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Les évêques catholiques du Tchad décrient les assassinats et soulignent le respect de la dignité humaine « inhérente »

Les membres de la Conférence épiscopale du Tchad (CET) ont déploré les meurtres qui, selon eux, se déroulent en toute impunité dans ce pays situé au carrefour de l'Afrique du Nord et de l'Afrique centrale.

Dans une déclaration publiée vendredi 13 décembre à l'issue de leur assemblée plénière annuelle, les membres de la CET soulignent la nécessité de respecter le droit à la vie et la dignité humaine « inhérente », que Jésus-Christ a « élevée » par sa crucifixion et sa résurrection.

« La dignité humaine est enracinée dans la création, affirmée dans l'incarnation du Christ et élevée par sa mort et sa résurrection », affirment les évêques catholiques du Tchad dans leur message intitulé “Le respect de la dignité humaine pour un Tchad de fraternité, de justice et de paix”.

Ils soulignent que « cette dignité inhérente appelle à la reconnaissance de chaque personne comme unique, inviolable et dotée de droits et de responsabilités ».

Les membres du CET soulignent en outre qu'il est essentiel de placer la dignité humaine au centre des structures socio-économiques.

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« Nous devons travailler à une société plus juste et plus inclusive qui garantisse les besoins fondamentaux - nourriture, santé, logement, éducation et emploi décent - pour tous, en particulier pour les plus vulnérables », affirment les dirigeants de l'Église catholique.

Ils appellent à être attentifs aux lamentations du peuple de Dieu dans le pays, en disant : « Le cri de douleur de chaque être humain doit être pour nous une alarme qui appelle à une action spontanée ».

Ils poursuivent en exprimant leur inquiétude face aux nombreuses pratiques portant atteinte à la dignité humaine au Tchad, notamment la torture physique et morale, l'emprisonnement arbitraire, les conditions d'exploitation au travail et la violence.

« Les massacres et les meurtres sont devenus normalisés de façon alarmante, avec peu de comptes à rendre. Le fossé grandissant entre la minorité riche et la majorité appauvrie ne fait qu'exacerber cette crise », déplorent les membres de la CET.

Ils dénoncent également les abus politiques dus à l'égoïsme et notent qu'au Tchad, l'intimidation, les fausses promesses et la corruption prennent souvent le pas sur la vérité, l'honnêteté et la justice.

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Pour aller de l'avant, les membres du CET demandent au gouvernement de veiller à instaurer un climat où les droits de l'homme, la justice et les politiques en place élèvent la dignité humaine.

« Le rôle du gouvernement est de respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales. L'action du gouvernement doit conduire au respect de la dignité de l'être humain et à l'élévation de l'homme », déclarent les évêques catholiques du Tchad.

S'adressant aux autorités judiciaires, les membres de la CET affirment que « le respect de la personne humaine passe par l'accès à la justice pour tous ».

Aux hommes politiques, les responsables de l'Eglise catholique disent : « Vous êtes au service des intérêts de la nation pour le respect de la dignité humaine. Nous vous rappelons que la course au pouvoir ne doit pas se faire au détriment de valeurs telles que la vérité, l'honnêteté, l'égalité, la justice, la liberté et la paix. Respectez le rôle du gouvernement dans l'action politique ».

Ils appellent les services de sécurité et les forces de l'ordre à jouer leur rôle constitutionnel de protection des citoyens : « Il est de votre devoir de protéger et de défendre votre pays, vos concitoyens et leurs droits. Agissez avec loyauté afin de restaurer la confiance de la population à votre égard ».

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« Votre mission ne doit jamais être perçue comme celle de ceux qui massacrent, oppriment, torturent, intimident et sèment la panique. Nous vous demandons d'assumer cette tâche en toute conscience afin que chaque Tchadien se sente protégé », disent les membres du CET aux responsables de la sécurité tchadienne.

Ils invitent ensuite les membres de la société civile à « travailler davantage pour une éducation civile, responsable et juste qui respecte les droits inaliénables et inattaquables de chaque citoyen. Ne vous laissez pas corrompre et ne servez pas l'intimidation ».

Ils exhortent les membres des entités de la société civile du pays à « continuer à exercer leur noble tâche de défense de la personne et du bien commun ».

Les responsables de l'Église catholique expriment leur reconnaissance aux membres de la communauté internationale, qui encouragent « la défense des droits de l'homme » dans le pays.

Aux responsables religieux, les membres du CET disent : « C'est à nous, responsables religieux, de travailler avant tout au respect et à la sauvegarde de la dignité humaine, de dénoncer les idéologies et les pratiques qui menacent les familles ».

Ils invitent les jeunes à « faire preuve d'audace face aux défis qui sont les vôtres, pour défendre votre dignité et assurer un avenir meilleur pour vous et pour les générations futures ».

Les évêques catholiques du Tchad appellent le peuple de Dieu à être « d'authentiques défenseurs de la dignité humaine, à l'image du Christ qui n'a pas craint de donner sa vie pour la rédemption du monde ».

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.