Dilemme: le gouvernement malien envisage de cesser de financer les écoles catholiques

Le partenaire de projet ajoute : « Nous demandons au Seigneur de nous éclairer sur les décisions que nous devons prendre pour continuer à répondre à son appel dans ce contexte difficile. »

Face à ces défis, le partenaire de l’AED lance un appel à la prière afin qu’une solution soit trouvée pour l’avenir. « L’Église au Mali a besoin de soutien dans ce combat pour la formation des jeunes et la construction d’un monde pacifique. Priez pour cette intention ! »

L’AED rapporte que le Mali est « un pays de plus en plus influencé par le fondamentalisme », et souligne que la plupart des acteurs et partenaires du système éducatif catholique insistent sur le rôle crucial des écoles catholiques dans la préservation de la paix.

« Les écoles catholiques au Mali promeuvent le dialogue islamo-chrétien. Cependant, avec l’annonce de la suppression des subventions, ces institutions sont désormais menacées », indique la fondation caritative, qui documente les persécutions chrétiennes dans le monde.

L’AED précise que, depuis 2012, ce pays très pauvre et majoritairement musulman subit l’afflux de fondamentalistes et de terroristes, ce qui menace, entre autres, la coexistence pacifique des religions.

L’Église catholique est activement engagée dans le retour de la paix au Mali, indique un partenaire local de l’AED, qui explique : « En fait, 80 % des enfants dans nos écoles sont musulmans, alors que les chrétiens ne représentent que 3 % de la population malienne. »

La source locale ajoute que les musulmans au Mali accordent une grande valeur aux écoles catholiques en raison de la qualité de l’enseignement, qui, selon elle, « offre une formation humaine holistique ».

Un autre partenaire de l’AED, qui préfère également garder l’anonymat, confirme cela. « Dans nos écoles, dès le primaire, nous sensibilisons les enfants à la promotion de la paix, au respect et à l’acceptation des autres. »

En raison de la contribution du système éducatif catholique à la formation des citoyens maliens, un accord existe depuis 1972 entre la Conférence des Évêques du Mali et le gouvernement malien.

Cet accord stipule que l’État subventionne les salaires des enseignants, tandis que l’Église se charge, entre autres, de la gestion, des bâtiments, des cotisations sociales et de la direction des écoles.

Le partenaire de l’AED déplore que, compte tenu de la situation économique du Mali, liée en partie à la crise sécuritaire et à de nombreux défis, l’État ait depuis plusieurs années des difficultés à remplir ses engagements envers les écoles catholiques.

« D’année en année, les dettes s’accumulent », explique le partenaire, ajoutant que les évêques catholiques du Mali ont tenté de combler ces déficits financiers par des emprunts bancaires jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus le faire.

L’AED rapporte qu’elle s’est concentrée sur le soutien au système éducatif malien. Un exemple donné est sa contribution à la construction d’un centre universitaire pour l’Institut de Formation Islamo-Chrétienne (IFIC).