Lors d'un pèlerinage annuel, un évêque au Cameroun encourage la dévotion à la Bienheureuse Vierge Marie

Il a également évoqué le fiat de Marie, son « oui » à Dieu, qu’il a qualifié de « geste courageux qui mettait sa vie en péril selon la loi mosaïque, mais qui est devenu le fondement de notre salut. »

« Nous ne devons pas être écrasés par nos souffrances, mais plutôt les unir à celles du Christ par Marie », a déclaré Mgr Lontsié-Keuné.

« L’espérance », a-t-il poursuivi, « doit persister même dans un monde que l’on croit colonisé par le péché. Il est du devoir de l’évêque de dénoncer le mal, même si cela lui coûte cher. »

Évêque de Bafoussam depuis février 2022, après son transfert du diocèse catholique de Yokadouma où il avait commencé son ministère épiscopal en juillet 2017, Mgr Lontsié-Keuné a affirmé aux pèlerins que leur déplacement à Doumelong avait été « bien plus qu’un mouvement physique ; c’était un pèlerinage du cœur, un retour vers Dieu. »

« Tenons la main de Marie non seulement aujourd’hui, mais chaque jour de notre vie. Offrez vos âmes à Jésus. Ouvrez vos cœurs à la miséricorde de Dieu. Et que tout ce que vous faites soit pour la gloire de Jésus », a-t-il exhorté.

En évoquant les élections présidentielles prévues pour octobre 2025 au Cameroun, Mgr Lontsié-Keuné a réitéré l’appel des membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) aux électeurs, afin qu’ils surmontent les défis et participent activement au scrutin.

« Le choix libre et conscient des dirigeants, notamment lors des élections présidentielles, est une responsabilité essentielle que nous devons assumer avec raison et pleine conscience », a-t-il déclaré, appelant tous les Camerounais éligibles à s’inscrire sur les listes électorales.

Il a lié l’inscription électorale à un « acte patriotique et spirituel d’amour » et a ajouté : « Refuser de s’inscrire sur les listes électorales, c’est manquer de charité envers ce pays qui nous appartient à tous. »

L’évêque de Bafoussam s’est également exprimé sur la relation entre foi et politique, affirmant que l’Église a le devoir d’intervenir sur les questions politiques dans la quête du bien commun.

« Certains voient l’implication de l’Église dans les processus démocratiques comme une entrave. Mais Jésus Lui-même a dit : “Rendez à César ce qui est à César” », a-t-il souligné, ajoutant que, bien que l’Église et la sphère politique soient autonomes, elles ne sont pas incompatibles.

« Jésus a voulu une distinction, non une séparation, entre ces deux réalités. Toutes deux doivent servir le bien commun, quelle que soit la région — Ouest, Est, Nord ou Sud — afin que tous les Camerounais se sentent concernés et inclus », a-t-il expliqué.

Abordant les défis liés à la corruption, à l’apathie électorale et au désenchantement de certains citoyens face aux systèmes politiques du Cameroun, Mgr Lontsié-Keuné a déclaré : « Oui, la corruption existe, mais ce n’est pas une raison pour rester passif. Engagez-vous. Participez. Votez. C’est votre devoir moral et civique. »

Il a invité les chrétiens à laisser leur foi guider leur engagement politique, affirmant : « Vous pouvez être un bon chrétien et un bon politicien. Notre foi nous demande de ne pas nuire, et l’histoire connaît des chrétiens africains qui ont gouverné avec vertu. »

« N’ayons pas peur. Ne soyons pas ignorants. Au nom de l’amour que nous avons pour vous et pour notre pays, nous, évêques du Cameroun, sommes engagés pour des élections libres et transparentes et pour l’éducation du peuple », a conclu Mgr Lontsié-Keuné dans son homélie du 12 avril.