« Je viens d'arriver à El Obeid avec le diacre Joseph. Cette fois, j'ai été maltraité », a écrit Mgr Tombe Trille à Mgr Hiiboro dans un message que ce dernier a transmis à ACI Afrique.
Dans ce message, Mgr Tombe Trille raconte que des membres des Forces armées soudanaises lui ont confisqué « un peu d'argent en dollars américains » sous le « prétexte » qu'il lui était interdit de « transporter des devises ».
« Du côté des forces rapides, j'ai reçu d'innombrables coups violents sur le cou, le front, le visage et les deux côtés de la tête », a déclaré l'ordinaire local d'El-Obeid à Mgr Hiiboro, ajoutant : “Je ne peux pas mordre dans la nourriture”.
Il s'est souvenu de l'expérience éprouvante qu'il avait vécue entre les mains du RSF, déclarant : « Pire encore, avec le diacre, nous avons manqué de peu le martyre lorsqu'un chef a dit que cela suffisait. »
Dans l'interview accordée le 5 décembre à ACI Africa, Mgr Hiiboro a mis au défi le RSF et le SAF de respecter « la liberté et la dignité des êtres humains et leur liberté religieuse ».
L'ordinaire local de la CDTY depuis sa consécration épiscopale en juin 2008 a exhorté les forces armées dans la guerre du Soudan qui a éclaté en avril 2023 à « prêter attention aussi aux individus qui ne font pas partie de leur conflit, mais qui, comme l'évêque (Tombe Trille), sont des figures religieuses, ne sont pas controversées et sont pour le bien de la nation. »
L'évêque Hiiboro a également lancé un appel à la prière pour le rétablissement et la sécurité de l'évêque Tombe Trille, ainsi que pour l'ensemble du peuple soudanais qui continue à souffrir de la guerre civile en cours.
« Je demande à tout le diocèse de Tombura-Yambio et au peuple du Soudan du Sud, à la communauté catholique et à la communauté chrétienne, de prier pour la paix au Soudan, de prier pour la sécurité des religieux, et de prier pour la santé de l'évêque Tombe Trille, et aussi des autres évêques, l'archevêque de Khartoum, Michael Didi Adgum Mangoria, et l'évêque Daniel Marco Kur Adwok », a-t-il déclaré.
Le 15 avril 2023, des combats ont éclaté entre le RSF, la force paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, et des unités de l'armée des Forces armées soudanaises (SAF) fidèles au chef du Conseil souverain du gouvernement transitoire du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.
Le conflit, qui a débuté dans la capitale du Soudan, Khartoum, et s'est transformé en véritable guerre civile dans tout le nord-est de l'Afrique, aurait fait 61 202 morts selon le groupe de recherche sur le Soudan de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui indique également que 26 024 des personnes tuées sont décédées des suites de blessures directes infligées par le conflit.