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Un prélat au Soudan du Sud s'inquiète de la formation incomplète d'un gouvernement d'unité nationale

Mgr Eduardo Hiiboro Kussala, évêque du diocèse catholique de Tombura-Yambio au Soudan du Sud. Domaine public Mgr Eduardo Hiiboro Kussala, évêque du diocèse catholique de Tombura-Yambio au Soudan du Sud.
Domaine public

Sept mois après la formation du gouvernement d'unité nationale du Soudan du Sud, qui devait mettre fin à la guerre et instaurer la paix et l'harmonie dans la plus jeune nation du monde, l'évêque catholique du diocèse de Tombura-Yambio a exprimé son inquiétude quant à la formation incomplète des unités politico-administratives qui composeront le gouvernement.

Dans son message du mercredi 19 août, publié par le bulletin Ruru Gene du diocèse catholique de Tombura-Yambio, partagé avec ACI Afrique, Mgr Eduardo Hiiboro Kussala déclare que la vitesse à laquelle l'accord est mis en œuvre est lente et pourrait avoir des "répercussions". ”

"L'achèvement de la formation d'un gouvernement d'unité nationale conformément à l'accord de paix est très lent et le retard pris pour le terminer à temps a beaucoup de répercussions", déclare Mgr Hiiboro.  

Le prélat a partagé ses observations dans le pays en disant : "Les gens ne sont pas à l'aise psychologiquement parce que leur gouvernement n'est pas complet et que beaucoup de choses sont encore en suspens".

"Les services que le pays est censé fournir à ses citoyens ne bougent pas actuellement. Par exemple, la situation humanitaire des populations dans de nombreuses régions est assez déplorable", observe-t-il avant d’ajouter, "Cette situation est aggravée par les pluies pendant la saison des pluies ; les routes sont impraticables et la plupart des produits essentiels ne peuvent pas atteindre de nombreux citoyens dans de nombreuses régions du pays".

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Les dirigeants sud-soudanais de la coalition pour la paix n'ont réussi qu'à former le cabinet national et à nommer neuf des dix gouverneurs des États. En revanche, d'autres domaines de la gouvernance, tels que la reconstitution des assemblées législatives, les dispositions de sécurité et la nomination des commissions et des commissaires de comté, n'ont pas encore été atteints.  

Faisant référence de l’état d'affrontements intercommunautaires dans le pays, Mgr Hiiboro déclare : "Le taux de criminalité est très élevé dans le pays alors qu'en différents endroits, il y a des violences sporadiques qui entraînent souvent des pertes de vies et de biens ainsi que la peur de la population".

Selon l'Ordinaire du diocèse de Tombura-Yambio, les partenaires internationaux en ont assez de s'occuper des réfugiés dans les camps à l'extérieur du pays ainsi que de ceux dans les camps de déplacés chez eux.

La situation, dit-il, a été aggravée par la pandémie du COVID-19.

"Nous parlons de plus de deux millions de personnes vivant comme réfugiés à l'extérieur du pays ainsi que de celles qui vivent sous la protection de camps civils à l'intérieur du pays", déclare l'évêque sud-soudanais.

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"Je demande donc instamment au gouvernement d'(accélérer) le processus de formation d'un gouvernement d'unité nationale et parmi cela, de terminer la réorganisation de l'armée qui est très cruciale", dit Mgr Hiiboro avant de souligner, "Nous ne pouvons pas continuer à avoir un pays avec autant de commandants en chef, comme c'est le cas actuellement".

Il ajoute : "Je demande instamment que le travail soit fait rapidement et qu'il contribue à la mise en place d'une armée nationale unie pour la République du Soudan du Sud".

Ce sera la fierté du Soudan du Sud, dit le prélat, d'avoir une armée nationale qui travaille dans l'unité pour la protection de la nation et de tout le peuple de la République du Soudan du Sud, comme c'est le cas chez les voisins du pays.

Dans son message à la communauté internationale et aux garants de l'accord de paix, Mgr Hiiboro déclare : "Je vous implore de ne pas abandonner le peuple du Soudan du Sud en raison de la lenteur du programme, mais je vous encourage à tenir bon et à marcher avec le Soudan du Sud tout au long de ce processus. ”

Peter Mapuor Makur