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L'espoir exige l'action, « plus qu'un vague sentiment » : Un archevêque au Mozambique met en garde contre le désespoir

Mgr Claudio Dalla Zuanna, archevêque de l’archidiocèse catholique de Beira au Mozambique, a exhorté le peuple de Dieu sous sa charge pastorale à cultiver une espérance durable, même face aux défis qu’il rencontre.

Dans son homélie du Dimanche des Rameaux, le 13 avril, Mgr Zuanna a plaidé pour une espérance contre toute espérance, mettant en garde contre le désespoir, « même lorsque tout semble perdu ».

« L’espérance doit être plus qu’un vague sentiment. Elle doit devenir action, réconciliation, reconstruction, et un engagement profond pour le bien commun », a-t-il déclaré lors de la célébration eucharistique dans la cour de la cathédrale Notre-Dame du Rosaire de l’archidiocèse de Beira.

Faisant référence au thème de l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique, l’archevêque a affirmé : « Cette année, nous avons beaucoup parlé de l’espérance. Nous sommes des pèlerins de l’espérance. »

« La véritable espérance ne consiste pas à croiser les bras en attendant que quelqu’un d’autre résolve nos problèmes. Elle signifie se lever, pardonner, recommencer, même lorsque tout semble perdu », a déclaré le prélat argentin membre de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur (SCI).

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Il a exprimé sa conscience des difficultés auxquelles de nombreuses familles mozambicaines sont confrontées, telles que le chômage, la maladie, la solitude, les malentendus familiaux et les tensions entre membres des communautés chrétiennes.

Il a déclaré : « Parfois, même au sein de la communauté chrétienne, nous nous éloignons les uns des autres. Nous commençons à dire : alors, c’est cela l’Église ? C’est cela être chrétien ? Ça ne vaut pas la peine. Et, petit à petit, nous commençons à nous éloigner de Jésus ; nous perdons l’espérance en Lui et nous nous tournons vers des espérances moindres. »

Ces « espérances moindres », a-t-il poursuivi, « incluent la recherche du succès immédiat, de l’argent, de la reconnaissance, voire de la stabilité, lorsqu’ils sont poursuivis au détriment de l’intégrité et de la vérité ».

« Ces illusions, bien que compréhensibles, finissent par épuiser l’esprit de solidarité », a déclaré l’archevêque catholique de Beira, en fonction depuis sa consécration épiscopale en octobre 2012, lors de son homélie du Dimanche des Rameaux.

En méditant sur le récit de la Passion qui donne le ton à la Semaine Sainte, Mgr Zuanna a rappelé comment Pierre a renié Jésus trois fois au moment de sa plus grande souffrance.

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« Ceux qui L’avaient acclamé ont disparu. Même Ses amis les plus proches L’ont abandonné », a-t-il rappelé, ajoutant : « Et pourtant, dans cet abandon, la véritable espérance est née. »

Le prélat a également évoqué la réaction du bon larron crucifié aux côtés de Jésus, qui s’est contenté de Lui demander de se souvenir de lui, et à qui Jésus a répondu : « Aujourd’hui, tu seras avec moi. » C’est, selon Mgr Zuanna, « le fondement de l’espérance chrétienne : que même lorsque tout semble perdu, il reste un chemin possible ».

Il a invité les chrétiens à poser des actes concrets de renouveau durant la Semaine Sainte : « Cette semaine est importante. C’est un moment pour renouer avec l’espérance, pour recommencer avec courage », a-t-il conclu.

João Vissesse