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"Exorcisons de notre sein le démon de la violence sexiste" : Plaide un évêque au Botswana

Alors que les habitants du Botswana célèbrent le mois d'octobre consacré à la sensibilisation à la violence sexiste dans ce pays d'Afrique australe, un appel a été lancé aux auteurs pour qu'ils "exorcisent" le vice.

Dans une réflexion du 14 octobre vue par ACI Afrique, Mgr Frank Nubuasah du diocèse de Gaborone au Botswana appelle à mettre fin à la violence sexiste, la qualifiant de "démon, ténèbres du péché et honte".

"En effet, certains d'entre nous sont comme des tombes non marquées qui cachent leur côté sombre tout en paradant pour être bons alors que nous sommes des monstres.  Hommes, levez-vous, exorcisons le démon de la violence sexiste de notre milieu", déclare Mgr Nubuasah dans la réflexion publiée sur sa page Facebook.

Il ajoute : "Apportez de la respectabilité à ce que signifie être humain et masculin en particulier. Laissons tomber la violence sexiste".

Selon le membre de la Société du Verbe Divin (SVD), l'appel à mettre fin à la violence sexiste est un appel à tous les humains à s'apprécier et à se respecter mutuellement puisque nous sommes tous créés égaux à l'image et à la ressemblance de Dieu.

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"Vous pouvez être plus fort, plus petit, plus pâle, de couleur, de sexe masculin ou féminin", dit-il avant de poursuivre, "L'essentiel est que nous ayons la même force vitale en nous. Lorsque l'acte final du spectacle se terminera et que le rideau se lèvera, nous suivrons chacun le chemin de nos ancêtres".

L'évêque, qui a consigné ses réflexions quotidiennes sur Facebook dans le cadre de COVID-19, affirme que contrairement à l'obscurité bienvenue qui accompagne les nuages avant les pluies, l'obscurité des abus endémiques "n'apporte de joie à personne".

Dans sa réflexion numéro 192 au milieu de la pandémie, le prélat d'origine ghanéenne reconnaît l'impact de COVID-19 sur les familles, notant que la pandémie a fait des foyers "un terrain fertile pour la violence".

Il explique : "les gens qui normalement passent beaucoup de temps séparés et seulement quelques heures par jour à la maison, devaient maintenant passer tout leur temps ensemble dans un espace confiné. Cela a apporté de l'obscurité à ce qui semblait être des familles heureuses auparavant".

"Des nuages sombres couvrent en effet les maisons où un conjoint agresse et maltraite l'autre", dit l'évêque de Gaborone au Botswana.

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Faisant référence aux rapports de police indiquant qu'un enfant est violé chaque jour en moyenne dans ce pays enclavé, le prélat de 71 ans déplore "l'obscurité des abus commis sur des enfants, dont certains n'ont que deux ans, garçons et filles" et qualifie ces actes de "terribles".

"Les auteurs sont des parents, des frères et sœurs, des proches ou des voisins", observe l'évêque.

Selon les statistiques du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), plus de 67 % des femmes du Botswana ont été victimes de mauvais traitements, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale.

Dans son discours du 9 octobre, le vice-président du Botswana, Slumber Tsogwane, a révélé que des plans sont en cours pour déposer un projet de loi lors de la prochaine session du Parlement du pays, qui vise à garantir que les auteurs de violence sexuelle soient confrontés à "la colère de la loi".

Le projet de loi vise à introduire un registre dans lequel les noms des auteurs de violences sexuelles seraient publiés et mis à la disposition du public, a déclaré le vice-président, ajoutant que le projet de loi cherchera à interdire aux auteurs de violences sexuelles de travailler dans des zones où se trouvent des enfants, comme dans les garderies et autres établissements d'enseignement.

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Dans sa réflexion du 14 octobre, Mgr Nubuasah met en lumière d'autres formes de violence qui sévissent au Botswana, notamment le meurtre des amants, le viol des mères et la sodomie des hommes.

L'évêque fait remarquer qu'en raison de la honte, les gens "ne peuvent pas parler ouvertement de ces choses". C'est l'obscurité du péché".

"Vous êtes fait pour l'amour, pas pour la violence", réfléchit-il en conclusion. 

Mercy Maina