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Les évêques catholiques d'Angola lancent un appel à la compassion, au pardon et à la paix pendant la Semaine Sainte

Le Dimanche des Rameaux, le 13 avril, les évêques catholiques d’Angola ont exhorté le peuple de Dieu sous leur soin pastoral à affronter les défis de la société avec les vertus que Jésus-Christ a manifestées pendant la Semaine Sainte, notamment la compassion, le pardon et la paix.

Dans le diocèse catholique de Caxito, Mgr Maurício Agostinho Camuto a mis en garde contre la cupidité, l’indifférence et les pratiques contraires à l’éthique qui sapent les valeurs chrétiennes.

« La Semaine Sainte est une semaine de sanctification. Posons-nous la question : le Carême nous a-t-il marqués par le repentir et la conversion, ou n’a-t-il été qu’une saison de plus, sans signification ? » a lancé Mgr Camuto dans son homélie à la paroisse Saint Matthieu de son siège épiscopal.

Mgr Camuto a dénoncé les pratiques malhonnêtes dans les transactions commerciales, telles que la hausse abusive des prix et la manipulation des produits, soulignant qu’elles reflètent une insensibilité sociale.

« Nous exploitons les autres pour notre pain quotidien, nous augmentons les prix par cupidité, nous réduisons les quantités et nous vendons avec tromperie. C’est du vol et un manque de compassion », a déclaré l’évêque angolais membre de la Congrégation du Saint-Esprit (CSSp/Pères du Saint-Esprit/Spiritains).

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Mgr Camuto a également condamné le gaspillage gouvernemental, faisant référence aux récents rapports sur des dépenses extravagantes pour des drapeaux nationaux, alors que la pauvreté est généralisée.

« Des millions dépensés pour des drapeaux, alors que les hôpitaux manquent de médicaments et que les gens meurent de faim ; ce n’est pas seulement de l’insensibilité, c’est une perte de jugement moral », a-t-il déploré.

L’évêque a poursuivi : « Nous voyons également l’achat de véhicules de luxe très coûteux pour certains ministères ou services. C’est une insensibilité face à tant de misère, tant de souffrance, et au manque de médicaments dans les hôpitaux. »

Il a exhorté le peuple de Dieu à « se libérer de l’indifférence, de la cupidité et d’autres maux incompatibles avec les principes chrétiens ».

Dans l’archidiocèse catholique de Malanje, Mgr Luzizila Kiala a souligné l’importance du pardon dans les relations interpersonnelles, y compris au sein des familles.

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« Le pardon qui vient du Père nous réconcilie avec notre propre histoire, nous aidant à découvrir non seulement le mal, mais aussi le bien », a déclaré l’archevêque Kiala lors de la messe des Rameaux à la paroisse Notre-Dame de Fatima Maxinde, son siège métropolitain.

Il a ajouté : « Il n’y a personne d’aussi bon qui n’ait pas de défauts, et personne d’aussi mauvais qui n’ait pas de bonté. En chacun de nous, il y a quelque chose de bon. Cherchez cette bonté, cultivez-la, et rejetez le mal. Ne voyez pas la vie comme totalement mauvaise. »

Mgr Kiala a également affirmé : « Dans la vie de chacun, il y a du bon, même chez les autres ; reconnaissez donc ce bien en eux. C’est pourquoi un bon geste, une bonté reçue, comptent. »

Dans la famille, l’amitié et les relations institutionnelles, le prélat a insisté pour que l’expérience du Christ règne, afin de bâtir un avenir meilleur.

« Il y a des personnes qui en abandonnent d’autres ; des personnes autrefois proches ne le sont plus. On ressent cet abandon dans les familles. C’est une grande souffrance que de se sentir abandonné. Tellement de fois, on a l’impression que plus personne n’est là, que plus personne ne m’aime. C’est une véritable souffrance. L’expérience de Jésus est celle de chacun d’entre nous », a-t-il déclaré.

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Par ailleurs, dans l’archidiocèse catholique de Lubango, l’ordinaire du lieu a médité sur l’amour désintéressé du Christ, appelant le peuple de Dieu sous sa garde pastorale à imiter sa compassion, en particulier envers les plus vulnérables de la société.

« La Passion du Christ révèle un Dieu rendu faible par amour. Il a souffert de la faim, de la fatigue, et même de la trahison — mais il n’a jamais cessé d’aimer », a déclaré Mgr Gabriel Mbilingi lors de la messe des Rameaux à la cathédrale Saint-Joseph de l’archidiocèse de Lubango.

Mgr Mbilingi a comparé la souffrance du Christ aux luttes modernes, affirmant : « Les crucifiés d’aujourd’hui sont les victimes de la violence, de la pauvreté, de la guerre et de l’injustice. Plus de 90 % des Angolais vivent dans une pauvreté extrême, et pourtant certains continuent de nier cette réalité. »

L’évêque spiritain angolais a appelé à mettre fin à toutes les formes de conflits violents, des guerres mondiales aux querelles familiales.

« Assez de haine, de méchanceté et d’indifférence. La paix doit commencer dans nos familles et s’étendre à l’ensemble du monde. La paix est un trésor humain partagé », a conclu Mgr Mbilingi.

João Vissesse