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Les migrants ne sont pas une menace dans leurs pays d'accueil : Un évêque espagnol lors d'une conférence au Cap-Vert

Mgr Fernando García Cadiñanos, évêque du diocèse catholique de Mondoñedo-Ferrol en Espagne, a souligné les contributions enrichissantes des migrants aux sociétés d’accueil, appelant à un changement de perspective par rapport aux récits fondés sur la peur, selon lesquels les migrants dilueraient l'identité des pays hôtes.

Lors d'une conférence publique à l'Université catholique du Cap-Vert (EU Católica) sur le thème « La mobilité humaine internationale dans une perspective chrétienne », Mgr Cadiñanos a réfléchi sur la complexité des migrations et a abordé la montée des discours xénophobes et populistes dans de nombreux pays occidentaux.

« Aujourd'hui, un discours nationaliste croissant présente les immigrants comme des menaces pour l'identité, la sécurité et le bien-être économique », a-t-il déclaré, ajoutant : « Cette idéologie promeut l'idée que les ressources devraient être réservées exclusivement aux natifs, en ravivant des slogans tels que ‘L'Amérique pour les Américains’. »

L'évêque, qui préside la Sous-commission épiscopale pour la migration et la mobilité humaine en Espagne, a dirigé une délégation de son diocèse lors d'une visite d'échange socioculturel et pastoral au diocèse catholique de Santiago au Cap-Vert, du 15 au 20 janvier.

Dans son intervention, Mgr Cadiñanos a lié le sentiment nationaliste aux politiques mettant l'accent sur le contrôle des frontières et des lois migratoires restrictives.

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« Ce débat génère des conflits sociaux, alimentant des sentiments de xénophobie et de racisme liés à l'aporophobie — la haine des pauvres », a-t-il affirmé.

Selon le responsable de l'Église catholique, la migration en elle-même n’est pas problématique.

« Les véritables problèmes résident dans les causes des migrations — la pauvreté, l'injustice, la violence —, dans les voyages périlleux entrepris par les migrants et dans des lois injustes qui exploitent la dignité humaine », a-t-il déclaré.

Mgr Cadiñanos a ajouté : « La migration, bien que complexe, est aussi ancienne que l’humanité. Notre façon de l’aborder façonnera l’avenir de notre monde. »

Il a appelé à une réponse compatissante et juste, en accord avec les enseignements du pape François, qui considère la migration comme un enjeu majeur pour l’avenir de l’humanité.

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L'évêque a également réfléchi sur l’impact de la migration sur la société, en mettant en avant ses aspects positifs, notamment pour le pays d'accueil.

« Les populations immigrées enrichissent nos sociétés d’accueil sur le plan économique, ce qui est l’aspect le plus visible et souvent le plus valorisé, particulièrement dans des sociétés fortement axées sur le marché », a déclaré l'évêque espagnol le 17 janvier.

Il a ajouté : « Les migrants, par leur diversité, nous aident à mieux nous comprendre, révélant des lacunes que nos sociétés ont pu perdre de vue avec le temps. »

Mgr Cadiñanos a salué les migrants pour leur persévérance, leur sacrifice, leur joie, leur éthique de travail rigoureuse et leurs valeurs familiales, qualifiant ces apports de vitaux pour la croissance sociale et spirituelle des communautés d'accueil.

Il a souligné la nécessité de promouvoir l’interculturalité, une dynamique d’échange culturel réciproque, par opposition à une simple coexistence multiculturelle.

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« L’interculturalité implique une interaction horizontale et une valorisation positive de la diversité », a expliqué Mgr García, tout en reconnaissant les défis que cela implique.

Il a exhorté les communautés à aller au-delà de la perception de la migration comme une menace.

João Vissesse