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Les pasteurs en Afrique du Sud risquent des poursuites pour non-respect des directives dans l’organisation de funérailles

Les directives pour les funérailles en Afrique du Sud. Domaine public Les directives pour les funérailles en Afrique du Sud.
Domaine public

Les rassemblements pour les funérailles en Afrique du Sud ont été identifiés comme "une source majeure d'infection massive" du coronavirus. Les dirigeants du Conseil des églises sud-africaines (SACC) ont menacé de poursuivre les dirigeants de diverses confessions chrétiennes qui bafouent les mesures de COVID-19.

Dans une lettre basée sur les réactions dans tout le pays sud-africain montrant "que les funérailles continuent d'être une source majeure d'infection massive, accélérant le nombre et entraînant la mort puis des funérailles plus infectieuses", les responsables du SACC rappellent aux chefs d'église leur responsabilité d'alerter les familles endeuillées sur les directives gouvernementales mises en place pour freiner la propagation du coronavirus.

"Notre préoccupation est que le doigt pointe sur l'incapacité ou la réticence des pasteurs des églises à gérer les funérailles conformément aux règlements, les ouvrant ainsi à des poursuites", déclare le secrétaire général du SACC, Mgr Malusi Mpumlwana, dans la lettre du 24 juillet aux dirigeants des églises membres, qui a été distribuée lundi 27 juillet.

La direction du SACC note que souvent les ministres de l'église "n'exercent pas du tout" leur responsabilité de garantir des funérailles conformément aux normes du COVID-19. 

Les dirigeants de l'église deviennent "à juste titre responsables de la mort des personnes qui meurent après avoir été infectées par des funérailles qu'ils organisaient", déclare la direction du SACC avant d’ajouter : "Cela signifie que si quelqu'un doit être facturé pour des funérailles non conformes, ce doit être le ministre responsable des funérailles, et non la foule coquine de Soshanguve, par exemple. ”

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Selon Mgr Mpumlwana, une condamnation pour non-conformité à la COVID-19 n'est "pas une charge heureuse à porter sur la conscience d'un pasteur" !

Dans la lettre de trois pages partagée avec ACI Afrique, le responsable du SACC note en outre que "beaucoup de chants dirigés ou autorisés par les ministres de l'église lors des funérailles" contrevient aux dispositions publiées le 28 mai interdisant de chanter pendant le culte, "ce qui est également le cas pour les funérailles".

Reconnaissant que la plupart des chefs d'église "ne connaissent pas vraiment" les lignes directrices, les responsables du forum interconfessionnel encouragent les dirigeants des 36 églises et organisations membres à visiter son site web dédié à la sensibilisation au COVID-19, churchinaction.org.za, pour obtenir des informations sur les funérailles.

Le forum, qui compte parmi ses membres la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe

(SACBC), envisage également de proposer des sessions de formation à la gestion des funérailles COVID pour les ministres afin de garantir qu'"aucun ministre local n'ait à affronter la perspective de funérailles COVID sans connaissance et préparation".

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"Je tiens à informer les chefs d'église que les funérailles sont considérées comme l'un des principaux vecteurs d'infection massive par le Coronavirus. Il y a un certain nombre de points de joie pour le virus dans le contexte de la mort", déclare Mgr Mpumlwana dans la lettre du 24 juillet.

Il ajoute : "Nous avons pris en compte tous ces éléments, et nous pensons qu'il est nécessaire que le pasteur apprécie pleinement la chaîne et les façons pastorales de les servir".

L'Afrique du Sud a signalé au moins 445 000 cas de COVID-19, 6 769 décès liés à cette maladie ; 265 000 patients se sont rétablis.

Le pays, qui a d'abord réussi à contrôler la propagation de la pandémie, est maintenant le cinquième pays le plus touché au monde en termes d'infections au COVID-19, après les Etats-Unis, le Brésil, l'Inde et la Russie.

Mercy Maina