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Un prélat nigérian reproche au gouvernement l’insécurité, le manque d'unité et patriotisme au pays après 60 ans d’Independence

A l'approche des célébrations des 60 ans de l'indépendance du Nigeria, prévues pour le 1er octobre, l'archevêque catholique de Lagos a reproché au gouvernement de ne pas s'attaqué à l'insécurité, au manque d'unité et au patriotisme dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.  

Dans une déclaration publiée par le directeur des communications sociales de l'archidiocèse de Lagos, le père Anthony Godonu, Mgr Alfred Adewale Martins déclare : "Il est honteux que 60 ans après avoir obtenu son indépendance des Britanniques, le pays n'ait pas encore fait preuve d'un esprit d'initiative ; nous manquons encore de la qualité de leadership nécessaire pour guider le pays sur la voie de la coexistence pacifique, de la prospérité économique et de la sécurité de la vie et des biens".

"Nous sommes un pays indépendant qui cherche encore comment devenir une nation où personne n'est opprimé et où chacun éprouve un sentiment d'appartenance", déclare Mgr Adewale dans le rapport du 26 septembre. 

Il ajoute : "Nous étions encore en train de lutter contre les effets de l'insécurité dans les terres lorsque COVID-19 a frappé et a rendu la vie impossible à ceux qui ont perdu leur emploi et leurs sources de revenus".

Soulignant les défis économiques de COVID-19 dans le pays le plus peuplé d'Afrique, le prélat de 61 ans déclare : "Il y a eu une augmentation du taux de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), suivie de l'imposition d'un droit de timbre sur le loyer des maisons et les certificats d'occupation. 

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Il poursuit en faisant référence aux défis économiques : "La poussière soulevée par cette situation s'est à peine déposée lorsque nous avons été frappés par une augmentation des tarifs de l'électricité qui a été suivie quelques semaines plus tard par une augmentation du prix de l'essence à la pompe".

"La vie devient de plus en plus difficile pour la majorité des Nigérians", déplore le prélat, qui appelle le gouvernement à prendre "des mesures radicales pour alléger les charges qu'ils portent".

Il ajoute : "Si les gens doivent supporter le fardeau de la journée, le gouvernement doit également faire preuve de bonne foi en réduisant le coût de la gouvernance".

L'archevêque invite également tous les Nigérians, sous la houlette des organisations de la société civile, des ONG et des mouvements travaillistes, à "faire quelque chose dans leurs domaines de compétence afin de ramener la souffrance des gens au gouvernement".

Le Nigeria a connu une histoire mouvementée depuis qu'il a obtenu son indépendance du régime colonial britannique le 1er octobre 1960. La nation la plus peuplée d'Afrique est divisée selon des lignes religieuses en un Nord à prédominance musulmane et un Sud à prédominance chrétienne.

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Dans son message, Mgr Adewale poursuit sa réflexion sur le système de gouvernement fédéral dans ce pays d'Afrique de l'Ouest qui est "défaillant", ajoutant que la structure actuelle "a donné trop de pouvoir au centre que les états et les gouvernements locaux ont été réduits à des appendices qui vont jusqu'à Abuja pour chercher leur survie auprès du gouvernement fédéral". 

"Il semblerait que la structure de notre pays qui a été déformée avec l'arrivée des militaires dans la gouvernance est restée l'obstacle à notre croissance", dit l'Ordinaire local d'Abuja, qui ajoute : "L'égoïsme et le manque de considération pour le bien commun qui couvre toutes les différentes nationalités qui composent notre pays nous ont empêché d'être la République fédérale que nous étions censés être à l'indépendance".

Il exhorte les dirigeants du pays à adhérer aux principes d'un système fédéral de gouvernance en disant : "Il est nécessaire de continuer à insister sur la nécessité de revenir au concept original du Nigeria en tant que Fédération qui reconnaît le caractère unique des unités fédératives et donne à chacune son droit de gouverner certains aspects de sa vie tout en restant un seul pays, uni dans ses diversités.

"Nous devons revenir à un véritable fédéralisme pour devenir la nation que nous voulons être", déclare le prélat nigérian dans le message du 26 septembre.

Malgré les difficultés, Mgr Adewale félicite les Nigérians pour leur résistance et remercie Dieu que "nous ayons survécu pendant 60 ans". 

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"Priez pour notre pays et ses dirigeants afin que nous puissions surmonter les défis actuels et rester un pays uni où personne n'est opprimé et où tous sont fiers de servir notre souveraine patrie", implore Mgr Adewale.

Magdalene Kahiu