Johannesburg, 21 mars, 2025 / 10:05 (ACI Africa).
Mgr Sithembele Anton Sipuka du diocèse catholique de Mthatha en Afrique du Sud a dénoncé les violations persistantes des droits de l’homme dans le pays, malgré de nombreuses années de célébration de la Journée des droits de l’homme.
Dans sa réflexion du vendredi 21 mars, Journée annuelle des droits de l’homme en Afrique du Sud, Mgr Sipuka a plaidé pour une société où chacun est valorisé et respecté.
L’Afrique du Sud commémore la Journée des droits de l’homme en mémoire des 69 personnes abattues par la police en 1960 alors qu’elles manifestaient contre le régime de l’apartheid.
Les années 1960 en Afrique du Sud ont été marquées par une opposition systématique et des manifestations contre l’apartheid et le racisme à travers le pays. Le 21 mars 1960, la communauté des townships de Sharpeville et de Langa, comme leurs compatriotes ailleurs dans le pays, a organisé une marche pour protester contre le racisme.
Le massacre de Sharpeville, qui a coûté la vie à 69 personnes, a révélé au monde la violation délibérée des droits de l’homme par le gouvernement de l’apartheid.
L’édition de cette année est commémorée sous le thème : « Approfondir une culture de justice sociale et des droits de l’homme ».
Le gouvernement démocratique a proclamé le 21 mars Journée des droits de l’homme afin de rendre hommage à ceux qui ont lutté pour la libération et les droits dont jouissent aujourd’hui les Sud-Africains.
Dans sa réflexion, Mgr Sipuka a encouragé le peuple de Dieu en Afrique du Sud à créer un environnement favorable pour tous.
« En tant que défenseurs de la justice sociale, créons une société qui valorise et respecte chacun en célébrant nos différences pour bâtir une nation plus inclusive et compatissante », déclare Mgr Sipuka dans un enregistrement vidéo partagé avec ACI Afrique le vendredi 21 mars.
L’Ordinaire du lieu du diocèse de Mthatha, qui est également Président du Conseil sud-africain des Églises (SACC), regrette qu’après des décennies depuis le massacre de Sharpeville, les Sud-Africains continuent de faire face à de nombreux défis en matière de droits de l’homme, notamment le chômage, les violences basées sur le genre, l’oppression des personnes âgées et le harcèlement scolaire.
« Aujourd’hui, des défis tels que le chômage élevé privent les individus de leur dignité. La violence basée sur le genre détruit des familles. Les abus envers les personnes âgées passent souvent inaperçus. La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle reste répandue, et les cas de harcèlement dans nos écoles continuent d’exister », déclare-t-il.
Dans l’enregistrement vidéo, Mgr Sipuka reconnaît les efforts du pays pour promouvoir et protéger les droits des citoyens grâce à un système judiciaire actif et à une prise de conscience croissante de la justice sociale depuis 1994.
Il rappelle ensuite le discours d’investiture du premier président noir de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela : « Plus jamais, plus jamais, plus jamais ça », et salue la Constitution sud-africaine, qui, selon lui, « vise à garantir que les violations des droits de l’homme, telles qu’illustrées par la tragédie de Sharpeville, ne se reproduisent plus ».
« Néanmoins, nous devons affronter la dure réalité selon laquelle de nombreux citoyens subissent encore des violations de leurs droits », affirme le Président du SACC dans sa réflexion sur la Journée des droits de l’homme en Afrique du Sud 2025.
L’Ordinaire du diocèse de Mthatha depuis sa consécration épiscopale en mai 2008 exhorte ses compatriotes à « être fiers de célébrer non seulement la Journée des droits de l’homme, mais aussi de défendre une constitution qui donne la priorité aux droits de l’homme ».