Goma, 27 janvier, 2025 / 10:16 (ACI Africa).
Dans une déclaration publiée le lundi 27 janvier, Mgr Willy Ngumbi Ngengele se dit "horrifié" par la situation sécuritaire dans son diocèse épiscopal, qui a entraîné des décès, y compris parmi les nouveau-nés, et des déplacements de population.
Le lundi 27 janvier, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par le Rwanda, ont annoncé que leurs forces avaient pris le contrôle de la capitale de la province orientale de la RDC, Goma, a rapporté Reuters.
"Des rebelles soutenus par le Rwanda sont entrés dans la plus grande ville de l'est du Congo, Goma, lundi, et l'ONU a indiqué qu'ils étaient soutenus par au moins certaines troupes régulières rwandaises, dans la pire escalade d'un conflit de longue date depuis plus d'une décennie", selon le rapport de Reuters du 27 janvier.
Selon le rapport, "une alliance rebelle dirigée par la milice M23, dominée par les Tutsis, a déclaré avoir pris la ville lacustre de plus de 2 millions d'habitants, un centre pour les personnes déplacées et les organisations humanitaires situé à la frontière avec le Rwanda et occupé pour la dernière fois par le M23 en 2012."
Alors que Corneille Nangaa, leader de l'Alliance du Fleuve Congo qui inclut le M23, aurait déclaré que la ville de Goma était sous le contrôle de ses forces, cela "n’a pas pu être vérifié de manière indépendante… le bruit des explosions, des tirs d'artillerie lourde et des coups de feu a retenti toute la journée."
Dans un récit contradictoire sur la situation à Goma, le ministre du Développement rural de la RDC, Muhindo Nzangi, aurait rapporté que l'armée congolaise contrôlait 80 % de Goma, et que les troupes rwandaises étaient limitées aux abords de la ville ou avaient franchi la frontière en sens inverse.
Dans sa déclaration du 27 janvier, Mgr Ngumbi affirme : "Je suis de près, avec consternation, l'évolution de la situation sécuritaire dans la ville de Goma."
"Je suis horrifié d’apprendre les bombardements, y compris ceux visant le service de néonatologie de l’Hôpital Général Charité Maternelle, entraînant la mort de nouveau-nés, et l’attaque contre le complexe de la procure diocésaine, qui a brisé les vitres du bâtiment nouvellement inauguré", déclare-t-il.
Le membre burundais des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) déplore également : "Je déplore les pillages de certains commerces et entrepôts par la population et, parfois, par les militaires, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse."
Il exhorte "toutes les parties impliquées dans le conflit armé actuel, ainsi que la population, à respecter de manière absolue la vie humaine et les infrastructures privées et publiques, qui doivent être préservées par tous en toutes circonstances, conformément à la dignité humaine et au droit international."
L’évêque catholique, qui est à la tête du Diocèse de Goma depuis mai 2019 après son transfert du Diocèse de Kindu en RDC, appelle également chacun à "assurer la protection de la vie, garantir l'accès aux services de base pour tous et prévenir les violences sexuelles."
Goma, située dans l'est de la RDC, est un foyer de violence alors que des groupes armés continuent de s'affronter, déplaçant des milliers de personnes et créant une grave crise humanitaire.
La ville, qui abrite près de 2 millions d’habitants, fait face à des défis allant des déplacements aux pénuries de ressources et aux dommages causés aux infrastructures, selon Reuters. Le dimanche 27 janvier, la nation d'Afrique centrale a également annoncé qu'elle avait rompu ses relations diplomatiques avec le Rwanda.
Dans sa déclaration du 27 janvier, Mgr Ngumbi assure "toute la population de Goma de la proximité et de la compassion de l'Église catholique, en particulier pour les blessés et les familles des victimes."
"Dans cet esprit, j’exhorte le clergé, les personnes consacrées ainsi que les fidèles et toutes les personnes de bonne volonté à apporter l’aide nécessaire à quiconque est dans le besoin", déclare le leader de l’Église catholique, qui a commencé son ministère épiscopal en juillet 2007 en tant qu'évêque du Diocèse de Kindu.
Il implore : "En espérant qu’aucune nouvelle violence ne se produira, j’implore le Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, de nous accorder la paix en ce moment de détresse."