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Le Pape encourage les dirigeants civils de Madagascar à œuvrer pour le " développement intégral ".

Le pape François a rencontré les autorités à Antananarivo, à Madagascar, le 7 septembre 2019. Vatican Media Le pape François a rencontré les autorités à Antananarivo, à Madagascar, le 7 septembre 2019.
Vatican Media

Dans un discours aux autorités civiles de Madagascar le 7 septembre, le Pape François a exhorté les dirigeants à embrasser "l'âme" de leur pays et à œuvrer pour un "développement intégral" qui n'oubliera pas les pauvres et les plus nécessiteux.

"Dans le Préambule de la Constitution de votre République, vous avez souhaité consacrer l'une des valeurs fondamentales de la culture malgache : fihavanana, un mot qui évoque l'esprit de partage, d'entraide et de solidarité. Il évoque aussi l'importance de la famille, de l'amitié et de la bonne volonté entre les gens et avec la nature", a dit le pape.

Elle révèle l' "âme" de votre peuple, son identité propre qui lui a permis d'affronter avec courage et abnégation les divers problèmes et difficultés auxquels il est confronté au quotidien", a-t-il dit.

"Si nous devons reconnaître, estimer et apprécier cette terre bénie pour sa beauté et ses ressources naturelles inestimables, nous devons faire de même pour cette "âme" qui vous a donné la force de continuer à embrasser l' ’aina’, la vie".

Le pape François s'est adressé aux autorités civiles lors d'un voyage de six jours dans trois pays d'Afrique subsaharienne. Il s'est d'abord rendu au Mozambique, et il sera à Madagascar les 7 et 8 septembre. Le 9 septembre, il se rendra à Maurice.

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Après près de 80 ans de colonisation française, Madagascar a acquis son indépendance en 1960. Le pape François a loué l'aspiration du pays à "la stabilité et la paix, par une alternance démocratique fructueuse et respectueuse de la complémentarité des styles et des visions".

Il a exhorté les dirigeants politiques du pays à continuer de lutter contre la corruption, l'instabilité et l'exclusion, qui favorisent des "conditions de pauvreté inhumaine", et les a encouragés à œuvrer pour une société avec "une meilleure répartition des revenus et un développement intégral de tous, en particulier les plus pauvres".

Le pape a ajouté que ce développement ne signifie pas seulement l'aide sociale, mais aussi donner aux pauvres et aux exclus une voix dans leur propre développement.

De plus, il a ajouté, les riches ressources naturelles et l'environnement de Madagascar doivent être protégés dans le cadre du "développement intégral" du pays.

“Cela exige non seulement de trouver des moyens de préserver les ressources naturelles, mais aussi de rechercher des ‘solutions globales qui tiennent compte des interactions au sein des systèmes naturels eux-mêmes et avec les systèmes sociaux. Nous ne sommes pas confrontés à deux crises distinctes, l'une environnementale et l'autre sociale, mais plutôt à une crise complexe qui est à la fois sociale et environnementale’", a-t-il dit, citant son encyclique environnementale Laudato si'.

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"En un mot, il ne peut y avoir de véritable approche écologique ou d'efforts efficaces pour sauvegarder l'environnement sans la réalisation d'une justice sociale capable de respecter le droit à la destination commune des biens de la terre, non seulement des générations actuelles, mais aussi de celles à venir", a-t-il déclaré.

Le Saint-Père a également salué l'aide et le soutien apportés à Madagascar par de nombreux pays internationaux, mais il a mis en garde contre une économie mondiale qui ignore ou cherche à éliminer la diversité culturelle et les intérêts ou traditions locaux.

“... que l'ouverture peut risquer de se transformer en une ‘culture universelle’ présumée qui méprise, submerge et supprime le patrimoine culturel de chaque peuple", a dit François.

"Une mondialisation économique, dont les limites sont de plus en plus évidentes, ne doit pas conduire à l'uniformité culturelle. Si nous participons à un processus respectueux des valeurs et des modes de vie locaux et des attentes des citoyens, nous veillerons à ce que l'aide fournie par la communauté internationale ne soit pas la seule garantie du développement d'un pays."

"Les gens eux-mêmes prendront progressivement en charge et deviendront l'artisan de leur propre avenir. C'est pourquoi nous devons accorder une attention et un respect particuliers à la société civile locale", il a ajouté.

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Le Pape François a dit aux dirigeants que l'Église travaillera avec les autorités pour construire une société plus juste et civile, à l'exemple de la bienheureuse Victoire Rasoamanarivo, une Malgache béatifiée par Saint Jean Paul II lors de sa visite dans le pays en 1989.

Rasoamanarivo s'est convertie au catholicisme à l'adolescence, malgré l'opposition de ses parents. Alors qu'elle désirait une vie religieuse, ses parents s'arrangèrent pour qu'elle épouse l'un de ses cousins, qui était prétendument un ivrogne et un coureur de jupons.

Bien que certains de ses amis l'aient encouragée à divorcer, Rasoamanarivo a refusé parce qu'elle croyait au vœu inviolable du sacrement de mariage, et a plutôt prié avec ferveur pour la conversion de son mari. Son mari se serait repenti et aurait reçu le baptême à sa mort, après quoi Rasoamanarivo aurait consacré son temps à la prière et aux soins des malades et des pauvres.

"Son témoignage d'amour pour cette terre et ses traditions, son service aux pauvres comme signe de sa foi en Jésus-Christ, nous montrent le chemin que nous aussi nous sommes appelés à suivre", a dit François à propos de Rasoamanarivo.

"Je tiens à réaffirmer le désir et la disponibilité de l'Église catholique à Madagascar... de contribuer à l'aube d'une vraie fraternité qui valorisera toujours la fihavanana. De cette manière, un développement humain intégral peut être encouragé, de sorte que personne ne soit exclu", a ajouté le pape.

"Avec cette espérance, je demande à Dieu de bénir Madagascar et ceux qui vivent ici, de garder votre belle île paisible et accueillante, et de la rendre prospère et heureuse!”

 

Hannah Brockhaus