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Un diocèse burkinabé espère que les souffrances d'un prêtre « retenu en captivité » pendant six ans ne seront pas vaine

Le diocèse catholique de Dori, au Burkina Faso, continue de prier pour la sécurité du père Joël Yougbare, disparu depuis six ans après un enlèvement présumé.

S'exprimant auprès de la fondation pontificale et caritative Aide à l'Église en Détresse (AED) Internationale, Mgr Théophile Naré, évêque du diocèse catholique de Kaya, a exprimé son optimisme quant au fait que la souffrance du père Joël, qui servait le diocèse en tant que prêtre Fidei Donum avant sa disparition, ne sera pas vaine.

Mgr Naré a déclaré que même si le diocèse ne sait pas où se trouve le père Joël ni ce qui lui est arrivé depuis sa disparition en 2019, il ne l'a pas oublié et que chaque jour au Burkina Faso, des prières sont dites pour lui.

« Nous n'avons aucune nouvelle », affirme l'évêque catholique à propos du prêtre soupçonné d'avoir été enlevé par des terroristes qui contrôlent ou ont contrôlé jusqu'à 40 % du territoire de cette nation d'Afrique de l'Ouest.

« Mais nous prions pour lui et nous imaginons la souffrance qu’il doit endurer, comme celle de tous ceux qui ont été et sont enlevés », poursuit-il, ajoutant : « Dans ma prière, je demande aussi que la souffrance que vit le père Joël ne soit pas vaine. Qu’elle soit une passion qui nous sauve et qui nous apporte une paix véritable et définitive. »

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Dans un rapport du 21 mars, l'AED indique que le père Joël, originaire du diocèse catholique de Fada N'Gourma au Burkina Faso, a disparu le matin du 17 mars 2019 après être allé célébrer la messe, et que son sort reste inconnu.

« Il aurait probablement été enlevé par des hommes armés près du village de Sergosoma, où certains habitants l’ont vu pour la dernière fois alors qu’il rentrait à Djibo, où il était curé », rapporte l'AED.

Les forces de sécurité auraient lancé une opération de recherche après la disparition du prêtre, mais celle-ci n’a pas donné de résultats concrets.

Le terrorisme constitue un défi majeur au Burkina Faso, où des extrémistes attaquent aussi bien les chrétiens que les musulmans, selon l'AED.

« Comme les chrétiens, les communautés musulmanes qui ne souscrivent pas à la vision radicale de l’islam ont également été ciblées par ces groupes terroristes », rapporte la fondation caritative, ajoutant que ces attaques ont provoqué des déplacements massifs de populations, avec environ deux millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

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S'adressant à l'AED, Mgr Naré a évoqué l'angoisse des proches du prêtre disparu, déclarant : « Quand nous pensons au père Joël, nous pensons aussi à sa famille. C’est une épreuve terrible qu’ils ont vécue et qu’ils continuent de vivre. »

Il précise que le diocèse de Fada N'Gourma a organisé à plusieurs reprises des prières, des messes et des neuvaines pour le père Joël, et ajoute : « Nous avons fait de même à Dori et dans tout le pays. Et nous continuons à le faire. »

« Nous croyons que Dieu peut agir, mais il n'est pas pressé », conclut Mgr Théophile Naré, remerciant l'AED : « Merci de prier avec nous pour le père Joël. »

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