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Les politiciens nigérians qui soutiennent l'insécurité « ne peuvent célébrer qu'une Pâques vide » : Un évêque catholique

Les politiciens nigérians qui disposent des ressources nécessaires pour faire face aux défis sécuritaires mais ne les utilisent pas ne peuvent pas participer aux célébrations de la victoire de Jésus-Christ sur la mort à Pâques, a déclaré Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo, évêque du diocèse catholique d’Oyo.

Dans son message de Pâques 2025 partagé avec ACI Afrique le 19 avril, Mgr Badejo a comparé les dirigeants politiques nigérians qui favorisent la violence à ceux dont les pouvoirs sont opposés à ceux de Jésus dans Jean 10,10 — où Jésus dit que le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire, tandis que lui est venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance.

« Nos dirigeants politiques, qui contrôlent et jouissent des ressources publiques et détiennent tous les pouvoirs de coercition, sont les plus condamnables lorsqu’ils se contentent d’expliquer la terreur, l’insécurité, la violence, la mort et la destruction dans le pays, au lieu de les combattre sans peur ni favoritisme », déclare-t-il.

Pour l’évêque catholique nigérian, « les dirigeants qui échouent dans cette mission ne sont que des voleurs et des brigands venus uniquement pour dépouiller le peuple de ses ressources, de sa subsistance et de sa paix ».

« Ces dirigeants ne peuvent célébrer qu’une Pâques vide », insiste Mgr Badejo.

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Dans son message pascal 2025, l’Ordinaire du lieu du diocèse d’Oyo, également membre du Dicastère pour la Communication du Vatican depuis sa nomination en décembre 2021, médite sur la joie que procure Pâques et interpelle « les personnes en position d’influence » à combattre le mal et à apporter la joie à ceux qu’ils dirigent.

« Pâques apporte la joie, mais elle condamne aussi tous les dirigeants et ceux qui détiennent de l’influence, qui refusent d’utiliser leur pouvoir, leurs ressources et leur autorité pour engendrer la joie en luttant contre le mal autour d’eux, que ce soit dans la société, la famille ou l’Église », souligne-t-il.

Il affirme que « nous sommes tous, surtout les dirigeants, appelés à mobiliser tout ce que nous avons — intelligence, finances, technologie, art, créativité et pouvoir — pour créer un monde meilleur pour tous ».

« Il est malveillant et hypocrite pour un dirigeant de prétendre à l’ignorance ou à l’impuissance lorsque le mal détruit des vies et des biens tout autour de lui. C’est sur de tels dirigeants que tombera sévèrement le jugement de Dieu », avertit Mgr Badejo.

Il rappelle que le ministère de Jésus a été principalement un service. Jésus, dit-il, « a tout mis en œuvre pour sauver ses disciples. À tous nos dirigeants, je pose la question : qu’avez-vous sacrifié pour mériter votre statut et votre mandat ? »

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« De même qu’il ne peut y avoir de véritable couronne de Pâques sans le sacrifice et la croix du Vendredi saint, de même votre autorité ne peut être authentique sans sacrifice », affirme-t-il encore.

L’évêque d’Oyo, qui est aussi président du Comité panafricain pour la Communication sociale (CEPACS), un organe du SCEAM (Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar), appelle les chrétiens à interroger leur sincérité en tant que disciples de Jésus et les exhorte à imiter sa sainteté et son obéissance à Dieu.

« Nous devons embrasser le Christ dans sa totalité, lui qui est venu pour servir et non pour être servi, et qui a donné sa vie pour le bien commun », déclare-t-il, avant d’ajouter : « Nos prêtres, pasteurs et prophètes doivent fuir le mensonge, dire la vérité et vivre selon les œuvres de miséricorde et de compassion en tout temps ».

Il met en garde contre « l’évangile sucré de la prospérité prêché avec des mots enjôleurs et des discours flatteurs qui rendent la croix du Christ vaine et donnent aux gens de faux espoirs de réussite sans effort ».

Dans son message pascal 2025, Mgr Badejo encourage les Nigérians à rester des porteurs de joie malgré les défis, grâce à leur relation étroite avec Jésus-Christ.

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« Rappelons-nous surtout que nous avons pour mandat de diffuser la joie et l’espérance de Pâques en dépit des épreuves, par notre sacrifice, car Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment », dit-il en se référant à Romains 8,28.

Selon lui, « nous devons faire de notre mieux pour achever ce qui reste à accomplir dans la victoire de Jésus-Christ, afin qu’elle devienne réelle et perceptible pour tous ».

« Faites sourire quelqu’un à Pâques, mais souvenez-vous que vous êtes aussi quelqu’un ! Tel est notre devoir. Que l’espérance ne se perde pas, car Jésus est ressuscité », conclut-il, avant de lancer : « Alléluia, joyeuses Pâques à tous, au Nigeria et au monde entier ».

Silas Isenjia