement de l'État de Lagos, qui suspend la réouverture prévue des églises pour le culte public, nous a laissé un sentiment de déception et d'ahurissement total", a déclaré vendredi 19 juin l'archevêque de Lagos, Mgr Alfred Adewale Martins.

"Nous avions engagé le gouvernement et agi de concert avec d'autres chrétiens de l'Association chrétienne du Nigeria sur ce que nous devions faire", rappelle Mgr Adewale dans sa déclaration obtenue par l'ACI Afrique, ajoutant que le peuple de Dieu dont il a la charge se réjouissait de célébrer la messe.

Dans la déclaration, il souligne les mesures de précaution "strictes" qu'il avait prises "en vue de la restauration progressive des messes publiques afin d'assurer la sécurité de notre peuple". Toutes les paroisses avaient commencé à travailler pour rendre les locaux de l'église sûrs pour le culte en suivant les directives publiées plus tard par le gouvernement. ”

La "déception" de Mgr Adewale fait suite à la déclaration du gouvernement de l'État de Lagos, mardi 16 juin, de suspendre indéfiniment la réouverture prévue des lieux de culte qui était prévue pour le vendredi 19 juin. 

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"En raison de l'augmentation continue des cas #COVID-19 dans notre Etat, nous avons annulé jusqu'à nouvel ordre notre décision antérieure d'ouvrir les églises et les mosquées au culte", a tweeté le gouverneur Babajide Sanwo-Olu. 

L'État de Lagos est l'épicentre de l'épidémie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest avec 7 897 cas sur les 18 480 cas signalés au total. 

Mgr Adewale déclare qu'"il est très regrettable que le gouvernement de l'État ait suspendu la (ré)ouverture prévue des églises pour le culte public en raison de l'augmentation du nombre d'infections au COVID-19 et de sa conviction que l'Église est un terrain fertile pour de nouvelles infections". 

Il ajoute : "Nous sommes convaincus qu'il y a plus de chances de protéger les gens contre l'infection dans les locaux de l'Église que dans d'autres lieux publics tels que les marchés et les parcs automobiles, grâce à des précautions qui, selon nous, seraient mieux respectées par les fidèles lorsqu'ils viennent au culte. ”

Selon lui, "si des bureaux et des entreprises pouvaient être ouverts avec des mesures de sécurité mises en place, nous pensons que le même principe devrait s'appliquer aux Églises qui ont plus de chances de mieux s'y conformer". 

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"Nous osons répéter que l'Église se soucie de la santé et de la sécurité des fidèles autant que l'État, sinon plus", dit-il.

Malgré sa déception, l'archevêque nigérian de 61 ans demande au "clergé, aux religieux et aux fidèles laïcs de notre archidiocèse d'accepter la situation dans laquelle nous nous trouvons avec les yeux de la foi, en la considérant comme la volonté de Dieu pour nous en ce moment".

"Il est normal de se sentir déçu et frustré, mais nous ne devons jamais céder au découragement ; nous devons plutôt rester calmes et espérer", dit-il et ajoute : "Quoi qu'il nous arrive, il porte la marque de Dieu et nous devons le reconnaître comme faisant partie de la providence de Dieu". 

Dans son message, l'archevêque implore le peuple de Dieu dont il a la charge de "placer notre incapacité à célébrer la messe en public entre les mains de Dieu pour une résolution. Nous ne sommes pas sûrs de ce contre quoi nous luttons, mais nous savons qu'avec Dieu à nos côtés, nous vaincrons".

Il encourage la récitation quotidienne du chapelet en disant : "Le chapelet est comme une arme que vous utilisez lorsque vous êtes en guerre et sa puissance a été prouvée au fil des ans. Veuillez prier le chapelet tous les jours pour la fin du Coronavirus mais aussi pour le rétablissement de la Messe publique et le retour à une vie normale".

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"Savez-vous que vous pouvez aussi profiter de l'occasion de vous laver les mains pour prier ? Il faut environ 20 secondes pour dire "Notre Père". Profitez du temps pour vous laver les mains de manière productive en disant une prière", conseille Mgr Adewale.