Advertisement

Un archevêque nigérian réagit à une bousculade mortelle lors d'une distribution alimentaire

La bousculade qui a coûté la vie à dix personnes et fait de nombreux blessés lors d'une distribution de nourriture à la paroisse catholique Holy Trinity Maitama de l'archidiocèse catholique d'Abuja est « un coup dévastateur », a déclaré l'Ordinaire du lieu.

Dans une déclaration, Mgr Ignatius Ayau Kaigama pèse sur l'activité de distribution de riz du 21 décembre que la Société Saint-Vincent-de-Paul a organisée pour tendre la main aux moins privilégiés pendant la période de Noël.

« C'est avec un choc et une tristesse profonds que je pleure, au nom de l'archidiocèse catholique d'Abuja, la perte tragique de vies et de blessés lors de l'événement de partage de nourriture organisé par la Société Saint-Vincent-de-Paul à la paroisse Holy Trinity », déclare Mgr Kaigama dans son communiqué du 21 décembre.

Il ajoute : « Les efforts désintéressés de la Société Saint-Vincent-de-Paul pour soutenir les pauvres et les vulnérables parmi nous témoignent de l'engagement de l'Église catholique à servir les plus petits d'entre nous ».

« Cette grande tragédie, qui a coûté la vie à plus de dix personnes, est un coup dévastateur pour notre communauté », déclare Mgr Kaigama.

Advertisement

Il poursuit en présentant ses « sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées et blessées ».

« Que Dieu leur accorde la force et le réconfort dont ils ont besoin pendant cette période difficile », déclare Mgr Kaigama.

L'ordinaire local de l'archidiocèse d'Abuja invite la communauté chrétienne à trouver du réconfort dans la foi et la solidarité.

« Réunissons-nous en tant que communauté pour prier pour les âmes des défunts, pour la guérison des blessés et pour la consolation de toutes les personnes touchées par cette tragédie », déclare-t-il.

Mgr Kaigama invite par ailleurs le peuple de Dieu à se joindre à lui pour « prier pour le repos éternel des âmes des fidèles défunts et la guérison des blessés. »

Plus en Afrique

Dans une interview accordée à ACI Afrique à la suite de cet événement tragique, le président de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul de la Sainte-Trinité, Barrister Joy Ohiagu, a attribué la bousculade au niveau de la faim dans cette nation d'Afrique de l'Ouest.

« La faim sévit dans le pays. Plus de 80 % des personnes qui viennent ici sont originaires de Nasarawa, pas même d'Abuja. Certains d'entre eux ont dormi sur place juste pour obtenir de la nourriture. Ce n'est pas seulement le cas au Nigéria, ce genre de désespoir existe partout », a déclaré M. Ohiagu à ACI Afrique.

Il a souligné que l'Église avait suffisamment de ressources à distribuer et a encouragé la transparence dans la documentation de l'événement.

« Prenez des photos pour que les gens sachent qu'il y en a plus qu'il n'en faut. Le désespoir doit venir de la psyché des gens et de la faim qui sévit », a-t-elle expliqué.

Réfléchissant aux implications de la tragédie, Ohiagu a reproché au gouvernement de ne pas en faire assez pour résoudre la crise de la faim qui s'aggrave.

Advertisement

« Le gouvernement doit faire plus. L'Église porte la majeure partie du fardeau. Nous disposons d'un moyen organisé pour distribuer l'aide, mais le gouvernement devrait également intervenir pour nous soutenir. Il ne s'agit pas seulement de chrétiens, mais aussi de musulmans et de personnes de toutes origines. C'est ouvert à tous », a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté : « La bousculade est un rappel brutal de l'inégalité croissante et de la faim qui frappent le pays. Alors que l'Église et les organisations caritatives telles que Saint-Vincent-de-Paul continuent de fournir des bouées de sauvetage, le fardeau devient insoutenable sans une intervention significative du gouvernement ».

Malgré la tragédie, Mme Ohiagu a réaffirmé son engagement à servir les nécessiteux : « Nous avons été battus, mais nous ne nous arrêterons pas ».

Elle a appelé le gouvernement à collaborer avec l'Église, soulignant que les institutions religieuses disposent de l'infrastructure et des réseaux nécessaires pour atteindre efficacement les personnes dans le besoin.

« Le gouvernement devrait utiliser l'Église comme canal pour atteindre la population, car nous sommes déjà sur le terrain », a-t-elle déclaré à ACI Afrique.

De leur côté, les membres de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN) ont présenté leurs condoléances à l'Église catholique et aux familles des personnes décédées.

« Cette tragédie n'est pas qu'une question de chiffres ; elle concerne de vraies familles qui pleurent la perte de leurs proches. Nous sommes solidaires de l'Église catholique et de toutes les personnes touchées par cet incident déchirant », a déclaré l'archevêque Daniel Okoh, président du CAN.

Il ajoute : « Nous devons nous rassembler avec gentillesse et travailler à un avenir où chaque vie est valorisée et où les rassemblements de soutien sont exempts de tragédie. »

« Honorons la mémoire de ceux que nous avons perdus en construisant une nation qui donne la priorité à la sécurité et à la protection de ses citoyens », déclare l'archevêque Okoh.

Abah Anthony John a contribué à la rédaction de cet article.

ACI Afrique