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Un prêtre jésuite Sud-africain partage une réflexion sur l'ironie du COVID-19 pour un air plus pur et à un ciel plus clair.

Affiche Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus  célébrée le lundi 7 septembre. Organisation mondiale de la santé (OMS) Affiche Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus célébrée le lundi 7 septembre.
Organisation mondiale de la santé (OMS)

Lors de la première Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus célébrée le lundi 7 septembre sous le thème "De l'air pur pour tous", un membre de la Compagnie de Jésus (Jésuites) exerçant son ministère en Afrique du Sud a réfléchi à ce qu'il appelle l'ironie du confinement de COVID-19 qui contribue à un air plus pur et à un ciel plus clair.

Dans la réflexion du lundi 7 septembre publiée par la Conférence des Jésuites d'Afrique et de Madagascar (JCAM), le père Rampe Hlobo déclare que bien que COVID-19 ait eu "un effet dévastatrice sur beaucoup de choses", y compris sur les économies mondiales, il a aussi "brièvement et ironiquement abouti à un air plus pur et à un ciel plus clair".  

"Au fur et à mesure que le virus ravageait des vies, les pays ont été sévèrement confinés ; les restrictions de voyage, ainsi que le ralentissement industriel, ont vu la pollution de l'air diminuer", dit-il et ajoute, "l'air s'est purifié, la mère terre et ses créatures ont eu la chance de respirer à nouveau". 

La qualité de l'air que nous respirons, note le père Rampe, s'est également "améliorée de façon spectaculaire à mesure que la pollution diminuait, grâce aux restrictions temporaires".

Le prêtre jésuite basé en Afrique du Sud considère que le nettoyage de l'air pendant le confinement de COVID-19 est "une preuve empirique de plus que nos activités économiques ont créé une grave pollution".

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Dans sa réflexion, il fait référence à une récente étude de visibilité réalisée pour prédire la quantité de pollution particulaire dans l'air de trois capitales africaines.

L'étude a établi que la visibilité à Nairobi, Kampala et Addis-Abeba s'est réduite au fil du temps.

"Les résultats ont montré qu'en 45 ans, Nairobi a perdu 60% de sa visibilité, ce qui signifie que la visibilité moyenne est passée d'environ 35 KM dans les années 1970 à environ 14 KM dans les années 2010", note le père Rampe dans sa réflexion du 7 septembre. 

Kampala et Addis Abeba "ont montré une perte de visibilité de 56% et 34% respectivement", ajoute-t-il.

"La plupart du temps, l'air que nous respirons est rempli de minuscules particules invisibles qui présentent de graves dangers pour nos poumons, notre circulation sanguine et notre corps", des polluants qui non seulement nous privent d'un ciel clair et d'un air pur, mais qui constituent également un danger pour "notre santé et notre bien-être", déclare le prêtre jésuite.

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Il déplore le sort des populations pauvres des pays en développement, dont la majorité, note-t-il, est exposée à des niveaux élevés de pollution de l'air ambiant extérieur et de l'air intérieur provenant de la cuisson et du chauffage au bois et au kérosène. 

En raison des injustices sociales dans ces pays, dit-il, "les femmes et les enfants souffrent de manière disproportionnée" de la pollution de l'air, car ce sont surtout eux qui s'occupent des tâches ménagères comme la cuisine et le chauffage. 

"Ce sont quelques-uns des pauvres auxquels le Pape François a fait allusion dans son encyclique sur l'environnement, Laudato Si'", dit encore le prêtre jésuite, qui ajoute, en référence au Saint-Père, "qu'il déplore l'impact disproportionné de la crise environnementale sur les pauvres et la façon dont un changement urgent de comportement peut atténuer la situation". 

L'OMS ayant mis en garde contre une corrélation étroite entre l'exposition à de fortes concentrations de petites particules et l'augmentation de la morbidité ou de la mortalité, le père Rampe déclare : "Il est donc indispensable, pour le bien de notre planète et de l'humanité, de travailler avec diligence à la réduction de la pollution et à la pureté de l'air et à l'obtention d'un ciel bleu".

"Prendre soin de notre planète et de l'environnement, c'est protéger le droit fondamental à la vie et à sa préservation. Cela signifie aussi prendre soin de notre santé et améliorer celle du reste de la création", déclare le père Rampe dans sa réflexion du 7 septembre à l'occasion de la première Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus. 

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Le fait que la commémoration de cette journée s'inscrive dans le cadre de la Temps œcuménique de la création, qui dure un mois, témoigne du fait que les Nations unies et leurs États membres, tout comme les dirigeants chrétiens, "sont conscients de l'urgence de réduire la quantité de pollution, d'améliorer la qualité de l'air et de garantir la pureté de l'air", déclare le prêtre jésuite. 

Créée le 19 décembre 2019, la Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus vise, entre autres, à "sensibiliser le public à tous les niveaux - individu, communauté, entreprise et gouvernement - au fait que l'air pur est important pour la santé, la productivité, l'économie et l'environnement".

Lors de cette première célébration, les dirigeants des Nations Unies "appellent tout le monde, des gouvernements et des entreprises à la société civile et aux individus, à prendre des mesures pour réduire la pollution de l'air et apporter un changement transformateur dans nos modes de vie".

Mercy Maina