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Les évêques du Tchad "réfléchissent, prient avant de décider d'une date réaliste" pour la messe publique

Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET). Domaine public Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET).
Domaine public

Le peuple de Dieu au Tchad devra patienter encore un peu avant de pouvoir participer à la messe publique, car les évêques de cette nation d'Afrique centrale engagent les parties prenantes concernées dans une consultation et une prière avant de pouvoir annoncer "une date réaliste".

"Nous, les évêques, avons décidé de nous consulter, de réfléchir et de prier ensemble avant de décider d'une date réaliste pour la reprise des célébrations eucharistiques et de donner des directives claires qui peuvent aider nos deux communautés chrétiennes dans les villes et les villages", ont déclaré les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) dans un communiqué de presse publié mardi 23 juin.

Ils ajoutent, en référence à leur objectif de minimiser le risque d'infection au COVID-19, "En tant que pasteurs, notre principale préoccupation est de faire tout notre possible pour que nos célébrations eucharistiques ne deviennent pas une source de contamination massive pour les fidèles et donc pour ceux avec qui nous vivons".

"Nous comprenons bien l'impatience de nombreux fidèles qui voudraient recommencer bientôt les célébrations communautaires, mais nous vous appelons à être patients", demandent les prélats dans leur déclaration signée par le président du CET, Mgr Goetbé Edmond Djitangar.

Lors d'un discours télévisé à la nation le 17 juin, le président tchadien Idriss Deby Itno a assoupli les restrictions imposées aux activités religieuses, ordonnant que le culte public puisse reprendre à partir du 25 juin, les fidèles et leurs chefs respectant strictement les mesures de sécurité telles que le port de masques faciaux, la désinfection, l'éloignement physique, entre autres mesures de précaution.

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Sur les 860 cas du COVID-19 signalés dans le pays, 757 se sont rétablis de la maladie ; 74 personnes ont perdu la vie.

Dans leur déclaration collective du 23 juin, les évêques demandent "aux prêtres et aux responsables des communautés chrétiennes de réfléchir à la manière dont nous pouvons reprendre nos célébrations tout en respectant les mesures préventives demandées".

"Nous comprenons que la décision d'ouvrir des lieux de culte ne signifie pas que le virus a été éradiqué et que cette ouverture doit se faire par étapes et avec des précautions à prendre", notent les prélats.

Ils sont inquiets car beaucoup dans le pays ne respectent pas les mesures préventives mises en place telles que le lavage des mains, le port de masques, l'éloignement physique dans les lieux publics.

"Nous nous demandons si nos communautés chrétiennes sont capables de faire mieux et si nous avons la capacité d'assurer la sécurité sanitaire des fidèles dans nos communautés et nos lieux de culte comme le recommandent les autorités sanitaires", s'interrogent les évêques.

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Toutes ces mesures préventives ne sont pas faciles à appliquer et à maintenir, d'autant plus que les assemblées sont généralement très nombreuses et que nos célébrations sont vivantes et mouvementées, notent-ils.

"Nous devons avant tout vouloir sensibiliser les fidèles par le biais de nos radios diocésaines ou d'autres moyens de communication. Nous devons également mobiliser des ressources pour permettre l'observation de ces mesures et enfin assurer la désinfection régulière des lieux de culte", expliquent-ils, ajoutant qu'ils "ont besoin de temps avant de rouvrir les églises et les chapelles". "La Conférence épiscopale du Tchad se réunira dans les jours à venir et à la fin de la réunion, une nouvelle déclaration sera publiée pour vous donner une meilleure idée de notre position", disent les membres du CET et précisent : "En tant que pasteurs, comprenez que votre santé physique nous concerne autant que votre vie spirituelle".

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.