Advertisement

Une semaine après le changement de régime, les cloches des églises syriennes sonnent l'espoir

Après plus de 13 ans de mort, d'oppression et de destruction, les cloches des églises syriennes sonnent à nouveau l'espoir. C'est l'espoir de la renaissance de la Syrie, une aspiration autrefois perdue et dont l'absence a été une source d'angoisse profonde pour tous les Syriens.

Dimanche dernier, les églises syriennes ont connu une augmentation remarquable du nombre de fidèles dans les villes et les villages, les gens se rassemblant pour prier librement avec un esprit d'espoir renouvelé.


Aucun incident d'agression ou de restriction n'a été signalé. Des décorations de Noël ornaient les façades des églises et même certains quartiers à forte présence chrétienne. L'église latine de Lattaquié a annoncé son intention d'illuminer son arbre de Noël dans la soirée du 17 décembre.

Lors de la messe dominicale à l'église de la Sainte-Croix à Damas, le patriarche grec orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, Jean X (Yazigi), a souligné que les chrétiens ne sont pas de simples invités dans ce pays, mais plutôt « une partie profondément enracinée de la Syrie, aussi ancienne que le jasmin de Damas et l'héritage apostolique d'Antioche - cette terre qui a marqué le monde du nom de Jésus-Christ ».

Il s'est adressé directement aux musulmans en déclarant Mes frères musulmans, entre le « vous et nous », le « et » qui divise doit tomber... En laissant derrière lui le « nous ». Nous sommes un, nous partageons une histoire remplie de victoires et d'échecs, et nous partageons un même destin ».

Advertisement


M. Yazigi a expliqué sa vision de l'avenir de la Syrie : « Nous voulons un État civil où tout le monde est égal en droits et en devoirs, en préservant les lois sur le statut personnel pour toutes les composantes. Nous voulons un État de citoyenneté, de coexistence et de paix civile. Un État régi par des lois, où la religion, la liberté et les droits de l'homme sont respectés. Un État démocratique, où la transition du pouvoir se fait de manière pacifique.

Le patriarche a souligné que la réalisation de ces objectifs dépendait de la rédaction d'une nouvelle constitution. Il a mis en garde contre le détournement des récits chrétiens dans les médias et contre les fausses rumeurs propagées par les médias et les réseaux sociaux.


Dans le même ordre d'idées, le patriarche catholique syriaque Ignace Joseph III Younan a appelé à la mise en place d'un gouvernement de transition qui prône la transparence, la réconciliation et la justice pour tous les citoyens. Il a insisté sur une transition politique en douceur qui protège les Syriens des représailles et de la vengeance. M. Younan a également mis en garde contre toute entreprise visant à provoquer des changements démographiques ou religieux dans le pays.


Les liturgies dominicales ont coïncidé avec le retour des étudiants dans les écoles et les universités.

George Daekh, directeur de l'école catholique melkite Al-Woroud à Alep, a révélé à ACI MENA, le partenaire de CNA pour les nouvelles en langue arabe, que les écoles chrétiennes ont repris le lundi, maintenant le dimanche comme jour de congé ainsi que le samedi. Il a précisé que les équipes administratives et de soutien avaient passé des heures les jours précédents à retirer les symboles de l'ancien régime et à hisser le nouveau drapeau de la Syrie.

Plus en Afrique


À l'approche de Noël, des groupes et associations d'églises à travers la Syrie ont lancé des initiatives humanitaires, spirituelles et axées sur le service. Il s'agit notamment de rendre visite aux personnes âgées, de nettoyer et de peindre les rues et les trottoirs, de distribuer des dépliants de sensibilisation, d'organiser des marchés de Noël avec des stands de vente et d'organiser des soirées de chants et de prières.

Souheil Lawand