La CDF a présenté la lettre de 45 pages, intitulée "Prime au Samaritain : sur les soins aux personnes en phase critique et terminale de la vie", lors d'une conférence de presse le 22 septembre. Elle a été approuvée par le Pape François le 25 juin et signée par le cardinal Luis Ladaria, préfet de la CDF, et par Mgr Giacomo Morandi, secrétaire de la CDF.
La lettre réaffirmait l'enseignement catholique sur une série de questions relatives à la fin de vie, soulignant l'inadmissibilité morale de l'euthanasie et du suicide assisté, et rappelant l'obligation des catholiques d'accompagner les malades et les mourants par la prière, la présence physique et les sacrements.
Le document du Vatican a également souligné ce qu'il décrit comme des obstacles culturels occultant la valeur intrinsèque de toute vie humaine : la notion de "mort digne" mesurée par la soi-disant "qualité de vie" d'une personne, une fausse compréhension de la compassion, et un individualisme qui considère l'autre comme une limitation ou une menace à sa liberté.
L'euthanasie dite "compassionnelle" soutient qu'il vaut mieux mourir que souffrir, a noté le CDF. "En réalité, la compassion humaine ne consiste pas à causer la mort, mais à embrasser les malades, à les soutenir dans leurs difficultés, à leur offrir de l'affection, de l'attention et les moyens de soulager la souffrance".
Le Cardinal Ladaria a déclaré le 22 septembre que "une compassion qui n'est pas accompagnée par la vérité, par le respect de la vie humaine dans toutes ses phases d'existence, est une compassion qui n'est pas juste, n'est pas juste".
Les catholiques doivent savoir faire preuve d'une authentique compassion et témoigner de l'espérance chrétienne, a soutenu le document du CDF.
"Face au défi de la maladie et aux difficultés émotionnelles et spirituelles associées à la douleur, il faut nécessairement savoir dire une parole de réconfort tirée de la compassion de Jésus sur la Croix", peut-on lire dans le document. "Il est plein d'espoir - un espoir sincère, comme celui du Christ sur la Croix, capable de faire face au moment de l'épreuve et au défi de la mort".
"L'espoir que le Christ communique aux malades et aux souffrants est celui de sa présence, de sa véritable proximité", expliquait la lettre. "Contempler l'expérience vivante de la souffrance du Christ, c'est annoncer aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui une espérance qui donne un sens au temps de la maladie et de la mort. De cette espérance jaillit l'amour qui surmonte la tentation du désespoir".
Le document dit que les prêtres catholiques et autres doivent éviter tout geste actif ou passif qui pourrait signaler l'approbation de l'euthanasie et du suicide assisté, y compris le fait de rester dans une pièce pendant que l'acte est accompli.
Mais pour quelqu'un qui envisage de poser ce geste, la présence d'un témoin de la vérité, de la charité et de l'espoir peut être puissante, a déclaré le cardinal Ladaria.