Après près de 80 ans de colonisation française, Madagascar a acquis son indépendance en 1960. Le pape François a loué l'aspiration du pays à "la stabilité et la paix, par une alternance démocratique fructueuse et respectueuse de la complémentarité des styles et des visions".
Il a exhorté les dirigeants politiques du pays à continuer de lutter contre la corruption, l'instabilité et l'exclusion, qui favorisent des "conditions de pauvreté inhumaine", et les a encouragés à œuvrer pour une société avec "une meilleure répartition des revenus et un développement intégral de tous, en particulier les plus pauvres".
Le pape a ajouté que ce développement ne signifie pas seulement l'aide sociale, mais aussi donner aux pauvres et aux exclus une voix dans leur propre développement.
De plus, il a ajouté, les riches ressources naturelles et l'environnement de Madagascar doivent être protégés dans le cadre du "développement intégral" du pays.
“Cela exige non seulement de trouver des moyens de préserver les ressources naturelles, mais aussi de rechercher des ‘solutions globales qui tiennent compte des interactions au sein des systèmes naturels eux-mêmes et avec les systèmes sociaux. Nous ne sommes pas confrontés à deux crises distinctes, l'une environnementale et l'autre sociale, mais plutôt à une crise complexe qui est à la fois sociale et environnementale’", a-t-il dit, citant son encyclique environnementale Laudato si'.
"En un mot, il ne peut y avoir de véritable approche écologique ou d'efforts efficaces pour sauvegarder l'environnement sans la réalisation d'une justice sociale capable de respecter le droit à la destination commune des biens de la terre, non seulement des générations actuelles, mais aussi de celles à venir", a-t-il déclaré.
Le Saint-Père a également salué l'aide et le soutien apportés à Madagascar par de nombreux pays internationaux, mais il a mis en garde contre une économie mondiale qui ignore ou cherche à éliminer la diversité culturelle et les intérêts ou traditions locaux.
“... que l'ouverture peut risquer de se transformer en une ‘culture universelle’ présumée qui méprise, submerge et supprime le patrimoine culturel de chaque peuple", a dit François.
"Une mondialisation économique, dont les limites sont de plus en plus évidentes, ne doit pas conduire à l'uniformité culturelle. Si nous participons à un processus respectueux des valeurs et des modes de vie locaux et des attentes des citoyens, nous veillerons à ce que l'aide fournie par la communauté internationale ne soit pas la seule garantie du développement d'un pays."
"Les gens eux-mêmes prendront progressivement en charge et deviendront l'artisan de leur propre avenir. C'est pourquoi nous devons accorder une attention et un respect particuliers à la société civile locale", il a ajouté.