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Le pape François dénonce les pays qui parlent de paix mais font la guerre

Le pape François a présidé lundi au palais apostolique du Vatican un événement solennel commémorant le 40e anniversaire du traité de paix et d'amitié entre l'Argentine et le Chili, qui a réglé un différend frontalier entre les deux pays.

Le souverain pontife a dénoncé l'hypocrisie de certains pays « où l'on parle beaucoup de paix », mais « où les investissements les plus rentables sont dans la production d'armes ».

Cette attitude pharisaïque, a-t-il poursuivi, conduit toujours « à l'échec de la fraternité et de la paix ». Puisse la communauté internationale faire prévaloir la force du droit par le dialogue, car le dialogue « doit être l'âme de la communauté internationale ».

L'accord entre le Chili et l'Argentine a permis de résoudre la crise provoquée par un différend territorial concernant le canal de Beagle et la souveraineté sur plusieurs îles. Le Vatican a joué un rôle essentiel dans cet accord de paix après que saint Jean-Paul II a envoyé le cardinal Antonio Samorè comme médiateur, qui a élaboré l'accord entre les deux nations, évitant ainsi un conflit armé.

Devant les autorités et le corps diplomatique des deux pays, dont l'ambassadeur argentin auprès du Saint-Siège, Luis Pablo Beltramino, et le ministre chilien des affaires étrangères, Alberto van Klaveren, le pape François a salué la médiation papale qui a permis d'éviter le conflit qui était « sur le point de dresser deux peuples frères l'un contre l'autre ».

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Dans son discours, le Saint-Père a proposé cet accord comme un modèle à imiter, tout en renouvelant son appel à la paix et au dialogue face aux conflits actuels, où prévaut le « recours à la force ».

Le rôle de médiateur de saint Jean-Paul II
Il a rappelé en particulier la médiation de saint Jean-Paul II qui, dès les premiers jours de son pontificat, a manifesté une grande préoccupation et un effort constant non seulement pour éviter que le différend entre l'Argentine et le Chili « ne dégénère en un conflit armé déshonorant », mais aussi pour trouver « le moyen de résoudre définitivement ce différend ».

Le souverain pontife a rappelé qu'après avoir reçu la demande des deux gouvernements « accompagnée d'engagements concrets et rigoureux », le pape Jean-Paul II a accepté de jouer le rôle de médiateur dans le conflit afin de proposer « une solution juste et équitable, et donc honorable ».

Pour le pape François, cet accord mérite d'être proposé « dans la situation mondiale actuelle, où tant de conflits persistent et dégénèrent sans une volonté effective de les résoudre par l'exclusion absolue du recours à la force ou à la menace de son utilisation ».

Le pape a rappelé les paroles de Benoît XVI à l'occasion du 25e anniversaire du traité, qui a déclaré que l'accord « est un exemple éclatant de la force de l'esprit humain et du désir de paix face à la barbarie et à l'absurdité de la violence et de la guerre comme moyen de résoudre les différends ».

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Pour le Saint-Père, il s'agit d'un « exemple très opportun » de la nécessité de persévérer à tout moment avec « une ferme détermination jusqu'aux dernières conséquences dans un effort pour résoudre les différends avec une réelle volonté de dialogue et d'accord, à travers une négociation patiente et avec les compromis nécessaires, en tenant toujours compte des justes exigences et des intérêts légitimes de tous ».

En conclusion, le pape François a décrit ce qui se passe en Ukraine et en Palestine comme « deux échecs » de l'humanité d'aujourd'hui où « l'arrogance de l'envahisseur l'emporte sur le dialogue ».

Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les nouvelles en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.