« Les narcissiques se regardent continuellement dans le miroir, se peignent, se contemplent, mais le meilleur conseil devant un miroir est de rire de nous-mêmes. Cela nous fait du bien. Cela prouvera la véracité de ce vieux proverbe qui dit qu'il n'y a que deux sortes de personnes parfaites : les morts et ceux qui doivent encore naître. »
Le pape François a parlé de l'humour à plusieurs reprises au cours de son pontificat ; en juin de cette année, il a accueilli et diverti un groupe de plus de 100 humoristes, comédiens de stand-up et humoristes dans le plus grand - et peut-être le seul - rassemblement de comédiens au Vatican depuis que le pape Pie V a supprimé le rôle du bouffon papal dans les années 1500.
Lors d'une récente visite en Corse avec le président français Emmanuel Macron, le pape François a recommandé à ce dernier de lire son exhortation apostolique Gaudete et Exultate, en attirant l'attention sur un passage faisant référence à la prière de saint Thomas More pour le sens de l'humour.
« Seigneur, donnez-moi le sens de l'humour. Accorde-moi la grâce de comprendre une plaisanterie, de découvrir dans la vie un peu de joie et d'être capable de la partager avec les autres », peut-on lire dans cette prière que le pape François a déjà qualifiée de “très belle” et qu'il récite quotidiennement.
Dans son essai, le pape donne des exemples de bonne humeur dont ont fait preuve ses confrères saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II.
Jean XXIII, par exemple, aurait fait preuve d'autodérision en plaisantant sur le fait qu'il se résolvait souvent à parler au pape de problèmes graves avant de se rappeler « que le pape, c'est moi ».
Relatant une anecdote sur la résistance ludique de saint Jean-Paul II aux attentes rigides en matière de conduite cléricale, François a écrit que le saint avait été un jour, alors qu'il était encore cardinal, réprimandé pour avoir pratiqué de nombreuses activités sportives en plein air, ce à quoi Jean-Paul avait répondu que « ce sont des activités pratiquées par au moins 50 % des cardinaux ». À l'époque, il n'y avait que deux cardinaux en Pologne.
« Parfois, nous [les papes] apparaissons malheureusement comme des prêtres amers et tristes, plus autoritaires qu'autoritaires, plus vieux célibataires que mariés à l'Église, plus fonctionnaires que pasteurs, plus hautains que joyeux, et cela aussi n'est certainement pas bon », a écrit le pape.
« Mais en général, nous, les prêtres, nous aimons l'humour et nous avons même un bon stock de blagues et d'histoires amusantes, que nous sommes souvent très bons à raconter, et dont nous sommes aussi l'objet.
Dans son essai, le pape a également raconté une blague le mettant en scène, que nous reproduisons ici dans son intégralité :