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Les évêques d'Afrique: "Fratelli Tutti" du Pape François, un appel à mettre fin aux divisions ethniques en Afrique.

La direction du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar qui réunit les évêques catholiques d'Afrique a accueilli la dernière encyclique du Pape François, Fratelli Tutti, comme un document qui prévoit la fin des divisions ethniques dans et hors de l'Église en Afrique.

Dans un communiqué partagé avec ACI Afrique le jeudi 8 octobre, la direction du SCEAM déclare que Fratelli Tutti du Saint-Père est aussi un appel "à travailler assidûment pour la liberté religieuse".

Dans le communiqué au peuple de Dieu en Afrique et à Madagascar, le Président du SCEAM réitère le message du Pape François comme un rappel pour l'Eglise en Afrique "d'encourager la réconciliation et la vraie communion entre les différents groupes ethniques".

"Pour nous en Afrique et à Madagascar", dit le président du SCEAM, le cardinal Philippe Ouédraogo, dans son message du 6 octobre, l'encyclique du Pape François, Fratelli Tutti, "rappelle la nécessité d'intensifier les efforts pour construire l'Eglise comme Famille, en évitant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif".

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Au contraire, dit le cardinal Ouédraogo, l'encyclique encourage le peuple de Dieu en Afrique et à Madagascar à s'efforcer de "parvenir à la réconciliation et à une véritable communion entre les différents groupes ethniques, en favorisant la solidarité et le partage du personnel et des ressources entre les Églises particulières, sans considérations ethniques excessives". 

Il note que la véritable fraternité ou amitié dont parle le Saint-Père dans l'encyclique se concrétisera, "non pas simplement par des mots, mais par des actes désintéressés et une conduite noble de la part de tous les êtres humains".

La fraternité, souligne le cardinal burkinabé, sera réalisée "par un leadership responsable, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise, un leadership qui sert le bien commun et qui place la dignité et le bien-être de chaque être humain au centre".

"Comme l'a déjà souligné le Pape François, le temps est venu de rompre totalement avec les intérêts personnels et les barrières culturelles, les croyances idéologiques fixes, la persécution religieuse et la religion radicalisée ; de mettre fin au terrorisme partout dans le monde, et d'œuvrer assidûment pour la liberté religieuse", déclare le représentant des évêques catholiques en Afrique. 

Il ajoute : "Il y a trop de personnes à moitié mortes dans de nombreux coins du monde. Le temps est donc venu de suivre l'exemple radieux du bon samaritain".

Plus en Afrique

Le Cardinal souligne l’importance de l'appel du Pape François aux êtres humains partout dans le monde pour un engagement renouvelé en faveur de la fraternité universelle, de l'amitié, de la solidarité et de la coexistence pacifique dans la nouvelle encyclique publiée le dimanche 4 octobre.

Dans l'encyclique, le Pape François exhorte les personnes de bonne volonté à promouvoir la fraternité par le dialogue, à renouveler la société en faisant passer l'amour des autres avant les intérêts personnels.

"Fratelli Tutti", la première phrase du texte, signifie "Tous les frères" en italien. Ces mots sont tirés des écrits de Saint François d'Assise, auquel le Saint-Père a rendu hommage au début de l'encyclique, le décrivant comme le "Saint de l'amour fraternel".  

En présentant l'encyclique, le Pape François a fait remarquer que les signes des temps montrent clairement que la fraternité humaine et la protection de la création constituent le seul chemin vers le développement intégral et la paix.

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Le Saint-Père a annoncé qu'il allait distribuer des exemplaires de l'encyclique, imprimée dans une édition spéciale de L'Osservatore Romano, aux pèlerins présents à l'Angélus.

Dans son message du 6 octobre, le cardinal Ouédraogo déclare que la pandémie du COVID-19 a établi que personne ne peut faire face à la vie dans l'isolement et souligne la nécessité pour les gens de s'identifier comme une seule famille humaine et comme de véritables frères et sœurs du seul Père, Dieu.

L'archevêque de l'archidiocèse de Ouagadougou au Burkina Faso fait ensuite référence à la deuxième encyclique du Pape François, Laudato Si', en disant que dans le document de 2015, le Saint-Père a démontré "notre interconnexion au-delà des êtres humains pour embrasser la Terre, notre Mère et notre Sœur".

Le Cardinal cite également Saint Jean-Paul II qui avait dit plus tôt : "C'est en construisant la communion d'amour que l'Église apparaît comme 'sacrement' ; comme le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité du genre humain".

"Faire de l'Eglise la maison et l'école de la communion : tel est le grand défi qui nous attend dans le millénaire qui commence, si nous voulons être fidèles au dessein de Dieu et répondre aux aspirations les plus profondes du monde", poursuit le Président du SCEAM, en citant Saint Jean Paul II.

Il dit que le peuple de Dieu en Afrique et à Madagascar se joint au Pape François "pour plaider avec ardeur en faveur d'une intensification des efforts vers une véritable fraternité, la solidarité, le dialogue, l'acceptation mutuelle, la confiance et le soutien, qui sont des valeurs cruciales pour notre monde actuel visiblement divisé selon des lignes ou des principes culturels, religieux, sociaux, politiques et idéologiques".

Selon le cardinal Ouédraogo, une véritable fraternité est une réponse appropriée aux défis posés par COVID-19.

Le Cardinal appelle tout le peuple de Dieu en Afrique et dans les îles environnantes non seulement à étudier l'encyclique, Fratelli Tutti, avec diligence, mais aussi à y répondre positivement dans les milieux familiaux, culturels, religieux, politiques, sociaux et commerciaux.

Agnes Aineah