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La paix "doit être protégée par tous les moyens" : Un prélat tanzanien sur les campagnes électorales

Mgr Gervais Nyaisonga (à gauche) et Mgr Isaac Amani Massawe (à droite) lancent un appel pour la paix en Tanzanie à l'approche des élections générales prévues pour le 28 octobre. Domaine public Mgr Gervais Nyaisonga (à gauche) et Mgr Isaac Amani Massawe (à droite) lancent un appel pour la paix en Tanzanie à l'approche des élections générales prévues pour le 28 octobre.
Domaine public

Un archevêque tanzanien a souligné la nécessité de favoriser la paix "par tous les moyens" dans ce pays d'Afrique de l'Est, en pleine campagne politique à l'approche des élections générales du mois prochain.

Dans un message vidéo publiée le vendredi 4 septembre, Mgr Gervais Nyaisonga de l'archidiocèse de Mbeya en Tanzanie appelle à la prudence pendant les campagnes car la paix "peut être perdue par négligence".

"Notre nation a toujours été fière du don de la Paix que nous avons. Ce don n'est pas caché et tous les peuples en parlent. Un tel cadeau doit être protégé par tous les moyens", déclare l'archevêque Nyaisonga, président de la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC), dans le message vidéo.

Il ajoute, en référence aux campagnes en cours à l'approche des élections générales prévues pour le 28 octobre : "Cette période est importante car les élections donnent une orientation à la nation pour atteindre ses objectifs nationaux". 

L'archevêque tanzanien encourage en permanence les électeurs, les candidats qui briguent divers postes politiques et les responsables de la commission électorale à favoriser la paix en disant : "Nous devons comprendre qu'un tel cadeau peut se perdre par négligence, il vaut donc mieux être prudent. Soyons attentifs à protéger ce don qu'est la Paix".

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"Le désir des Tanzaniens est de voir le pays en paix et que les élections se déroulent bien si le personnel des différents organes fait preuve d'ouverture, de justice, d'intégrité et de dévouement", déclare Mgr Nyaisonga aux responsables de la commission électorale qui, selon lui, se sont vu confier "une responsabilité importante par les Tanzaniens dans la conduite des élections".

 

Il encourage la transparence et la communication en temps utile dans le processus de gestion des élections en disant : "Il est préférable que les porte-parole de la Commission fournissent des informations adéquates à la population car le fait de garder le silence face à toute allégation peut se traduire par la vérité. Le silence maintiendra également les Tanzaniens dans un état d'anxiété. ” Le prélat de 53 ans ajoute : "L'explication doit être donnée car la vérité ne doit pas être cachée".

Aux candidats en lice pour les différents postes de direction, Mgr Nyaisonga dit : "Vous avez le pouvoir de motiver les gens à faire ce dont ils peuvent être fiers ou à se blâmer plus tard".

"Il est injuste que les programmes de campagne contiennent des sarcasmes, des insultes et des fabrications sans fondement, car de tels propos vont rendre les Tanzaniens anxieux", dit-il aux politiciens qui sillonnent le pays d'Afrique de l'Est pour attirer les électeurs.

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Il invite les candidats à "profiter de l'occasion pour parler aux électeurs du développement et vendre leur programme concernant ce qu'ils feraient s'ils étaient élus en tant que dirigeants".

"Motiver les gens afin que même après les élections, nous puissions être fiers de dire que nous avons mené l'exercice de vote avec sagesse", dit encore l'archevêque aux politiciens engagés dans des campagnes. 

Dans le message vidéo, il poursuit en rappelant aux électeurs leur relation avec Dieu, le Créateur.

"On peut nous dire beaucoup, nous pouvons être tentés de faire beaucoup, mais nous sommes aussi des créatures de Dieu et nous sommes liés par le commandement de Dieu de garder les choses saintes", dit et continue le président du TEC, "Nous, les électeurs, pouvons entendre beaucoup de choses mais les filtrer avec la sagesse que Dieu nous a donnée. Nous devrions évaluer, analyser les candidats et après toute cette activité, nous pouvons décider de ce qui est le mieux pour la nation".

Prévues pour le 28 octobre, les élections générales verront les Tanzaniens se rendre aux urnes pour élire le président de la République unie de Tanzanie, le président de l'île de Zanzibar, les membres du Parlement et les conseillers.

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Dans le message vidéo, Mgr Isaac Amani Massawe de l'archidiocèse d'Arusha en Tanzanie a également mis en garde contre la corruption.

"Quiconque offre un pot-de-vin a un objectif caché. Ils cachent leurs faiblesses. Si nous acceptons des pots-de-vin, nous entrerons dans un système plein de mensonges", déclare Mgr Amani dans le message vidéo du 4 septembre.

"La loi doit également être respectée et toute personne trouvée en train de donner ou de recevoir un pot-de-vin doit être inculpée", dit-il et ajoute, "Les églises et les mosquées doivent également prêcher contre ce vice".

Réfléchissant sur le passage biblique où Jacob a trompé son frère aîné, Ésaü, pour qu'il vende son droit de naissance pour un repas, le prélat tanzanien de 69 ans déclare : "En tant que Tanzaniens, nous devrions apprendre d'Ésaü qui n'a pas pu supporter ce qui lui appartenait. Ésaü a reçu de la nourriture et a vendu son droit d'aînesse et, ce faisant, il a perdu les bénédictions qu'il devait recevoir de son père".

"Ce scénario montre le grand travail qui nous attend, les élections générales. Si nous ne défendons pas ce qui est juste, nous allons nous vendre et devenir des esclaves, car tous ceux qui vendent leur liberté finissent en esclavage", ajoute l'Ordinaire d'Arusha. 

Il invite ses compatriotes à s'assurer qu'ils élisent des dirigeants qui "ont une vision et protégeront la famille".  

Magdalene Kahiu