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Les dirigeants du Soudan du Sud invités à "nommer plus de femmes dans les gouvernements des États".

Mgr Stephen Ameyu, déclaré l'archevêque de l'archidiocèse de Juba au Soudan du Sud. Domaine Public Mgr Stephen Ameyu, déclaré l'archevêque de l'archidiocèse de Juba au Soudan du Sud.
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Quelques jours après la nomination par le président du Soudan du Sud des gouverneurs et des administrateurs en chef des États, un prélat de cette nation a pesé sur le déséquilibre entre les sexes dans les nominations et a exhorté la présidence à tendre la main aux dirigeants Sud Sudanais nommés pour donner une chance aux femmes de diriger.

"Le président et le premier vice-président devraient encourager les gouverneurs à nommer plus de femmes que d'hommes à des postes ministériels. Ils doivent convaincre les gouverneurs de leurs partis de nommer plus de femmes dans les gouvernements des États", a déclaré l'archevêque de l'archidiocèse de Juba au Soudan du Sud, Mgr Stephen Ameyu, dans une interview avec ACI Afrique.

Les femmes au Soudan du Sud "seraient le meilleur élément pour rassembler le pays, pour rassembler nos partis", a ajouté Mgr Ameyu lors de l'interview du vendredi 3 juillet.

"Si les femmes ont plus de chances, je pense que nos sociétés seront plus stables qu'aujourd'hui car les femmes représentent une famille, qui est l'institution de base de la société", a-t-il expliqué.

La réaction de Mgr Ameyu fait suite au décret présidentiel du 29 juin qui a vu le président du Soudan du Sud Salva Kiir nommer les gouverneurs de huit des dix États et les administrateurs en chef de trois autres régions de Pibor, Ruweng et Abyei.

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Une seule femme figurait parmi les gouverneurs et les administrateurs nouvellement nommés, ce qui va à l'encontre des dispositions de l'accord de paix revitalisé de 2018 qui prévoyait une représentation féminine de 35 % au sein du gouvernement d'unité.

C'est dans ce contexte que la Coalition des femmes pour la paix dans la nation la plus récente du monde a organisé une conférence de presse le jeudi 2 juillet, au cours de laquelle ses représentants ont recommandé que l'administration du président Kiir reconsidère "ces nominations actuelles et que les femmes occupent les postes qui leur reviennent de droit en vertu du quota de 35 %", comme le stipulent l'accord revitalisé, la constitution de transition et d'autres instruments juridiques.

S'adressant à ACI Afrique lors de l'entretien du 3 juillet, Mgr Ameyu a exhorté les parties au sein du gouvernement d'unité du Soudan du Sud à "être sensibles à la représentation des femmes". Lorsque des femmes sont nommées au gouvernement pour des postes nationaux, elles représentent tout le monde".

"Si nous maintenons encore cet élément traditionnel selon lequel les hommes sont les seules personnes importantes dans la société, nous nous tromperons", a mis en garde le prélat Sud Sudanais de 56 ans.

Il a encouragé les gouverneurs nouvellement nommés à prêter attention aux questions urgentes qui touchent le pays pendant leur mandat de trois ans.

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L'archevêque a considéré la lutte contre le coronavirus comme une priorité pour les nouveaux chefs des États du Soudan du Sud et des autres régions.

"La première tâche consiste maintenant à sauver des vies. La première chose pour le gouvernement est de contrôler la COVID-19", a déclaré Mgr Ameyu, qui a ajouté : "Nous savons que le COVID-19 est un tueur silencieux et qu'il a tué beaucoup de nos gens, y compris des fonctionnaires du gouvernement".

Il a poursuivi, "La deuxième chose serait de soulager la faim car COVID-19 a également causé la faim parmi notre peuple. La troisième chose est d'apporter la sécurité à notre peuple à cause de la violence intercommunautaire".

Peter Mapuor Makur