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Les dirigeants de l’église catholique en Afrique se joignent à l'appel mondial pour l'annulation de la dette des pays en développement

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Les dirigeants de l’église catholique d'Afrique ont rejoint plus de 140 autres représentants de groupes chrétiens du monde entier qui demandent au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale d'annuler la dette des pays en développement dans le cadre des défis imposée par la COVID-19. 

Les dirigeants de l’église catholique comprennent les évêques, les chefs des Ordres religieux et des Sociétés de vie apostolique et les représentants des institutions catholiques.

Ils ont apposé leur signature dans une lettre adressée aux dirigeants du FMI et de la Banque mondiale qui participent à leur réunion annuelle prévue du 12 au 18 octobre pour discuter de l'allègement de la dette des pays en développement dans le cadre des stratégies mondiales de relance face à la pandémie de COVID-19.

Dans leur lettre collective du 12 octobre obtenue par ACI Afrique, les représentants de diverses entités chrétiennes à travers le monde dénoncent une "injustice permanente" où les pays en développement doivent détourner l'argent "dont ils ont si désespérément besoin" pour la réponse de COVID-19 au remboursement des dettes.

"Nous vous demandons donc de faire preuve d'un leadership courageux en ce moment critique et d'annuler les dettes des pays en développement envers vos institutions pour la durée de cette crise", déclarent les leaders religieux dans leur lettre collective adressée à la patronne du FMI, Kristalina Georgieva, et à son homologue de la Banque mondiale, David Malpass.

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L'annulation de la dette est "le moyen le plus immédiat de dégager les fonds nécessaires pour éviter que des millions de nos sœurs et frères ne soient inutilement poussés dans la pauvreté par la pandémie", affirment les dirigeants chrétiens.

En présentant leurs arguments, les dirigeants chrétiens mondiaux se réfèrent à la reconnaissance antérieure par les dirigeants des institutions de la dévastation que la pandémie provoque dans le monde, en particulier les responsables du FMI qui ont reconnu que "de nombreux pays sont maintenant confrontés à de multiples crises - une crise sanitaire, une crise financière et un effondrement des prix des matières premières".

Ils rappellent également l'avertissement lancé par les dirigeants de la Banque mondiale selon lequel la pandémie "menace de pousser plus de 100 millions de personnes dans l'extrême pauvreté et exacerbe les inégalités dans le monde entier", exhortant donc les gouvernements et les créanciers privés à suspendre et à réduire leurs dettes.

Les représentants des dirigeants chrétiens reconnaissent les différentes mesures prises par les responsables du FMI et de la Banque mondiale pour répondre à la crise, notamment la décision des dirigeants du FMI de couvrir les paiements de la dette dus sur une période de six mois pour 28 pays ainsi que la mise à disposition de nouveaux financements d'urgence de la part des deux organismes pour un montant de 88 milliards de dollars.

Bien que les initiatives soient les bienvenues, elles sont "insuffisantes et ne répondent pas à l'urgence et à l'ampleur de la crise", déclarent les dirigeants chrétiens dans leur lettre du 12 octobre, qui a également été signée par la coordinatrice du groupe de travail sur l'économie de la Commission du Vatican pour COVID-19, Sr. Alessandra Smerilli.

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"Sans l'annulation de la dette, il reste un risque grave que les pays en développement ne disposent pas de l'argent dont ils ont si désespérément et si rapidement besoin pour arrêter la propagation du virus, pour traiter les personnes atteintes du virus et pour atténuer la destruction économique et sociale menacée par le virus et s'en remettre", disent-ils.

Les dirigeants chrétiens notent également que les deux institutions mondiales "détiennent d'importantes réserves en dollars américains et en or, qui sont conservées pendant une période aussi longue" et rappellent aux dirigeants des deux entités financières qu'il est "essentiel que ces réserves soient utilisées pour alléger le fardeau de la dette des pays en situation précaire".

"Le rôle du FMI et de la Banque mondiale est essentiel pour faire face à cette crise d'une manière qui donne la priorité aux besoins des personnes les plus vulnérables, tire les leçons du passé et cherche à guérir et à reconstruire notre monde", affirment les représentants des groupes chrétiens.

Ils ajoutent que leur appel collectif à l'annulation de la dette fait écho aux appels similaires d'autres dirigeants chrétiens tels que le Pape François qui a demandé "l'annulation de la dette des pays les plus vulnérables, en reconnaissance des graves impacts des crises médicales, sociales et économiques auxquelles ils sont confrontés du fait de COVID-19".

"Alors que vous vous réunissez cette semaine, nous continuons à prier pour vous et restons engagés dans une coopération continue", déclarent les dirigeants chrétiens aux responsables du FMI et de la Banque mondiale.

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Parmi les dirigeants catholiques d'Afrique qui ont signé la lettre figurent Mgr Edward

Tamba Charles et nos Seigneurs Charles A.M. Campbell, Henry Aruna et Natale Paganelli de Sierra Leone ; le cardinal Berhaneyesus Souraphiel et Mgr Tesfasellassie Medhin et Mgr Abraham

Desta d'Éthiopie ; et le cardinal Fridolin Ambongo de la République démocratique du Congo (RDC).

Parmi les autres, citons Mgr Andrew Jagaye Karnley et Mgr Anthony Richard Fallah Borwah, évêque du Liberia, Mgr Stephen Ameyu, archevêque du Soudan du Sud, Mgr Gabriel Anokye, archevêque du Ghana, et le deuxième secrétaire général adjoint du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), le père Jean Germain Rajoelison.

Parmi les représentants des ordres religieux et des sociétés de vie apostolique en Afrique, on trouve le président de la Conférence des jésuites d'Afrique et de Madagascar (JCAM), le père Agbonkhianmeghe E. Orobator ; la responsable de l'unité africaine des sœurs de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie, S. M. Kolkhoze, et le président de la Commission de l'Afrique du Conseil de l'Europe. Judith Bingura ; et la responsable régionale des Sœurs Missionnaires Servantes du Saint-Esprit, Région Ethiopie-Soudan du Sud, Sr. Judyta, Elzbieta Ligieza.

Mercy Maina