Un évêque catholique au Soudan du Sud appelle à des consultations électorales adéquates avant les élections

Il ajoute : « Le slogan ‘une mauvaise élection vaut mieux que pas d’élection’ ne s’applique pas au Soudan du Sud. Les consultations électorales doivent être préparées et menées de manière adéquate, fondées sur des droits constitutionnels, afin de garantir un véritable processus démocratique. »

« Je crois qu'il est plus important de se concentrer maintenant sur le processus menant aux élections plutôt que simplement sur le résultat », poursuit le missionnaire Combonien italien du Cœur de Jésus (MCCJ). « La démocratie ne vient pas d'en haut ; elle doit mûrir de l'intérieur et germer à la base. »

Le Gouvernement de transition revitalisé de l’unité nationale du Soudan du Sud (RTGoNU) a été formé en février 2020 conformément à l'Accord revitalisé de septembre 2018 sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS).

Le plus jeune pays du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011, a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 et avait prévu des élections générales avant février 2023.

Un accord entre le RTGoNU et l'opposition a reporté les élections à fin 2024. Un autre report a été annoncé, « en raison des retards persistants dans la mise en œuvre d’aspects cruciaux de l'accord de paix de 2018 ».

Les membres de la Conférence épiscopale catholique du Soudan (SCBC) ont appelé le gouvernement sud-soudanais à combler toutes les failles de sécurité et à préparer adéquatement les élections.

Dans son article, Mgr Carlassare critique l'initiative Tumaini (Espoir), lancée pour résoudre les conflits au Soudan du Sud, la qualifiant de peu fructueuse.

Lancée en mai 2024 par le président Kiir, l’initiative vise à faciliter la médiation entre le gouvernement du Soudan du Sud (GoSS) et les groupes Holdout (HGs), qui avaient refusé de signer l'accord R-ARCSS à Addis-Abeba, invoquant des préoccupations concernant des questions non résolues. L'initiative a gagné du terrain après l'approbation du président kenyan William Samoei Ruto et constitue depuis un pas important dans le processus de paix du pays.

Mgr Carlassare note que l'initiative « a été jalonnée d'obstacles et de barrières ».

« Jusqu'à présent, il est difficile de mentionner des fruits positifs concrets des pourparlers, à l'exception du fait que les gens dialoguent au lieu de se battre », déclare-t-il.

Par ailleurs, Mgr Carlassare a promis que le diocèse de Bentiu travaillera à l’éducation civique des citoyens et des électeurs par l’intermédiaire de la Commission diocésaine pour la justice et la paix avant les élections de décembre 2026.

« Nous valoriserons également l’enseignement de l’éducation civique dans les écoles », dit-il, ajoutant : « C’est un long processus. Ce processus doit conduire à la formation d’une conscience nationale et à la construction de la nation sur la base du bien commun de tous les citoyens. »

L’évêque de Bentiu, qui a commencé son ministère épiscopal en mars 2022 dans le diocèse catholique de Rumbek au Soudan du Sud, où il est administrateur apostolique, déclare : « Dans l'hymne national du Soudan du Sud, nous entendons parler de trois valeurs fondamentales : justice, liberté et prospérité. L'une ne peut exister sans l'autre. À la lumière de l'Évangile et avec la force de notre foi chrétienne, nous accompagnerons ce processus. »