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Un prélat nigérian appelle à des efforts de collaboration pour réduire le crime de viol

Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse catholique de Lagos au Nigeria. Domaine Public Mgr Alfred Adewale Martins, archevêque de l'archidiocèse catholique de Lagos au Nigeria.
Domaine Public

L'archevêque catholique du diocèse de Lagos au Nigeria appelle à des initiatives communes pour mettre fin à la recrudescence des cas de viols dans le pays le plus peuplé d'Afrique, décrivant le crime comme "un mal intrinsèque qui porte atteinte à la dignité et à la vie privée des victimes". ”

Dans un rapport publié par le directeur des communications sociales de l'archidiocèse de Lagos, le père Anthony Godonu, Mgr Alfred Adewale Martins a déclaré que : "Le viol est non seulement épouvantable et répréhensible, mais c'est un mal intrinsèque qui porte atteinte à la dignité et à la vie privée des victimes, causant de profondes cicatrices sur leur psyché.

"Le viol n'est pas seulement un crime grave contre la victime, c'est aussi une violation flagrante du caractère sacré du corps de la personne et un affront au Dieu tout-puissant qui a créé la victime et toute autre personne à Son image et à Sa ressemblance", a déclaré Mgr Adewale dans le rapport du dimanche 28 juin.

Citant le Catéchisme de l'Église catholique, le prélat nigérian souligne l'impact négatif du crime sexuel sur la victime.

"Les Saintes Écritures et l'Église ont condamné à travers les âges toute perversion sexuelle, y compris le viol. Le viol blesse profondément le respect, la liberté, l'intégrité physique et morale de la victime. Il cause de graves dommages à la victime, parfois pour la vie", déclare le prélat de 61 ans.  

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Il ajoute : "Le viol est un acte intrinsèquement mauvais qui est encore plus grave et condamnable lorsqu'il est infligé à des enfants soit par les parents (inceste), soit par ceux qui exercent sur eux une forme quelconque d'autorité, en particulier ceux qui sont responsables de leur éducation".

Se référant aux statistiques des forces de police du Nigeria qui indiquent 717 cas de viols enregistrés, l'archevêque de Lagos déclare que le nombre élevé de ces cas est "une attestation que la société était en train de plonger rapidement dans l'abîme de l'immoralité".

L'augmentation des cas de viols a suscité des protestations dans les rues du Nigeria, certains citoyens s'attaquant aux médias sociaux sous l'étiquette #Nous sommes fatigués# pour demander une action urgente et la justice pour les victimes.

En conséquence, les gouverneurs des 36 États du Nigeria ont déclaré l'état d'urgence pour le viol et les autres formes de violence basée sur le genre contre les femmes et les enfants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Les lamentations de l'archevêque de Lagos surviennent quelques jours après que Mgr Ignatius Ayau Kaigama d'Abuja ait dénoncé le "crime odieux de viol" et demandé que des poursuites soient engagées contre les auteurs. 

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Mgr Adewale de Lagos a appelé les différents acteurs de la société à "travailler ensemble pour réprimer ce malaise social avant qu'il ne dévore tout le monde".

"Les parents, les organismes religieux et les organisations non gouvernementales (ONG) doivent délibérément apprendre aux garçons à respecter les femmes ; les organismes gouvernementaux concernés doivent prêter attention aux contenus suggestifs qui sexualisent les filles dans les vidéos musicales et appliquer des restrictions plus strictes sur les matériels pornographiques qui sont si facilement disponibles sur Internet", déclare Mgr Adewale.

Il ajoute : "Chaque personne doit également résister à l'opinion commune selon laquelle les gens doivent satisfaire leurs désirs et leurs envies, comme si nous étions des animaux inférieurs qui n'ont aucun contrôle sur leurs désirs et leurs envies. Chacun doit également plaider pour que justice soit rendue aux victimes de viol et pour que les violeurs soient punis le plus sévèrement possible".

Dans le rapport, l'Ordinaire du lieu de Lagos appelle les forces de sécurité à "faire de la justice pour les victimes de viol une priorité" et invite "les travailleurs de la santé de tout le pays à se joindre aux autres professionnels concernés pour offrir les soins et les conseils nécessaires aux victimes de viol afin de les aider à surmonter le traumatisme de cette triste expérience".

Aux membres du Parlement du pays, l'archevêque nigérian a déclaré : "Trouvez les moyens de vous assurer que tous les États du pays appliquent la loi sur les droits de l'enfant afin d'offrir une protection juridique complète et de prévenir les abus envers les enfants, en particulier les filles".

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