Troisième pèlerinage des jeunes à Abidjan : appel à la jeunesse à être des « agents de paix »

Alors que la Côte d’Ivoire se prépare aux élections présidentielles d’octobre, il a mis en garde contre toute forme de manipulation.

« Ne vous laissez pas manipuler. Vous avez une conscience et la capacité de discerner ce qui est juste. La guerre n’est jamais une solution, elle ne fait que détruire. C’est votre responsabilité de promouvoir la cohésion », a-t-il insisté.

Le Père Abékan a également plaidé pour un avenir meilleur : « Nous voulons qu’un nouveau jour se lève avec ce pèlerinage, un jour où vous ne vous laisserez plus abattre, un jour où vous vous tiendrez debout – une jeunesse éveillée ! »

S’adressant aux hommes politiques, il leur a lancé un appel : « Ne laissez pas à la jeunesse un héritage de sang et de ruines, mais plutôt une nation en paix. »

Placée sous le thème « En cette année synodale, jeunes catholiques, soyez agents de paix et de cohésion sociale », cette journée spirituelle a permis aux jeunes catholiques de se rapprocher de Dieu en ce temps de Carême.

Le Père Eugène Laurence Awouondji, aumônier de la pastorale des jeunes de l’archidiocèse d’Abidjan, a rappelé : « Nous avons prié pour la paix et l’unité en Côte d’Ivoire, pour un avenir meilleur dans un pays apaisé. »

Il a souligné l’importance de l’unité au-delà des différences de nationalité, d’ethnie et d’appartenance politique. « Nous sommes venus de tous les coins de notre archidiocèse pour former un seul corps aujourd’hui. La paix est indispensable et possible si nous privilégions le bien commun », a-t-il déclaré.

Évoquant les crises passées, il a mis en garde contre les divisions et l’instrumentalisation politique des jeunes. « Trop souvent, la jeunesse a été sacrifiée sur l’autel d’intérêts personnels. Nous refusons de revivre de telles tragédies. Ce pèlerinage témoigne du profond désir de paix de notre jeunesse », a-t-il affirmé.

Pour Jean-Noël Gnaba, président de la pastorale des jeunes de l’archidiocèse d’Abidjan, ce rassemblement a été un moment de communion et de réflexion, appelant les jeunes à promouvoir la paix et la cohésion sociale.

« Ce pèlerinage a été organisé pour envoyer un message de paix. Trop souvent, les jeunes sont manipulés lors des élections. Nous refusons que les jeunes catholiques soient entraînés dans ce cycle. Ils peuvent voter, mais jamais participer à la violence », a-t-il déclaré.

Il a encouragé ses pairs à sensibiliser à la paix dans leurs communautés, les exhortant à être des porteurs d’espérance et des artisans de paix.

De son côté, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, a appelé la jeunesse à promouvoir la paix à l’approche des élections générales.

« À l’approche des élections, les inquiétudes grandissent, notamment en raison des violences politiques qui ont marqué les scrutins passés, souvent alimentées par la manipulation des jeunes », a-t-il souligné.

Saluant l’engagement civique de la jeunesse catholique, il a encouragé les jeunes à veiller à ce que les élections se déroulent dans le respect des principes démocratiques.

« Soyez des bâtisseurs de paix, des artisans de cohésion sociale et des défenseurs des valeurs humaines et chrétiennes qui nous unissent », a déclaré le ministre dans son discours du 30 mars.

Il a également relevé la portée spirituelle du Carême et du Ramadan coïncidant cette année : « Ce n’est pas un simple hasard, mais un signe divin nous appelant à l’unité. Les croyants d’Abraham, quelle que soit leur confession, sont invités à prier ensemble pour la paix et la prospérité de notre pays. »

Il a conclu en exhortant la jeunesse et l’ensemble des citoyens à s’engager activement pour un avenir stable et porteur d’espérance.