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« Boko Haram s’est rétréci » : Un évêque catholique au Cameroun corrobore le message visionnaire d’un évêque nigérian

Boko Haram n'est plus le groupe meurtrier qui terrorisait les populations locales du Nigéria, nation d'Afrique de l'Ouest, et des régions voisines par des enlèvements et des décapitations, en particulier des chrétiens, a déclaré un évêque catholique au Cameroun.

Les propos de Mgr Bruno Ateba du diocèse catholique de Maroua-Mokolo au Cameroun font écho à ceux de son homologue du Nigéria, Mgr Oliver Dashe Doeme du diocèse catholique de Maiduguri, qui a maintes fois affirmé que le groupe islamiste avait été vaincu grâce au Saint Rosaire.

Mgr Doeme est un visionnaire renommé qui, lors d'une rencontre avec Jésus-Christ, aurait reçu le message que Boko Haram serait vaincu par la prière du Saint Rosaire.

Dans un rapport publié le 9 janvier par l'œuvre pontificale Aide à l'Église en Détresse (AED), Mgr Ateba explique que bien que son diocèse, situé à la frontière avec le Nigéria, continue de subir des attaques de Boko Haram, celles-ci sont moins meurtrières et moins fréquentes qu'auparavant.

« La situation est plus calme depuis un certain temps », déclare l’évêque de Maroua-Mokolo, en fonction depuis sa consécration épiscopale en mai 2014, ajoutant : « D'un point de vue militaire, Boko Haram a rétréci. Avant, ils avaient tous des armes lourdes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, mais ils restent des bandits qui viennent voler de la nourriture, du bétail, de l'argent, et même des vêtements. »

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Dans le rapport de l’AED, le membre camerounais de la Société de l'Apostolat Catholique (SAC) indique que deux paroisses de son diocèse, Mutskar et Nguetchewe, situées directement à la frontière, « souffrent particulièrement ».

« Il y a deux attaques par mois, parce que les terroristes ont faim », précise-t-il, ajoutant : « La nuit, la plupart des habitants le long de la frontière ne dorment pas chez eux. Certains dorment même sous des arbres. La plupart du temps, l'armée est présente pour protéger la population, mais les partisans de Boko Haram au Cameroun informent ceux du Nigéria de l'absence des soldats. »

« Les gens ont peur », affirme Mgr Ateba, ajoutant : « Lorsque je visite les paroisses, je suis accompagné de soldats. Je les appelle mes ‘anges gardiens’. »

Dans le rapport publié le 9 janvier, l’AED, qui étudie la persécution des chrétiens dans le monde, confirme que Boko Haram, particulièrement actif au Nigéria, n'est plus aussi meurtrier qu'il y a dix ans.

« À son apogée en 2014, Boko Haram contrôlait environ 50 000 kilomètres carrés du nord du Nigéria, mais des campagnes militaires réussies ont permis au groupe de perdre la majeure partie de son territoire », indique l'œuvre pontificale.

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En avril 2014, Mgr Doeme raconte avoir eu une vision dans laquelle Jésus est apparu à côté de l’autel dans sa chapelle alors qu'il priait le Saint Rosaire pour les lycéennes de Chibok, enlevées par les militants islamistes.

L'évêque nigérian a vu Jésus lui offrir une épée, qui s’est transformée en Rosaire lorsqu'il l'a saisie. Trois fois, avant la fin de la vision, Jésus lui a dit : « Boko Haram est parti », a-t-il témoigné dans une vidéo.

Ordonné prêtre pour l’archidiocèse de Jos, Mgr Doeme, qui appartient au diocèse de Shendam, a confié à l'AED avoir été « complètement bouleversé » par l'expérience et être resté silencieux à ce sujet pendant un an.

Bien qu'il n'ait pas parlé de sa vision, l'évêque nigérian a encouragé une dévotion renouvelée à la Vierge Marie et la récitation du Saint Rosaire dans tout son diocèse.

Dans le rapport de l'AED, Mgr Ateba affirme que ce ne sont pas les armes qui viendront à bout de Boko Haram, mais l'éducation et l'espoir.

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L’évêque camerounais SAC souligne également l’importance de traduire la Bible en langue locale mafa, décrivant cette traduction comme un puissant outil pour renforcer la foi d'une majorité chrétienne.

Interrogé sur les prochaines étapes pour combattre Boko Haram et assurer un avenir meilleur au Cameroun, il répond : « Ce ne sont pas les armes qui résoudront le problème de Boko Haram. La priorité, c’est la formation et le travail. Si les jeunes ont des perspectives d’avenir, il sera difficile pour Boko Haram de recruter et de les endoctriner. »

À la question de savoir comment les chrétiens vivent leur foi dans le nord majoritairement musulman du Cameroun, Mgr Ateba explique : « À Maroua, où je vis, il y a deux millions d’habitants, dont 95 % de musulmans et 5 % de chrétiens. Les musulmans contrôlent tout : le commerce, le transport et la politique. Nous essayons de témoigner. »

« Les musulmans nous respectent pour nos actions », déclare l’évêque de 60 ans, ajoutant : « Lorsque vous vous occupez des pauvres et des enfants des rues, vous ne demandez pas si la personne est musulmane ou chrétienne. Nous sommes tous enfants du même Père. »