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Un évêque catholique au Soudan gravement blessé lors d'une agression par les forces rapides

L'évêque du diocèse catholique d'El-Obeid au Soudan a fait part de son expérience éprouvante aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) qui l'ont torturé et l'ont laissé gravement blessé.

Mgr Yunan Tombe Trille Kuku Andali, qui était accompagné d'un diacre qu'il appelle Joseph, est tombé entre les mains des forces paramilitaires alors qu'il se rendait d'un endroit non identifié dans le pays en conflit.

Il a fait part de son horrible expérience à Mgr Edward Hiiboro Kussala, évêque du diocèse catholique de Tombura-Yambio, au Soudan Sud, qui a transmis le rapport à ACI Afrique le dimanche 1er décembre. Les deux évêques n'étaient pas disponibles pour fournir plus de détails sur l'endroit d'où Mgr Tombe et le diacre venaient lorsqu'ils ont rencontré leurs agresseurs.

Dans le rapport, Mgr Tombe raconte comment lui et le diacre ont d'abord été harcelés par les forces armées soudanaises (SAF), qui sont en conflit avec les forces de sécurité soudanaises dans le cadre de la pire guerre civile que connaît le pays.

Il écrit à Mgr Hiiboro : « Je viens d'arriver à El Obeid avec le diacre Joseph. Cette fois, j'ai été maltraité ».

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Il poursuit : « Du côté de l'armée, on m'a pris un peu d'argent en USD sous prétexte que je transportais de la monnaie forte interdite. »

Après avoir été harcelés par les Forces armées soudanaises, Mgr Tombe et le diacre Joseph se sont heurtés aux Forces républicaines de sécurité, qui ont battu l'évêque et l'ont laissé pour mort.

L'évêque raconte : « Du côté des Forces rapides, j'ai reçu d'innombrables coups violents sur le cou, le front, le visage et les deux côtés de la tête ».

Lorsqu'il a écrit à Mgr Hiiboro, Mgr Tome a déclaré qu'il était si gravement blessé qu'il ne pouvait plus bouger ses mâchoires. « Je ne peux pas mordre dans la nourriture », a-t-il dit.

« Avec le diacre, nous avons manqué de peu le martyre quand un chef a dit que cela suffisait », dit-il dans sa note à l'évêque Hiiboro, dans laquelle il exprime également sa gratitude pour les “prières de beaucoup”.

Plus en Afrique

Ce n'est pas la première fois que Mgr Tombe regarde la mort en face alors que la guerre fait rage au Soudan où il sert depuis qu'il a été ordonné membre du Clergé d'El-Obeid il y a 33 ans.

Le 20 avril 2023, cinq jours seulement après le début des combats entre les forces armées soudanaises et les forces de sécurité soudanaises, l'évêque de 60 ans et quelques membres du clergé ont échappé de peu à la mort lorsque des roquettes ont frappé les locaux de sa cathédrale, détruisant le portail principal de la cathédrale Marie-Reine d'Afrique et la résidence des prêtres.

L'incident se serait produit alors que l'évêque d'El-Obeid et les prêtres étaient en train de prier. Heureusement, cette fois-ci, personne n'a été blessé.

L'évêque Tombe s'est exprimé sur la guerre au Soudan qui aurait fait des dizaines de milliers de morts et provoqué des déplacements massifs de population, mettant en doute la volonté des belligérants de déposer les armes.

La guerre, qui en est à sa deuxième année, aurait fait 61 202 morts selon le groupe de recherche sur le Soudan de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui indique également que 26 024 des personnes tuées sont décédées des suites de blessures directes infligées par le conflit.

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Dans une interview accordée à ACI Africa l'année dernière, Mgr Tombe a déploré que le dialogue entre les deux forces opposées ait été écarté, déclarant : « Jusqu'à présent, il n'y a même pas un indice de la lumière du dialogue de paix qui peut apporter de l'espoir aux Soudanais ».

« Je pense que nos dirigeants ne sont pas prêts pour la paix. Les combats et les conflits ont le dessus car nous les entendons dire 'à moins de vaincre l'autre groupe, nous ne déposerons pas les armes' », a-t-il ajouté.

L'ancien président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan (SCBC) a mis en garde contre le fait que « plus il y a de combats, plus les gens sont dispersés » et « plus la haine grandit entre les différents groupes ethniques soudanais ».

L'évêque a lancé un appel à la prière, soulignant que la situation humanitaire dans le pays était désastreuse.

L'évêque a également appelé les habitants du Soudan du Sud voisin à partager le peu qu'ils ont avec les Soudanais qui fuient le conflit, et à faire en sorte que les réfugiés se sentent chez eux.

Agnes Aineah