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Le temps du carême: «un pèlerinage d'espoir», déclare un évêque des Seychelles, qui appelle à une approche stratégique

Le temps du Carême est un pèlerinage spirituel au cours duquel le peuple de Dieu chemine avec le Christ dans l’espérance, malgré les défis de la vie, a déclaré Mgr Alain Harel du diocèse catholique de Port Victoria aux Seychelles.

Dans sa réflexion de Carême publiée mercredi 19 mars, Mgr Harel a encouragé les chrétiens du monde entier à aborder cette période de 40 jours avec une stratégie visant au renouvellement spirituel, à la conversion et à la communion avec Dieu.

« Le temps de Carême cette année est un pèlerinage d’espérance qui exige préparation, persévérance et sens de l’orientation », dit-il, faisant allusion à l’Année jubilaire 2025 en cours dans l’Église catholique.

Mgr Harel souligne : « Le Carême est un pèlerinage, personnellement, pour chacun de nous, mais aussi pour nos communautés, nos paroisses, nos mouvements et nos familles. C’est un temps de renouvellement dans notre manière de vivre avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes. »

Pour guider ce cheminement, Mgr Harel invite le peuple de Dieu sous sa charge pastorale à méditer sur l’Évangile de Luc 24, qui relate la rencontre entre Jésus et les disciples sur le chemin d’Emmaüs.

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« Le voyage de Jésus avec les pèlerins d’Emmaüs est un modèle pour notre propre cheminement de Carême. Il fait de nous des pèlerins, marchant à nos côtés, éclairant notre route et nous conduisant vers la résurrection », explique-t-il.

L’évêque catholique de 74 ans note que, tout comme un voyageur a besoin d’un guide et de provisions adéquates, les chrétiens ont besoin de ressources spirituelles pour traverser le Carême.

« Lorsqu’on part en voyage vers un pays inconnu ou qu’on escalade une montagne, on ne part pas sans préparation. On a besoin d’un guide, de bonnes chaussures, d’eau et d’un chapeau. Pour le Carême, nous avons aussi besoin d’un guide, et ce guide, c’est Jésus-Christ », dit-il.

Dans sa réflexion de Carême, Mgr Harel décrit cette période comme un moment privilégié pour s’immerger dans la Parole de Dieu.

« Le Carême est un temps privilégié pour écouter la Parole de Dieu. Comme le prophète Osée, Dieu nous conduit au désert, non pour nous abandonner, mais pour parler à notre cœur », affirme l’Ordinaire du diocèse de Port Victoria.

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Il invite les chrétiens à des moments de silence et de réflexion, en étant plus attentifs à Dieu.

« Nous vivons dans un monde rempli de distractions et de bruit. Le Carême est un temps où Jésus nous invite à nous éloigner de ce bruit, à nous retirer dans le désert de la prière et à écouter sa voix. Nous pouvons le faire en visitant plus souvent une église, en prenant des moments de prière silencieuse, en participant au Chemin de Croix et en assistant à la messe avec plus de ferveur », dit Mgr Harel.

Il revient sur les trois piliers du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône. « Le premier moyen de vivre le Carême est la prière. La prière n’est pas seulement une obligation ; c’est une rencontre avec Dieu, un moment pour être renouvelé dans son amour », souligne-t-il.

Le responsable de l’Église catholique encourage les fidèles à consacrer du temps chaque jour à la prière et à la méditation des Écritures. « Prenons du temps pour être avec Dieu, pour l’écouter et pour lui permettre de transformer notre cœur », dit-il.

Mgr Harel met en garde contre une spiritualité superficielle, déclarant : « Le Carême nous invite à entrer profondément en nous-mêmes, à rencontrer le Seigneur dans le silence de notre cœur. »

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Concernant le jeûne, il précise qu’il ne s’agit pas seulement d’un exercice spirituel, mais d’un engagement intégral. « Le jeûne ne consiste pas seulement à renoncer à la nourriture ; il s’agit de discipline et de purification. L’être humain n’est pas seulement un esprit : il a un corps, un cœur et une intelligence. Toutes ces dimensions sont interconnectées », explique-t-il.

Mgr Harel encourage les chrétiens à jeûner non seulement de nourriture, mais aussi des distractions comme le temps excessif passé sur les réseaux sociaux.

« Combien de temps passons-nous sur les réseaux sociaux au lieu d’être avec notre famille ? Peut-être que ce Carême est l’occasion de prendre une résolution concrète : passer moins de temps sur les écrans et plus de temps dans des relations significatives », dit l’évêque catholique.

Il insiste sur l’importance de prendre le jeûne au sérieux, en l’abordant avec sincérité. « Le jeûne nous aide à nous détacher des excès matériels et à nous concentrer sur l’essentiel. C’est un moyen de fortifier notre volonté, de purifier notre cœur et de mieux nous préparer à recevoir la grâce de Dieu », affirme Mgr Harel.

Dans sa réflexion de Carême, l’évêque de 74 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en décembre 2002 dans le vicariat apostolique de Rodrigues, décrit l’aumône comme une expression essentielle de la foi.

« L’aumône ne se résume pas à donner de l’argent ; c’est un acte de solidarité. C’est s’assurer que les autres puissent se tenir debout, qu’ils puissent vivre dignement. On ne peut pas prétendre aimer Dieu, que l’on ne voit pas, tout en méprisant son frère que l’on voit », dit-il.

Il invite les chrétiens à la générosité dans leur quotidien, que ce soit par des gestes de bonté, un soutien financier aux nécessiteux ou du bénévolat pour aider les autres.

« Nous devons nous interroger : Comment sommes-nous solidaires de ceux qui souffrent ? Comment aidons-nous les pauvres et les marginalisés ? Jésus nous met en garde contre la recherche de reconnaissance pour nos pratiques spirituelles. Quand nous jeûnons, ne le faisons pas avec un visage triste. Quand nous donnons, faisons-le en secret, sans attendre de louanges », dit Mgr Harel dans sa réflexion du 19 mars.

Il ajoute : « La prière, le jeûne et l’aumône ne sont pas des fins en soi ; ce sont des moyens pour marcher plus près de Jésus, pour renouveler notre cœur et pour nous préparer à Pâques. »

Mgr Harel encourage les fidèles à vivre le Carême comme une occasion de conversion personnelle et communautaire.

« Marchons ensemble, ouvrons notre cœur pour être renouvelés par le Christ. Approfondissons notre relation avec Dieu, avec les autres et avec toute la création », exhorte le responsable de l’Église catholique, avant de conclure par cette prière : « Que ce pèlerinage d’espérance nous conduise tous à la joie de Pâques, où nous partagerons la victoire de la résurrection du Christ. »

Jude Atemanke

Jude Atemanke est un journaliste camerounais passionné par la communication de l'Église catholique. Il est titulaire d'une licence en journalisme et communication de masse de l'Université de Buea au Cameroun. Actuellement, Jude est journaliste pour ACI Afrique.