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Avec les cas inférieurs du COVID-19 au Togo, les évêques expriment leur gratitude, solidarité et prudence

Les évêques de la Conférence épiscopale du Togo (CET). Conférence épiscopale du Togo (CET) Les évêques de la Conférence épiscopale du Togo (CET).
Conférence épiscopale du Togo (CET)

Alors que moins de 200 personnes doivent encore se remettre de COVID-19 au Togo, pays d'Afrique de l'Ouest, les évêques catholiques ont, à l'issue de leur réunion de quatre jours cette semaine, exprimé leur gratitude au peuple de Dieu du pays pour avoir agi de manière responsable, appelant à la solidarité avec les personnes vulnérables de la société et mis en garde contre la complaisance.

Sur les 555 cas du COVID-19 signalés au Togo, 13 personnes ont perdu la vie et 361 se sont remises de la maladie.

Dans leur déclaration collective publiée le vendredi 19 juin, les membres de la Conférence épiscopale du Togo (CET) expriment leur gratitude aux prêtres, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs "pour leur gestion responsable de cette crise malgré la fermeture temporaire des lieux de culte".

Les évêques attribuent à Dieu les progrès réalisés jusqu'à présent et invitent "tous à continuer à prier pour que Dieu nous délivre de ce fléau" et encouragent "des gestes de solidarité notamment envers les plus touchés de la société".

Ils mettent en garde contre la complaisance, encourageant "les fidèles et tous les citoyens à observer strictement les mesures préventives recommandées, tout en préconisant la réouverture progressive des lieux de culte dans le strict respect des dispositions préventives".

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Les évêques qui ont tenu leur deuxième assemblée plénière ordinaire pour l'année 2019-2020 au secrétariat de leur conférence à Lomé ont encouragé le gouvernement et les autorités sanitaires à poursuivre leurs efforts pour maîtriser la pandémie dans les meilleurs délais.

Au cours de leur réunion de quatre jours, les dirigeants de l'Église catholique ont débattu des élections générales de février et de la situation de la sécurité dans la nation ouest-africaine.

Caractérisées par des irrégularités, les élections générales du 22 février "ont plongé le Togo dans un mouvement de contestation prévisible dès l'annonce des résultats", rappellent les évêques.

"Sans une réforme sérieuse du cadre électoral pour des élections libres, transparentes, crédibles et pacifiques, la démocratie ne peut pas vraiment s'épanouir au Togo", mettent en garde les membres du CET qui ajoutent : "Tant que la vie sociopolitique sera dominée par l'armée, tant que les pouvoirs législatif et judiciaire ne seront pas véritablement indépendants, tant que la corruption et l'impunité continueront à fleurir sur la terre de nos ancêtres, les tensions ne prendront pas vraiment fin".

Ils expriment leurs préoccupations concernant l'insécurité dans le pays et font particulièrement référence aux "assassinats de ces derniers mois" qui, selon eux, "sonnent l'alarme sur la gravité de la situation". Aucune catégorie sociale ne semble être épargnée".

Plus en Afrique

Suite à l'élection présidentielle contestée qui a vu la réélection du président sortant, le président Faure Gnassingbe, le Togo connaît une insécurité qui se traduit par des pertes en vies humaines.

Début mai, le commandant du 1er bataillon d'intervention rapide (BIR), le colonel Bitala Madjoulba, a été retrouvé mort dans son bureau. Les médias locaux ont fait état de décès, certains accusant les agences de sécurité du gouvernement.

Les évêques condamnent "cette façon cynique et opaque de procéder en jouant avec ce qu'il y a de plus sacré pour l'homme : la vie" et appellent à un arrêt immédiat de ces crimes.

Ils demandent que "les enquêtes en cours soient menées à bien et que les auteurs et commanditaires soient arrêtés, jugés et punis conformément aux lois en vigueur".

"De tels crimes offensent gravement le Créateur et Maître de toute vie", déplorent les dirigeants de l'Eglise et expriment leur proximité et leur compassion envers les victimes de toutes les formes de violence et d'injustice dans la nation ouest-africaine.

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Invoquant l'intervention de Dieu pour une paix durable au Togo, l'évêque invite les fidèles "à prier pour les prêtres, afin qu'à l'exemple du Bon Pasteur, ils se consacrent entièrement au service du peuple de Dieu".

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.